La ville de Marseille possède l’un des derniers ouvrages
du sculpteur-céramiste florentin Andrea Della Robbia (1435-1525) et, assurément,
l’un de ses chefs-d’œuvre : La Mise au tombeau. Sur ce haut-relief
monumental installé dans un enfeu de l’ancienne cathédrale, figurent de gauche
à droite, autour de la dépouille du Christ, l’apôtre Jean, la Vierge, Marie Jacobé
et Marie Salomé ainsi que Marthe et Marie-Madeleine agenouillée aux pieds du défunt.
Au-dessus des saints personnages, quatre anges en vol et en oraison complètent cette
scène solennelle.
Un élément a aujourd’hui disparu au XIXe siècle :
les deux blasons peints sur cuivre des donateurs. L’un était celui de Dominique
Séguier, lieutenant des galères et maître d’hôtel du roi de Naples Charles III
d’Anjou ; l’autre était celui de son épouse Jeanne Napolon. Néanmoins, François
Michel de Léon (1727-1800) en a donné un dessin dans son Voyage pittoresque
de Marseille (planche 7).
Le haut-relief se compose de 33 morceaux modelés ou
moulés, découpés en suivant le profil des personnages ou des éléments
architecturaux (croix, sarcophage). Chaque pièce a été cuite puis émaillée avec
des oxydes métalliques d’étain (blanc) et de cobalt (bleu) ou encore pour le
sarcophage de cuivre (vert) et de manganèse (violet). Pour l’assemblage, les fragments
les plus épais se situent à la base ; les plus légers s’imbriquent
au-dessus, les uns dans les autres, afin de former une structure autobloquante.
Ces dernières années, l’œuvre d’Andrea Della Robbia
a subi une importante restauration, permettant une étude approfondie du
haut-relief à laquelle a participé l’académicienne marseillaise Élisabeth
Mognetti. Nul doute qu’elle y reviendra demain lors de sa conférence donnée à l’Institut
culturel italien (6 rue Fernand Pauriol, 5e arrondissement).
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