lundi 8 février 2021

Stanislas Clastrier

Voici une nouvelle biographie enrichie tirée du Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte-d’Azur : 

Clastrier Stanislas Gabriel Eugène, parfois dit Stanil (Montagnac, Hérault, 5 mai 1857 – Marseille, 13 août 1925), sculpteur
Il fait son apprentissage artistique à Marseille, puis à l’École nationale des beaux-arts de Paris où il est, de 1875 à 1881, l’élève de François Jouffroy (1806-1882) et d’André Allar (1845-1926). Il expose au Salon des artistes français : Monsieur B. W… (médaillon plâtre, n°4132) et Ma sœur (buste plâtre, n°4133) en 1878 ; Bonheur de vivre (buste plâtre, n°4899) en 1879 ; Mme E. C… (buste plâtre, n°6203) en 1880 ; Camille Pelletan (buste plâtre, n°3742) ; La Tête du rebelle (médaillon plâtre, n°4226) et Le Nervi (buste plâtre, n°4227) en 1882 ; La Tête de rebelle (bronze sur fond de marbre, n°3472) et Monsieur Lieutaud (buste marbre) en 1883 ; Monsieur V… (médaillon terre cuite, n°3495) en 1885 ; Mousquetaire (statuette bronze, n°4187) en 1889 ; Feu le professeur A.-F. Marion (médaillon plâtre, n°2364) en 1902. Il fréquente également les expositions marseillaises de façon épisodique : Tête de Rebelle (Cercle artistique, 1882) ; Projet de monument à Garibaldi, buste de Gambetta et médaillons divers (n°498 à 500, Concours régional de Marseille, 1886) ; buste plâtre de Monsieur C…, Cigalier et une esquisse en terre cuite de Poissonnière (n°4666 à 468, Association des artistes marseillais, 1891) ; buste en terre cuite d’Enfant et un Portrait en plâtre (n°334 et 335, Association des artistes marseillais, 1908) ; deux masques décoratifs figurant La Flamme et L’Eau ainsi qu’un cachet en vieil argent intitulé Le Secret de la momie (n°390 à 392, Association des artistes marseillais, 1914).
Clastrier s’établit à Marseille en 1883. Là, il collabore avec André Allar en tant que praticien à la Fontaine Estrangin (1890). Comme sculpteur, son talent de portraitiste est apprécié : Hippolyte Pépin (Chambre de commerce de Saint-Étienne, 1893), Érasme Guichet (Châteauneuf-les-Martigues, 1910), Augustin Fabre (Archives municipales de Marseille, 1917). D’ailleurs, les architectes phocéens exploitent cette veine dans leurs monuments publics : médaillons du Théâtre des Variétés (1887, cf. notice du 27 septembre 2019), pittoresque haut-relief du Monument à Victor Gélu (1891, détruit), médaillons de la Poste Colbert (1891), statue de Charles Barbaroux pour la Préfecture des Bouches-du-Rhône (1895, cf. notice du 27 février 2020).

Stanislas Clastrier, Monument à Victor Gélu, bronze, 1891
Fondu pendant l’Occupation 

Ancienne poste Colbert
Place de l’hôtel des postes, 1er arrondissement 

Stanislas Clastrier, Volta, Ampère, Faraday et Coulomb, médaillons, 1891
Ancienne poste Colbert, Place de l’hôtel des postes, 1er arrondissement

Il est également l’auteur, à Marseille, du fronton de l’asile d’aliénés (1895), du fronton de la compagnie de navigation Fraissinet et Cie (1906), des clés des arcs – La Flamme et L’Eau – de la caserne des sapeurs-pompiers (1914) et de plusieurs monuments aux morts (La Pitié suprême au cimetière Saint-Pierre ; Monuments de Saint-Antoine et de Saint-André). Il en réalise d’autres pour diverses communes du département : Les Pennes Mirabeau, Peypin, Rognac, Roquevaire, Saint-Zacharie, Vitrolles…

Stanislas Clastrier, fronton de l’asile d’aliéné, 1895
Hôpital de la Timone, 5e arrondissement 

Stanislas Clastrier, Mercure, 1906 
Fronton de la compagnie de navigation Fraissinet et Cie
Place Charles de Gaulle, 1er arrondissement

Caserne des sapeurs-pompiers
Stanislas Clastrier, La Flamme et L’eau, 1914
Clés des arcs de la caserne des sapeurs-pompiers
9 boulevard de Strasbourg, 3e arrondissement

Stanislas Clastrier, La Pitié suprême, 1917
Il s’agit du 1er monument commémoratif érigé à Marseille en plein conflit
Anciennement au cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement (détruit ?) 

Stanislas Clastrier, Monument aux morts de Saint-Antoine, 1920
Cimetière de Saint-Antoine, 28 Chemin de Mimet, 15e arrondissement

Professeur à l’école des beaux-arts de Marseille de 1904 à 1925, il effectue à ce titre divers travaux : restauration des sculptures de la façade de l’hôtel de ville et facsimilé du médaillon des armes de la Ville de Pierre Puget (1620-1694) en 1913 ; transfert du plafond stuqué de l’ancienne bibliothèque du couvent des Prêcheurs (1674-1675) au palais de l’Art Provençal du parc Chanot vers 1918-1922.

Il s’adonne enfin à l’archéologie, notamment sur plusieurs sites préhistoriques des Pennes Mirabeau, et publie le résultat de ses fouilles. Sur ce point précis, je renvoie à l’article de Loup Bernard : « Stanislas Clastrier (1857-1925), hagiographie contrastée d’un acteur de l’archéologie protohistorique marseillaise », Documents d’archéologie méridionale, t.33, 2010, p.243-252.

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