L’hôtel des ventes de Montpellier disperse, samedi 25 octobre, quelques-unes
des pièces collectionnées par le galeriste antibois Jean Ferrero (1931-2019).
Parmi celles-ci, on compte de nombreuses œuvres (estampes, dessins,
sculptures…) de César Baldiccini dit César (Marseille, 1921 – Paris, 1998).
Pour les amateurs, c’est l’occasion d’acquérir des œuvres de qualités à des
prix accessibles. Voici un échantillon de la vente :
Marseille, ville sculptée 2
Ce blog dévoile l'histoire de Marseille à travers celle de ses sculptures.
mardi 21 octobre 2025
Les César de la collection Jean Ferrero
jeudi 9 octobre 2025
Pétanque !
Y a-t-il un sport marseillais plus emblématique que la pétanque ? C’est
donc le thème choisi par le Musée d’Histoire pour une petite exposition,
essentiellement constituée de photos d’Hans Silvester (né à Lörrach, Allemagne,
en 1938). On y trouve néanmoins une très belle peinture d’Augustin Carrera (1878-1952)
et quelques documents graphiques anciens ; on y trouve aussi plusieurs
sculptures contemporaines.

Alain Paris (né à Marseille en 19..), La Marseillaise portant une boule de pétanque,
statuette en plâtre peint, après 2013
Collection du journal La Marseillaise
boules de pétanque et support en acier, 2002
Pour le 40e anniversaire du Mondial La Marseillaise (2002), Pierre
Souvignet – alors directeur de la Société Obut, leader dans la fabrication de
boules de pétanque – fait fabriquer cet arbre, devenu depuis l’un des emblèmes
du concours.
Le plasticien américain Jeremy John Kaplan (né à Philadelphie en 1982) est
convaincu du rôle social du sport. Inspiré par les ready-made de Marcel
Duchamp (1887-1968), il réalise un mobile avec des boules de pétanque comme si
la partie était suspendue dans l’espace et le temps.
mardi 30 septembre 2025
La Mise au tombeau (Andrea Della Robbia sculpteur)
La ville de Marseille possède l’un des derniers ouvrages
du sculpteur-céramiste florentin Andrea Della Robbia (1435-1525) et, assurément,
l’un de ses chefs-d’œuvre : La Mise au tombeau. Sur ce haut-relief
monumental installé dans un enfeu de l’ancienne cathédrale, figurent de gauche
à droite, autour de la dépouille du Christ, l’apôtre Jean, la Vierge, Marie Jacobé
et Marie Salomé ainsi que Marthe et Marie-Madeleine agenouillée aux pieds du défunt.
Au-dessus des saints personnages, quatre anges en vol et en oraison complètent cette
scène solennelle.
Un élément a aujourd’hui disparu au XIXe siècle :
les deux blasons peints sur cuivre des donateurs. L’un était celui de Dominique
Séguier, capitaine du roi de Naples Charles III
d’Anjou, puis lieutenant des galères et maître d’hôtel des rois de France Charles VIII et Louis XII ; l’autre était celui de son épouse Jeanne Napolon. Néanmoins, François
Michel de Léon (1727-1800) en a donné un dessin dans son Voyage pittoresque
de Marseille (planche 7).
Le haut-relief se compose de 33 morceaux modelés ou
moulés, découpés en suivant le profil des personnages ou des éléments
architecturaux (croix, sarcophage). Chaque pièce a été cuite puis émaillée avec
des oxydes métalliques d’étain (blanc) et de cobalt (bleu) ou encore pour le
sarcophage de cuivre (vert) et de manganèse (violet). Pour l’assemblage, les fragments
les plus épais se situent à la base ; les plus légers s’imbriquent
au-dessus, les uns dans les autres, afin de former une structure autobloquante.
Ces dernières années, l’œuvre d’Andrea Della Robbia
a subi une importante restauration, permettant une étude approfondie du
haut-relief à laquelle a participé l’académicienne marseillaise Élisabeth
Mognetti. Nul doute qu’elle y reviendra demain lors de sa conférence donnée à l’Institut
culturel italien (6 rue Fernand Pauriol, 5e arrondissement).
mardi 23 septembre 2025
Un dessin d’Henri Raybaud en salle des ventes
Jeudi 2 octobre, à Saint-Raphaël, la maison Var Enchères vendra un dessin
double face du sculpteur marseillais Henri Raybaud (1879-1942). Il s’agit d’une
étude pour un Laboureur ; au dos, se trouve une seconde étude de Cochons.
Ces deux études au crayon, d’environ 24 x 16 cm, sont estimées entre 80 € et
120 €.
Elles proviennent de l’atelier de l’artiste et ont été dispersées au moment
de sa succession, en pleine Seconde Guerre mondiale. Elles sont marquées par un
cachet en provençal : Enri /
Raybaud / estatuaire / 1879-1942 qui suggère un engagement dans le Félibrige.
lundi 8 septembre 2025
Projet de monument à Gyptis et Protis (Raymond Servian sculpteur)
En février 1943, le gouvernement de Vichy entreprend le dynamitage des
quartiers de la rive nord du Vieux-Port à la demande expresse des Allemands. De
1947 à 1955, la ville se reconstruit et prend un nouveau départ. Pour le
signifier, plusieurs sculptures décoratives évoquent le voyage des Phocéens
partis fonder une colonie sur les rivages de la Gaule.
haut-relief, pierre, vers 1955
bas-relief, pierre, vers 1955
Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les noces de Gyptis et
Protis, mythe fondateur de l’antique Massalia soit convoqué : la
Reconstruction apparaît comme la refondation de Marseille après la Seconde
Guerre mondiale. Un comité pour l’érection d’un Monument à Gyptis et Protis
se forme en 1949. Très vite, le projet est confié au sculpteur Raymond Servian
et à Jean Crozet (1909-1981), l’un des architectes marseillais participant aux
chantiers la Reconstruction. Ensemble, ils conçoivent un imposant relief en
marbre, haut de 4 mètres, posé sur un socle en pierre de la Couronne et
implanté dans l’escalier reliant le Vieux-Port à la place de Lenche, entre la
rue de la Loge et l’avenue Saint-Jean (ex-montée de la rue Caisserie).
