lundi 13 janvier 2020

Constant Roux à Marseille 3

Constant Roux, L’esclave, statuette bronze, 1899
Exemplaire de la succession Roux vendu à Marseille le 6 avril 1997

Constant Roux, L’Amour au guet ou Achille enfant, buste bonze, vers 1899
Collection particulière

En février 1913, Constant Roux et trois peintres marseillais – Étienne Mein (1865-1938), Jean-Amédée Gibert (1869-1945) et Horace Richebé (1871-1958) – exposent ensemble à la Galerie centrale d’art moderne, rue Paradis. Cette manifestation est connue sous le nom de Salon des Quatre. Le sculpteur y présente deux bronzes réalisés à Rome, lors de son séjour à la Villa Médicis : L’Esclave et le buste de L’Amour au guet. Ce même buste reparaît à l’exposition de l’Association des artistes marseillais de 1914 sous le titre d’Achille enfant (n°413).

Constant Roux, Louis Poirier, buste marbre, vers 1913-1914
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

Constant Roux, Claude Poirier, buste marbre, vers 1914-1920 ?
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

Claude Poirier (1860-1935), l’un des successeurs d’Ernest Delibes (1825-1908) en tant que directeur de la Caisse des Retraites La Marseillaise, sollicite vraisemblablement Roux à la mort de son fils Louis Poirier (1889-1913). Le statuaire réalise le portait du jeune homme qui doit orner une niche du mausolée familial au cimetière Saint-Pierre. Quelques années plus tard, il sculpte le buste de Claude Poirier qui, en 1935, décorera à son tour ledit mausolée.

Constant Roux, Le Poilu mourant, pierre, 1921
77 Traverse de la Roue, Saint-Loup, 10e arrondissement

Pendant la Première Guerre mondiale, en août 1916, il quitte Paris avec son épouse pour s’installer à Marseille, au numéro 141 de la Corniche. Après le conflit, il réalise plusieurs monuments aux morts : pour le quartier de Saint-Loup, il propose un modèle de Poilu mourant qu’il a déjà sculpté pour plusieurs communes dont Saint-Martin-de-Crau… un moyen d’abaisser le coût de réalisation pour un quartier populaire.

Jean Bouin au Collège d’athlètes de Reims, carte postale

Constant Roux, Jean Bouin, statue, bronze, 1922
Anciennement sur le parvis du Stade Vélodrome, 8e arrondissement

En 1921, un comité commande au statuaire un monument pour commémorer le sportif marseillais Jean Bouin, recordman du monde de l’heure en course à pied, mort pour la France (1888-1914). L’artiste connaît la famille et peut-être l’avait-il vu courir. Il le représente dans l’effort, en sous-vêtement, sa tenue d’entraînement du Collège d’athlètes de Reims censée endurcir le corps dans la rigueur du climat rémois ; le socle, avec son casque de soldat et sa palme du martyre, évoque sa mort aux premières heures de la Grande Guerre. Le monument est inauguré le 5 juin 1922 devant le parc Borély. Sauvé en 1943 de la récupération des métaux non ferreux, il est transféré après-guerre devant le Stade Vélodrome… où il se trouvait jusqu’à une époque récente. À ce propos, si quelqu’un sait où il se trouve aujourd’hui, je suis preneur !

Constant Roux, Jean Bouin, buste, bronze doré, 1922
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

Parallèlement, Constant Roux isole le buste de sa statue pour orner la tombe cénotaphe du héros. La découpe du buste et le visage concentré du coureur traduisent la détermination avec, peut-être, plus de force que le monument lui-même.

Constant Roux, Jean Bouin, statuette, bronze, 1922
Exemplaire vendu aux enchères à Paris le 8 novembre 2009

Jean Bouin, Le Premier pas, marbre, 1919
Carte postale

Enfin, Jean Bouin reparaît une troisième fois dans le contexte de l’Exposition coloniale de 1922. Le sculpteur, membre du comité de patronage de l’événement, expose en effet dans la section d’art provençal une réduction en bronze à cire perdue de sa statue (n°229) ainsi qu’un groupe en marbre intitulé Le Premier pas (n°228), déjà présenté à Paris au Salon des artistes français de 1919 (n°1218).

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