mercredi 27 septembre 2023

François Rouvier (Georges Lemaire sculpteur)

Le sculpteur et graveur en médailles francilien Georges Lemaire (1853-1914), chevalier de la Légion d’honneur (1896) et grand prix de l’Exposition universelle de Paris (1900), est l’auteur d’un médaillon en bronze figurant François Rouvier (1811-1890) et ornant la tombe de ce dernier au cimetière Saint-Pierre.

Georges Lemaire, François Rouvier, médaillon, bronze, vers 1891-1892
Tombe Rouvier, cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

La commande de ce portrait a été effectué par le fils du défunt, Maurice Rouvier (1842-1911). Celui-ci mène une carrière de banquier et de journaliste dans les milieux radicaux. Proche de l’avocat Gaston Crémieux (1836-1871), il lutte en vain contre son exécution après la Commune de Marseille. Républicain opportuniste, il soutient finalement Adolphe Thiers (1797-1877). Ainsi, il devient député, plusieurs fois ministre et président du Conseil des ministres à deux reprises. Par ailleurs, en 1872, il épouse la sculptrice Marie-Noémi Cadiot dite Claude Vignon (1828-1888).
Au décès de son père, ne pouvant faire appel au talent de sa défunte femme, il s’adresse au médailleur Georges Lemaire vers 1891-1892. Les deux hommes semblent s’être bien entendus car l’artiste réalise successivement trois portraits du politicien : un camée (Salon des artistes français de 1892, n°3245), un médaillon en bronze (Salon des artistes français de 1893, n°3511) et une médaille en argent (Salon des artistes français de 1895, n°3617).
La tombe de François Rouvier accueille également son épouse, née Marie-Anne Peyron (1824-1900). En revanche, Maurice Rouvier sera pour sa part inhumé au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine, commune dans laquelle il résidait.

dimanche 24 septembre 2023

Louis Dideron

Le 11 octobre prochain, l’hôtel des ventes de Montpellier Languedoc vend trois dessins de Louis Dideron. C’est enfin l’occasion de livrer la notice que je lui ai consacrée dans le Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte-d’Azur :

Louis Dideron, Nu allongé, sanguine, 25 x 35 cm
Lot 74 – 40/60 €

Louis Dideron, Nu, sanguine, 39 x 22 cm
Lot 75 – 50/80 €

Louis Dideron, Nu féminin alangui, crayon noir, 56 x 37 cm
Lot 79 – 300/450 €

Dideron Louis Jules Charles (Marseille, 16 avril 1901 – Paris, 7 mai 1980) sculpteur

Élève de Jules Coutan (1848-1939), il fréquente les Salons parisiens : Artistes français (médaille de bronze en 1926 : L’Enfant au chien, statue plâtre, n°3285), Tuileries et Salon d’automne. En 1927, il remporte une bourse pour un séjour de deux ans en Algérie, à la Villa Abd-el-Tif. En 1937, il reçoit une médaille de bronze à l’Exposition internationale de Paris. En 1948, il est nommé professeur à l’École nationale des arts décoratifs. Enfin, il est élu à l’Institut, au fauteuil de Paul Landowski (1875-1961)), le 14 février 1962. Au demeurant, il est chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite et commandeur des Arts et Lettres.
Parmi ses principales œuvres, on note le Monument aux morts de l’Alma (Alger, 1929), La Normandie agricole (façade de la gare de Caen, 1934), une fontaine monumentale pour le château de Lourmarin (1941), La Renaissance (groupe pierre, stade de Noisy-le-Sec, 1945), le Monument aux mécaniciens de l’aviation morts à la guerre (base de l’école de Rochefort, 1948), L’Homme au milieu de la création (lycée d’Amiens, 1953), le Monument aux morts et martyrs (Martigues, 1954), Strasbourg (haut-relief, mémorial du mont Valérien, 1960), décor de la porte du palais de la Présidence (Abidjan, 1961)… À Marseille, il sculpte La Jeunesse grecque, un groupe en pierre pour le lycée de Marseilleveyre construit par l’architecte Gaston Castel (1886-1971).
On trouve ses sculptures dans plusieurs musées : à Albi (Femme accroupie), au Cateau-Cambrésis (Nymphe), à Menton (L’Automne), mais aussi à Limoges, Rodez, Oran et au Caire.

http://www.louis-dideron.fr/Site/

lundi 11 septembre 2023

Monument à la mémoire de Joseph Perasso (Louis Botinelly sculpteur)

Vues de la carrière Perasso

Exploitée à partir de 1840, la carrière de Saint-Tronc (10e arrondissement) est rachetée dans les années 1930 par Joseph Perasso (1864-1957), fabricant de chaux grasse et de chaux hydraulique. Il va exploiter de façon industrielle la roche calcaire notamment pour la fabrication de béton. L’entreprise est alors familiale ; à sa mort, ses enfants prennent sa suite et sollicite le sculpteur Louis Botinelly (1883-1962) afin de commémorer son souvenir. L’artiste taille le profil du carrier dans le calcaire ; le monument est inauguré en 19 septembre 1959.

Louis Botinelly, Joseph Perasso, bas-relief, pierre, 1959
Carrière Perasso, 200 chemin du Vallon de Toulouse, 10e arrondissement

De la carrière sont également extraits des bocs de quartz écaille et de calcite. Botinelly découvre ces matériaux à l’occasion de cette commande. Il s’y intéresse et essaie de les tailler, créant une production originale de bustes et de statuettes du fait de la composition cristalline de la pierre. Ce travail renouvelle son œuvre à la fin de sa vie, principalement axée sur l’exotisme :

Louis Botinelly, Déesse cambodgienne, tête de quartz, 1960
Ancienne collection Paul Ricard

Cette divinité s’inspire de la figure principale des Colonies d’Asie qu’il a réalisé en 1927 pour le décor de l’escalier monumental de la gare Saint-Charles. Elle figure au Salon de la Société des artistes français de 1961 où elle est gratifiée du prix Claude Berthault de l’Institut et le prix Paul Chabas de la SAF.

Louis Botinelly, Esclave égyptienne, statuette, quartz, 1960
Photographie, collection personnelle

Louis Botinelly, Tahitienne debout, statuette, quartz, turquoises et cornalines, 1960
Photographie, collection personnelle

Louis Botinelly, Hindoue, statuette, quartz, albâtre, turquoises et cornalines, 1960
Photographie, collection personnelle

Depuis 1980, la carrière Perasso appartient au groupe Colas Midi-Méditerranée.