L’architecte chiffre sa réalisation à 14 000 000 d’anciens francs,
réunis par souscription et par subvention ; quant au marbre pentélique de
la sculpture, il s’agira d’un don du gouvernement grec. Un avis favorable est
émis par l’inspecteur départemental de l’Urbanisme et de l’Habitation le 24
juin 1950. Néanmoins, le monument se situant dans un espace non encore reconstruit,
le ministère de l’Éducation national dont dépend alors la Direction de
l’Architecture, sursoit à l’érection pendant plusieurs années et encore en
avril 1953.
Au demeurant, les autorités souhaitent ardemment une maquette pour se faire
une meilleure idée du projet. Raymond Servian s’exécute : « Devant
une sorte de paroi, Gyptis, la fille du roi des Ségobriges, se profilant debout
dans la jeunesse de sa nudité ferme et svelte, présente, en le choisissant pour
époux, la coupe nuptiale à Protis, le Phocéen également nu, la chevelure ceinte
d’une bandelette et tenant son manteau sur l’épaule, de même d’un pécheur son
filet. »[1]
La nudité des personnages contraste avec les esquisses habillées de Crozet dans
ses plans.
[1] Paul
Sentenac, Raymond Servian, Marseille, 1954, p.75.
dimanche 31 août 2025
Émile Aldebert
Cette semaine, l’antiquaire Paul Azzopardi a acquis sur l’émission Affaire
conclue (France2) un superbe buste en marbre d’homme présumé être un
banquier marseillais, signé d’Émile Aldebert et daté de 1904. Cela a drainé une
centaine de spectateurs vers mon blog. Du coup, je me suis rendu compte que je
n’ai pas encore donné sa notice biographique issue de mon Dictionnaire des
peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte-d’Azur :
Émile Aldebert (Millau,
Aveyron, 28 août 1827 – Marseille, 7 mars 1924), sculpteur
Il s’installe à Marseille à l’âge de 9 ans et, à l’adolescence, fait ses
études artistiques à l’école municipale de dessin. Dès 1851, il participe aux
expositions de la Société artistique des Bouches-du-Rhône fondée par Émile
Loubon (1809-1863), puis à celles du Cercle artistique et de l’Association des
artistes marseillais : Spartacus blessé et Un génie éteint (1851,
n°1 et 2), L’Amour tirant ses flèches (1855, bas-relief bois, n°5), Ariane
à Naxos (1863, statue plâtre, n°312 & 1866, statue marbre, n°335), La
Curieuse (1869, statuette terre cuite, n°378), Projet de fontaine à
Méry, Papety, Ricard et Gozlan (1891, maquette plâtre, n°461), La Reine
Jeanne (1897, médaillon plâtre, n°294), Naufragés (1908, groupe
plâtre, n°328), Mes petits-enfants (1912, bas-relief bronze, n°321)…
À partir de 1868, il expose aussi au Salon parisien qui devient en 1881 le
Salon des artistes français. Il y reçoit d’ailleurs une mention honorable en 1883
(Bateleur, statue plâtre, n°3271 – musée des Beaux-Arts de Marseille) et
en 1886 (Enfant jouant avec une chèvre, groupe plâtre, n°3426 – musée
des Beaux-Arts de Marseille).
En outre, les grands chantiers marseillais du Second Empire (palais de
justice, préfecture des Bouches-du-Rhône, bibliothèque-école des Beaux-Arts)
lui permettent de se construire une solide réputation d’ornemaniste. Puis, peu
à peu, il gagne ses galons de sculpteur statuaire. Il exécute alors de nombreux
édicules publics dont une paire de fontaines dédiées à l’Agriculture et
à la Marine pour Sanary-sur-Mer (1867) et divers monuments commémoratifs :
Augustin Fabre (hôpital de Sainte-Marguerite, anciennement à
l’Hôtel-Dieu, 1893) et Antoine-Dominique Magaud (ancienne école des
Beaux-Arts, 1910) à Marseille, Casimir Monier à Eyguières (1896), le Docteur
Louis Barthélemy à Aubagne (1897), le Général Gaffori à Corte
(1900)…
Parallèlement, il enseigne le modelage (1874), puis la sculpture (1884) à l’école
des Beaux-Arts de Marseille. Il occupe ce poste jusqu’à la Première Guerre
mondiale. Enfin, le 24 février 1884, il est reçu membre de l’Académie de Marseille.
Son hôtel particulier (cf. notice du 30 juin 2020), sis au 11 de la rue de l’Obélisque
(rue Louis Maurel), décoré par ses soins, vante aujourd’hui encore, telle une
façade publicitaire, toute l’étendue du talent de cet artiste prolifique d’une
exceptionnelle longévité. Après son décès, une vente publique disperse son fonds
d’atelier les 2 et 3 avril 1924.
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