vendredi 22 novembre 2019

François Laugier

Voici une nouvelle notice du Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte-d’Azur :

Laugier Marius François, parfois dit Salomon (Marseille, 3 avril 1835 – Marseille, 31 janvier 1890), sculpteur
Élève de l’école des beaux-arts de Marseille, il obtient une bourse municipale pour poursuivre ses études à Paris dans l’atelier de François Jouffroy (1806-1882) : sa subvention de 1000 francs (délibération du conseil municipal du 11 septembre 1862) est augmentée de 600 francs le 21 octobre 1864. Comme il atteint la limite d’âge pour participer au concours du prix de Rome, la municipalité transforme sa bourse en une allocation de 3000 francs pour effectuer un séjour à Rome (délibération du conseil municipal du 3 août 1866).

François Laugier, Lutteurs, bronze, vers 1880
Exemplaire vendu en 2019 aux États-Unis
Ensemble et signature

Il expose à Marseille, essentiellement des portraits, en 1861, 1862 (M. C. L. [Charles Laugier, père de l’artiste], buste plâtre, et M. J. Rave [le peintre Joanny Rave, 1827-1882], médaillon marbre), 1863, 1866 et 1877. Il participe cinq fois au Salon parisien entre 1866 et 1879. Le jury lui refuse une récompense en 1868 parce que certaines parties de son Pêcheur catalan pris par une pieuvre sont moulées d’après nature. Son groupe de Lutteurs, exposé en plâtre au Salon de 1879, est édité en bronze ; un exemplaire se trouve au Museum of Fine Arts de Springfield (Massachusetts, États-Unis).

François Laugier, François Ier, pierre, 1870
Palais des Arts, place Carli, 1er arrondissement

Par ailleurs, il collabore à la décoration de l’école des beaux-arts – bibliothèque de Marseille, érigée par Henry Espérandieu (1829-1874). Il sculpte le buste en pierre de Calissanne de François Ier pour la façade (1500 francs) et le médaillon en plâtre de Pierre de Tournefort pour l’escalier monumental (500 francs) ; ses travaux sont réceptionnés le 1er mars 1870.

Antoine Duparc (1698-1755), Pie V et Benoît XI, 1739 (en haut)
Léon Simon, Saint Vincent Ferrier, Bienheureux André Abellon
et Saint Dominique recevant l’Ordre du Rosaire, vers 1877 (en bas)
Église Saint-Cannat, 4 place des Prêcheurs, 1er arrondissement

Le 27 mai 1870, la ville lui commande deux statues – Saint Dominique et Saint Cannat – ainsi qu’un grand bas-relief figurant la fondation du Rosaire (La Vierge et l’Enfant Jésus donnant un chapelet à Saint Dominique) pour la façade de l’église Saint-Cannat rénovée par Sixte Rey (1826-1904). Une somme de 6000 francs est allouée à ces ouvrages. Cependant, dès octobre 1870, l’architecte s’inquiète, persuadé que la confiance de la municipalité a été mal placée. Effectivement, Laugier abandonne le chantier et c’est finalement Léon Simon, décorateur des Grands Carmes et des Feuillants, qui réalise le décor sculpté quelques années plus tard.

François Laugier, Jeanne d’Arc, bronze
Un exemplaire vendu à Drouot le 19 janvier 2016

Parmi les œuvres de Laugier passant en salle des ventes se trouve une effigie de Jeanne d’Arc, fondue en plusieurs tailles, 65 cm et 35 cm notamment.

mardi 5 novembre 2019

Marcel Damboise

Marcel Damboise, Autoportrait, plume & encre de chine, 1980-1987
Lot 128 de la vente du 8 avril 2016

Outre des sculptures de Louis Botinelly, la maison de ventes aux enchères Crait & Müller disperse neuf œuvres de Marcel Damboise ce mercredi 6 novembre 2019. C’est le plus vaste ensemble de cet artiste depuis la vente de son fonds d’atelier le 8 avril 2016. C’est l’occasion de donner ici la notice que je lui ai consacrée dans le Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte-d’Azur.

Damboise Marcel (Marseille, 8 août 1903 – Paris, 2 février 1992), sculpteur
Issu d’une famille modeste, il fréquente l’École des Beaux-Arts de Marseille très jeune, de 1916 à 1918. La disparition de son père le pousse à entrer en apprentissage : de 1919 à sa conscription au service militaire, il apprend le métier de tailleur de pierre auprès de Louis Botinelly (1883-1962) sur les chantiers de différents monuments aux morts. En 1925, il monte à Paris, travaillant pour des marbriers et des bronziers. En 1928, il épouse la fille du peintre Georges Dorignac et devient le beau-frère des peintres André Hébuterne et Henri Epstein. Dès l’année suivante, il expose dans les Salons parisiens : aux Tuileries (Tête de femme, marbre, 1929), aux Indépendants, au Salon d’Automne (Jeune femme s’habillant, 1930 ; Figure de femme, 1931)…

Lot n°191- Marcel Damboise, Torse de Femme se tenant les seins, 1939-1941
Épreuve en terre cuite posthume, 1500 / 2000 € - vendue 1400 €
Le motif de la Femme se tenant les seins est exposé au Salon des Tuileries de 1941

De 1932 à 1934, il est pensionnaire à la villa Abd-el-Tif, à Alger ; là, il exécute le Monument aux morts de Foundouk. En 1939, il est lauréat du Prix Viking. Mobilisé en 1939-1940, il incorpore le régiment "Camouflage" ; il y rencontre Jean-Louis Barrault (buste plâtre, 1940). Durant cette période difficile, il reçoit néanmoins quelques commandes comme Saint Marcel (statue pierre, 1943) pour l’église Saint-Marcel de Vitry-sur-Seine.

