Auréolé
de son grand prix de Rome, Constant Roux (1864-1942) va participer à la
réalisation de nombreux monuments ou décors à Marseille.
Constant Roux, La
République, marbre, 1903
Carte postale
Le
10 octobre 1899, le Conseil général des Bouches-du-Rhône décide de mettre au
concours une statue en pied de la République destinée à l’ornementation de
l’escalier d’honneur de la préfecture (6e arrondissement). En avril 1900, Roux
soumet une maquette en plâtre blanc, au tiers de l’exécution finale. Le jury se
réunit le 27 avril pour départager les concurrents : au quatrième tour de
scrutin, Roux l’emporte sur son rival de toujours Auguste Carli (1868-1930). Mais,
dès le mois de mai, le président du Conseil général Juvénal Deleuil (1851-1937)
qui n’accepte pas la défaite de son candidat conteste le succès de Roux. Le
lauréat saisit alors la Société des artistes français afin de défendre ses
intérêts ; il est finalement rétabli dans ses droits après une longue
procédure qui a retardé l’achèvement de la statue. L’œuvre est installée sur
son piédestal durant l’été 1903 après son exposition au Salon des artistes
français (n°3159) et inaugurée solennellement le 14 mars 1904.
Constant Roux, Monument
à Antoine-Fortuné Marion, marbre, 1903
Carte postale
À
la mort d’Antoine-Fortuné Marion (1846-1900), directeur du muséum d’histoire
naturelle de Marseille, un comité se crée pour lui élever un monument. Une
souscription publique rapporte 20 000 francs ; pour sa part, la
municipalité alloue au comité 1 500 francs et un emplacement devant l’aile
du muséum, au Palais Longchamp (4e arrondissement). En février 1902, le projet
de Constant Roux associé à l’architecte Charles Imbert est primé dans un
concours. Quant au monument, il est inauguré le 13 décembre 1903.
Constant Roux, Thétis,
Mercure et Cérès, pierre de l’Estaillade, 1904
Écoinçons de la façade de la Caisse d’Épargne
Place Estangin-Pastré, 6e arrondissement
Eugène
Rostand (1843-1915), président de la Caisse d’Épargne des Bouches-du-Rhône,
engage Constant Roux pour le décor de son nouveau siège le 26 novembre 1902. Il
lui confie la réalisation des écoinçons des grandes baies de la façade
principale. Les deux parties s’entendent sur un salaire de 5 500 francs le
14 octobre 1903. Cependant le statuaire prend du retard dans l’élaboration de
ses sculptures. Pour rattraper le retard, le sculpteur Valentin Pignol
(1865-1912) assure la pratique du dernier modèle en avril 1904 avant la venue
de l’artiste, le mois suivant, pour les finitions. L’édifice est inauguré dans
la foulée, le 20 juillet 1904.
Constant Roux, Massalia
grecque, carton-pierre, 1906
Carte postale
En
1905, Roux est sollicité pour la réalisation d’une statue colossale, haute de
14,50 mètres, devant décorer la vaste baie centrale du grand palais de
l’Exposition coloniale de Marseille de 1906. Une somme de 9 000 francs lui
est allouée à cet effet. En avril 1907, à l’issue de la manifestation, l’œuvre
éphémère est détruite.
Exposition coloniale Marseille 1906 - art provençal
(album)
Le Joug ou Bœufs de labour au repos de Constant
Roux
Lors
de cette exposition, Constant Roux expose également deux œuvres dans la section
d’art provençal : Le Joug
(groupe marbre, n°1046) et Naïade
endormie (marbre, n°1046 bis).
Constant Roux, Monument
à Louis Salvator, marbre et pierre, 1907
Photographie, collection personnelle
La
Commission des hospices de Marseille décide d’élever un monument à la mémoire
de Louis Salvator (1837-1898), bienfaiteur des hospices. Un concours est ouvert
en 1904 ; le budget alloué à l’œuvre est de 10 000 francs. À l’issue
du concours, l’exécution du monument est confiée à Constant Roux de nouveau
associé à l’architecte Charles Imbert. Le monument, après son exposition au
Salon des artistes français (n°3337) de Paris, est inauguré le 29 mars 1908
dans le parc du futur hôpital (249 bd de Sainte-Marguerite, 9e arrondissement)
à l’occasion de la pose de sa première pierre.
Constant Roux, Ernest
Delibes, marbre, 1909
Maison de la Mutualité, rue François Masson, 2e
arrondissement
À
la mort d’Ernest Delibes (1825-1908), président de la société des retraites La Marseillaise ainsi que du Grand
Conseil des Mutualistes des Bouches-du-Rhône, les mutualistes marseillais se
réunissent afin de lui élever un monument commémoratif. Constant Roux réalise à
leur demande un buste en marbre qui est inauguré le 28 novembre 1909.