Maçon de formation, le sculpteur-plasticien marseillais Alain Paris (né en
19..) est l’auteur des Crapauds qui, depuis 2013, colonisent la ville.
Ces batraciens étranges sont, selon leur créateur, les premiers habitants de la
région, avant même l’arrivée des Grecs de Phocée : à une époque où le paysage
local était constitué de marécage, ces amphibiens antédiluviens évoluaient en
eau trouble ; leurs grands yeux vides affleurant à la surface, ils ont
assisté à l’avènement de l’Homme.
Conçus en plâtre et bariolés de couleurs flashy qui le protègent des
intempéries, les Crapauds ont pour objectif initial d’attirer l’attention
sur les dégradations urbaines de façon ludique… au risque de subir eux-mêmes ce délabrement. C’est le cas du malheureux du Crapaud relégué dans un coin
de la rue Saint Bazile : posé sur une palette, parqué derrière d’inutiles
barrières, le batracien rose fluo s’abime dans la plus grande indifférence.
Pour autant, au fil du temps, les Crapauds ont gagné leurs lettres
de noblesse. Ils ne sont plus installés sans autorisation dans l’espace public.
Ce sont désormais des monuments que l’on met en valeur et inaugure très officiellement
tel le Crapaud de l’Escale Borély en avril 2022.
S’il n’a pas encore eu les honneurs du musée, au moins figure-t-il déjà
dans certaines institutions comme le commissariat central Noailles, sur la
Canebière. En effet, en 2019, Alain Paris lui a offert un Crapaud flic tricolore,
haut de 1,60 m et arborant un képi, pour remercier la police nationale de ses
missions à Marseille.
Quant aux amateurs, ils peuvent eux aussi disposer de leur propre Crapaud
en version miniature en se rendant sur le site de l’artiste https://paris-alain.com/ et moyennant
environ 90 € !
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