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mardi 10 mars 2020

Fabienne Bérengier

Voici une nouvelle notice biographique du Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte-d’Azur :

Fabienne Bérengier dans son atelier, photos, sans date
Archives municipales de Marseille, 30 II 172

BÉrengier Fabienne (Marseille, 25 mai 1900 – Marseille, 25 mai 1975), sculptrice

Petite-fille de Pierre-Marius Bérengier (1808-1876) et fille de Paul Bérengier (1855-1930), tous deux architectes, elle est la dernière représentante d’une famille d’artistes. Elle entre à l’école des beaux-arts de Marseille en octobre 1917 pour apprendre la sculpture. Elle suit alors les cours de dessin de Marie Magaud (1855-1933) et ceux de modelage d’Henri Raybaud (1879-1942). Douée, elle obtient dès 1918 le prix Cantini, premier d’une longue liste. Elle reçoit ainsi la bourse Aletti-Dumoulin, décernée par la Société des beaux-arts de France et d’Outre-Mer, qui lui permet de découvrir l’Afrique du Nord, contrée qui la marque profondément.

Fabienne Bérengier, L’Afrique Occidentale, diorama, 1922
Photo, Archives municipales de Marseille, 30 II 172

La Chambre de commerce fait alors appel à son talent, déjà manifeste, pour illustrer, dans le cadre de l’Exposition coloniale de 1922, des scènes de la vie quotidienne en Afrique Occidentale avec des figures grandeur nature.

Fabienne Bérengier, Africaine avec une céramique sur la tête, bronze
Photos, sans date, Archives municipales de Marseille, 30 II 172

La sculpture ethnographique occupe d’ailleurs une place importante dans son œuvre (Antillaise, Jeune Soudanaise, statues bronze ; Potier arabe, statuette terre cuite…).
Par ailleurs fidèle à une foi religieuse héritée d’une famille très pieuse, elle met son talent au service de l’Église. En 1935, un Saint François d’Assise la représente à l’Exposition catholique de Marseille. Après-guerre, elle supervise les élèves de l’académie Allar – fondée par Marguerite Allar (1899-1974) – pour l’exécution des sculptures en terre cuite de la chapelle Saint-Lucien des Goudes (cachet Atelier Allar-Bérangier). Enfin, elle réalise le monumental Saint Jean Eudes pour l’église du Sacré-Cœur de Marseille.

Fabienne Bérengier, Faune, statue pierre
Photos, sans date, Archives municipales de Marseille, 30 II 172

Pour autant, elle ne néglige pas la commande privée et peut sculpter avec autant de passion une Ondine pour une pièce d’eau du château de Calas ou un Faune pour un jardin à Éguilles. Au demeurant, elle participe au Salon des artistes français à Paris (1930, Nausicaa, statuette plâtre ; 1931 ; 1934 ; 1939) ainsi qu’aux expositions des Artistes provençaux. Plus rarement, elle montre ses sculptures dans  des galeries : chez Jouvène en 1934 avec des peintures de Marguerite Allar et en 1956 avec des œuvres de Louis Audibert (1880-1983) ; chez Sauveur Stammegna en 1970 et 1974.
De nombreux prix jalonnent sa carrière. En 1941, elle est gratifiée du 1er prix des Traditions occitanes avec la statuette d’un Gardian. En 1954, elle obtient le 1er prix du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Enfin, en 1971, le prix Gontard et Desplaux la récompense une dernière fois.

mercredi 11 septembre 2019

Jean Bérengier

BÉrengier Jean (Marseille, 4 février 1881 – Marseille, 25 septembre 1938), sculpteur
Petit-fils et fils des architectes Pierre-Marius Bérengier (1808-1876) et Louis Bérengier (1848-1905), il se forme à la sculpture à Paris, à l’école nationale supérieure des beaux-arts auprès de Jules Thomas (1824-1905) et Jean-Antoine Injalbert (1845-1933). Il participe au Salon des artistes français de 1907 à 1911 où il reçoit une mention honorable pour un groupe en plâtre pittoresque (Sambre-et-Meuse, 1910). Il expose également au Salon des indépendants de 1906 à 1908 ; là, il présente des peintures, des portraits sculptés, des statuettes teintes ou en céramique, de l’art décoratif (La Chute, cendrier bronze ; L’Énigme, cachet céramique et bronze, 1908). Le musée Cantini conserve de lui une statuette du ténor Lucien Muratore.
La production de Jean Bérengier se compose essentiellement de petits formats, excepté ses envois au Salon des artistes français. Il ne reste hélas quasiment rien de ces grandes statues.

Jean Bérengier, Le pêcheur à la « traficho », plâtre

Jean Bérengier, Le pêcheur à la « traficho », bronze

Salon de 1907 – Le pêcheur à la « traficho », statue plâtre (n°2531)
Bérengier présente une version en bronze de cette statue lors de l’Exposition internationale de l’électricité qui se tient à Marseille en 1908.

Jean Bérengier, Fatalité, plâtre

Salon de 1908 – Fatalité, statue plâtre (n°2840)

Jean Bérengier, Sambre-et-Meuse

Salon de 1910 – Sambre-et-Meuse, statue plâtre (n°3289)
Cette œuvre représente une cantinière du régiment de Sambre-et-Meuse assise sur son âne et clamant un chant patriotique[1]. Elle obtient une mention honorable au Salon puis, en février 1911, intègre les collections du musée des beaux-arts de Marseille. Aujourd’hui elle ne s’y trouve plus ; sans doute a-t-elle été détruite !

