lundi 28 septembre 2020

Valère Bernard sculpteur

Oscar Eichacker (1881-1961), Monument à Valère Bernard, 1954
Plateau Longchamp, 4e arrondissement

On connaît essentiellement Valère Bernard (1860-1936) comme peintre et aquafortiste. On le connaît également comme homme de lettres – poète et romancier – ainsi qu’éminent félibre, défenseur de la langue provençale.
On le connaît moins en tant que sculpteur, sans doute parce que sa production est bien moindre que ses peintures et surtout ses gravures. Pourtant, ses sculptures ne manquent ni de qualité et ni d’intérêt. Valère Bernard lui-même en était bien conscient et les a exposées à plusieurs reprises dans diverses expositions marseillaises : 

Exposition de l’Association des artistes marseillais – 1901
            n°397-            Orphée                                   masque marbre
            n°398-           Tête de vieille femme              plâtre


Valère Bernard, Vieille femme, plâtre, 1901
Carte postale

On peut se demander si ce plâtre correspond également au bronze de l’exposition coloniale.

Exposition de l’Association des artistes marseillais – 1903
            n°267-             Phryné
            n°268-             Orphée

Valère Bernard, Phryné, statuette, 1903
Photographie sur plaque de verre
Archives départementales des Bouches-du-Rhône 7J31-2


Valère Bernard, Orphée, marbre, onyx et bronze doré, 1903
Musée des beaux-arts de Marseille, 4e arrondissement

Dans cette version d’Orphée, l’artiste a suivi les conseils du marbrier Jules Cantini (1826-1916) en fixant son masque de marbre blanc (de l’exposition de 1901) sur une plaque d’onyx taillée en forme de lyre. 

Exposition d’art provençal – Exposition coloniale de 1906
            n°999              Buste de vieille femme            bronze (appartient à l’auteur) 

Exposition de l’Association des artistes marseillais – 1921
            n°395-             Recueillement au bord de la tombe


Valère Bernard, Recueillement au bord de la tombe, marbre, 1921
Tombe Max Carabelli, cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement
Ensemble et signature

L’œuvre orne la tombe du lieutenant Max Carabelli (1896-1921), mort « victime de son courage le 25 juillet 1921 » : cet élève de Polytechnique est tué dans le rapide Paris-Marseille alors qu'il essayait de neutraliser une bande de bandits masqués en train de dévaliser les voyageurs. De fait, la sculpture n’a sans doute pas été commandée par la famille Carabelli, mais acquise lors de son exposition, concomitante du décès du jeune homme.

lundi 21 septembre 2020

Souffleurs de conque (Eugène Lequesne sculpteur)

Parmi toutes les sculptures ornant le palais Longchamp, mes préférées sont les Souffleurs de conque du sculpteur parisien Eugène Lequesne (1815-1887), grand prix de Rome en 1844.

Eugène Lequesne, Souffleurs de conque, 1867
Palais Longchamp, 4e arrondissement

Le sculpteur soumissionne le 15 juin 1864 pour participer à la décoration du palais Longchamp, alors en chantier sous les ordres de l’architecte Henry Espérandieu (1829-1874). Il est chargé de la réalisation de deux groupes d’enfants portant une corbeille de fruits moyennant 10 000 francs et de deux figures soufflant dans des conques pour 12 000 francs. Les Souffleurs de conque, en pierre de Calissanne et d’une hauteur de 3 mètres, sont destinés à scander le château d’eau. Lequesne s’engage à les sculpter dans un délai d’un an à compter du 1er septembre 1864. Les deux statues sont finalement mises en place et réceptionnées par l’architecte le 30 août 1867.

vendredi 11 septembre 2020

Henri Raybaud

Voici une nouvelle notice réactualisée, issue du Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte-d’Azur :

Raybaud Henri Charles (Marseille, 4 juin 1879 – Marseille, 16 août 1942), sculpteur
Élève de Jules Thomas (1824-1905) et Jean-Antoine Injalbert (1845-1933) à l’école des beaux-arts de Paris, il débute sa carrière au Salon des artistes français : Le Berger et la mer (bas-relief plâtre, 1904, n°3242, mention honorable – musée des beaux-arts de Marseille) ; L’Orage (haut-relief plâtre, 1908, n°3574 – musée des beaux-arts de Marseille) ; Les nymphes écoutant les chants d’Orphée (bas-relief plâtre, 1912, n°3988).

Henri Raybaud, L’Orage, 1904
Carte postale

Henri Raybaud, Les nymphes écoutant les chants d’Orphée, 1912
Photo, archives départementales des Bouches-du-Rhône 4T37

Durant l’Entre-deux-guerres, il réalise plusieurs monuments : Monument à Joseph Chevillon (Allauch – aujourd’hui remplacé par un autre monument), Monument à Frédéric Chevillon (Marseille), les monuments aux morts des Cadeneaux (commune des Pennes Mirabeau, 1921), d’Auriol (1921), d’Aubagne (1922), de Trets.

Henri Raybaud, Monument à Joseph Chevillon, 1913
Photo, archives départementales des Bouches-du-Rhône 4T37

Henri Raybaud, Monument à Frédéric Chevillon, 1922
Place de la Corderie, 6e arrondissement

Il est par ailleurs l’auteur de six groupes en bronze qui scandent les marches de l’escalier de la gare Saint-Charles (Les Vendanges, La Moisson, Les Fleurs, Les Fruits, La Chasse et La Pêche – 1927) et d’une statue en pierre figurant la déesse grecque de la justice Thémis (annexe du Palais de Justice de Marseille, 1933). 

Henri Raybaud, La Pêche, 1927
Escalier de la gare Saint-Charles, 1er arrondissement

Henri Raybaud, Thémis, 1933
Ensemble et détails
Annexe du Palais de Justice, rue Émile Pollak, 6e arrondissement

On lui doit encore plusieurs sculptures funéraires au cimetière Saint-Pierre.

Henri Raybaud, Maria Perrimet, vers 1915
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

Italo Buselli Henri Raybaud, sépulture Antonin Lains
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

Henri Raybaud, sépulture Antonin Lains
Cimetière Saint-Pierre

Pour finir, Henri Raybaud enseigne le modelage, puis la sculpture, à l’école municipale des beaux-arts de Marseille de 1912 à sa retraite en 1937. Il devient également membre de l’Académie de Marseille en 1933.