Salon de 1911 – Éclosion, statue plâtre (n°3103)
Cette œuvre, haute de 1,80 m, a été offerte par l’artiste au musée Gassendi de Digne en 1911. Malheureusement, la majorité des plâtres – pour ne pas dire la totalité – a été détruite par vandalisme ou par négligence à la fin des années 1960.


[1] Le Régiment de Sambre-et-Meuse est un chant patriotique français composé à la suite de la défaite militaire lors de la Guerre franco-prussienne de 1870. Il évoque l’armée de Sambre-et-Meuse formée après la victoire française de Fleurus (1794) sur les Autrichiens dans ce qui deviendra le département belge de Sambre-et-Meuse, réuni à la France de 1795 à 1814. C’est la musique militaire française la plus jouée après La Marseillaise et le Chant du départ ; elle figure chaque année au défilé du 14 juillet.

jeudi 15 août 2019

Jean Hugues à Marseille 1

On trouve facilement des infos sur le sculpteur marseillais Jean-Baptiste Hugues, dit Jean Hugues (Marseille, 1849 – Paris, 1930). Plutôt qu’une notice, je vous communique aujourd’hui une annexe de ma thèse, intitulée « Jean Hugues à Marseille » :

Cayol Frères, Jean Hugues, photo vers 1875
Collection personnelle

Le 15 avril 1849, naissance de Jean Baptiste Dominique Hugues à Marseille ; il est le fils d’un tonnelier, Jean-François Hugues.
Le 1er septembre 1865, âgé de 16 ans, Jean Hugues entre à l’école municipale des beaux-arts de Marseille. Il suit les cours du sculpteur Antoine Bontoux (1805-1892) et de l’ornemaniste Antoine Vittoz.
En 1867, il monte à Paris poursuivre ses études artistique jusqu’à l’obtention du grand prix de Rome en 1875. Il devient dès lors boursier de la ville de Marseille : 1000 francs en 1867 ; 1200 francs dès 1868 ; 1400 francs à partir de 1873.

Jean Hugues, Ajax foudroyé, plâtre, 1872
Réserve du musée des beaux-arts, 4e arrondissement

En 1872, Hugues remporte le 2ème 2nd prix de Rome avec son Ajax foudroyé. L’œuvre est acquise par l’État pour 1200 francs. Au printemps 1873, Marseille réclame l’œuvre pour son musée ; l’État l’envoie le 18 juillet 1873 à titre de dépôt.

Joseph Laugier, Médaille offerte à J.-B. Hugues par la ville de Marseille
Dessin, 1876, carnets Laugier, Académie de Marseille

En 1875, Hugues obtient le grand prix de Rome de sculpture. Sur le chemin de la Villa Médicis, il fait halte dans sa ville natale. Le 31 janvier 1876, le Conseil municipal délibère de lui offrir une médaille en or d’une valeur de 400 francs.

Jean Hugues, Pierre-Marius Bérengier, marbre, 1878
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

En 1878, il réalise le portrait en médaillon de l’architecte marseillais Pierre-Marius Bérengier (1808-1876) pour la tombe de celui-ci au cimetière Saint-Pierre.
En 1879, l’Académie de Marseille lui commande le buste du Chevalier Roze. L’œuvre achevée arrive à Marseille en août 1880. Elle est alors exposée à la bibliothèque (août), puis au Cercle artistique (septembre).
En février-mars 1882, Hugues participe à l’exposition du Cercle artistique. Il y expose deux bustes, l’un en marbre – Souvenir de Rome – et l’autre en bronze. Il partage avec le peintre Alphonse Moutte (1840-1913) le grand prix d’honneur (1000 franc) tandis que Souvenir de Rome est acheté pour la loterie du Cercle artistique.

Jean Hugues, Le chevalier Roze, bronze, 1880
Présentation de 1886 et actuelle
Esplanade de la Tourette, 2e arrondissement

En 1886, après plusieurs années de tergiversations, le buste du Chevalier Roze est installé sur l’esplanade de la Tourette. L’inauguration a lieu le 14 juillet.
Le 11 mars 1888, Hugues est lauréat du prix Beaujour décerné par l’Académie de Marseille.
En 1889, il sculpte le buste en marbre de Jean-Baptiste Peirron, cofondateur du quotidien Le Petit Marseillais (Réserves du musée des beaux-arts)

Jean Hugues, Reyer, marbre, 1890
Réserves du musée des beaux-arts, 4e arrondissement
Photographie, collection personnelle

En 1890, un comité présidé par le savonnier et mécène Louis Arnavon (1844-1901) commande à Hugues le buste en marbre du compositeur marseillais Ernest Rey dit Reyer (1823-1909). Le buste est exposé à l’hôtel de ville en 1891 avant son inauguration dans le foyer du Grand Théâtre.

Jean Hugues, Monument à Pierre Puget, maquette plâtre, 1896
Photographie, collection personnelle

En 1893, Hugues est l’un des vice-présidents du comité du Monument à Pierre Puget. Il participe par ailleurs au concours qui se tient en 1896-1897. Il se place à la troisième place, le concours étant remporté par Henri Lombard (1855-1929).

Jean Hugues, Philoctète blessé, plâtre, 1873
Photographie, collection personnelle

En 1896, l’État dépose au musée des beaux-arts de Marseille Philoctète blessé, bas-relief qu’Hugues réalise pour le concours de Rome de 1873 et qui lui vaut le 1er 2nd prix. L’œuvre est aujourd’hui non localisée.