Lot n°192- Marcel Damboise, Figure pour la ville de Bordeaux, 1939-1941
Modèle plâtre, 4000 / 6000 € - vendu 5800 €
Cette figure féminine lui est commandée le 30 juin 1939 pour orner le stade municipal de Bordeaux en pendant de l’Athlète d’Alfred Janniot (1889-1969). Les deux statues sont coulées en bronze et installées en 1941 ; elles sont toujours en place.

Après-guerre, de 1948 à 1954, il s’installe en Algérie où il sympathise avec Albert Camus (1913-1960) ; plus tard, il sculpte un portrait posthume de ce dernier (buste bronze, Théâtre de l’Odéon, Paris, achat de l’État du 6 juillet 1964).

Lot n°189- Marcel Damboise, Albert Camus, 1961-1963
Plâtre, 2000 / 3000 € - invendu

En 1953, il obtient le Prix de la Villa d’Este. En 1954, il est nommé professeur aux cours du soir à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, poste qu’il occupe jusqu’en 1973. Enfin, en 1963, il participe à la fondation du Groupe des Neuf. Le musée de Louviers conserve de lui un buste pierre de Rouget de l’Isle (1940) et la présidence du Conseil de la République au Palais du Luxembourg possède une statuette pierre, Femme à la draperie (1950).

Lot n°196- Marcel Damboise, Étude de nu
Dessin au crayon signé en bas à droite, 200 / 300 € - vendu 200 €

vendredi 1 novembre 2019

Vente du fonds d’atelier de Louis Botinelly

Mercredi 6 novembre 2019, la maison Crait & Müller organise une belle vente aux enchères de statues et de dessins de sculpteurs à lhôtel Drouot. Parmi les artistes figurant au catalogue, on trouve en bonne place Louis Botinelly (Digne-les-Bains, 1883 – Marseille, 1962). En effet, l’étude disperse une partie du fonds d’atelier (lots 28 à 53) dont de nombreux plâtres, maquettes ou modèles de monuments érigés à Marseille. Avis donc aux amateurs qui souhaiteraient acquérir un morceau du patrimoine phocéen.

Lot 31 – Louis Botinelly, À nos morts, vers 1949, plâtre, 52 x 75 cm
Estimation : 150 / 200 € - vendu 500 €
Il s’agit d’une étude pour le monument aux morts des fonctionnaires des PTT des Bouches-du-Rhône élevé sous le péristyle de la Poste Colbert (rue Henri Barbusse, 2e arrondissement). Commandé en février 1949, le monument commémoratif est inauguré le 18 juin 1950.

Lot 33 – Louis Botinelly, Piéta, vers 1949, plâtre
Vierge (135 x 53 x 32 cm) & Christ (30 x 142 x 28 cm)
Estimation : 600 / 800 € - vendue 2000 €
Il s’agit des modèles en plâtre avec points de repère ayant servi à la taille de la Piéta de l’église du Sacré-Cœur de Marseille (81 avenue du Prado, 8e arrondissement). Le groupe est inauguré le 1er novembre 1949.

Lot 34 – Louis Botinelly, Le Christ d’après le Saint Suaire de Turin, 1930
Plâtre patiné (H. 202 cm)
Estimation : 800 / 1000 € - vendu 700 €
Ce modèle en plâtre, exposé au Salon de la Société des artistes français de 1931 (n°3488) puis à l’Exposition catholique de Marseille en 1935, sert à la taille du marbre de l’église Saint-Vincent-de-Paul (Les Réformés, 1er arrondissement) béni solennellement en février 1931.

Lot 35 – Louis Botinelly, Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, vers 1933
Plâtre patiné (H. 55 cm)
Estimation : 80 / 100 € - vendue 750 €
Il s’agit d’une étude pour la statue en pierre installée en 1933 dans l’église des Chutes-Lavie (4, rue Jean Dussert, 4e arrondissement).

Lot 36 – Louis Botinelly, Le dresseur d’oursons, 1911
Plâtre patiné (83 x 43 x 32 cm)
Estimation : 600 / 800 € - vendu 1100 €
Il s’agit d’une réduction du plâtre récompensé d’une médaille au Salon de la Société des artistes français de 1911 (n°3139) et du bronze (1913) aujourd’hui érigé sur le parvis de l’église Saint-Laurent (2e arrondissement).

Lot 39 – Sainte Fortunée, Vierge et Martyre, 1935, plâtre (196 x 122 cm)
Estimation : 300 / 400 € - vendue 850 €
C’est le modèle d’un bas-relief en marbre blanc sur un fond mosaïqué d’or qui orne une chapelle de l’église Saint-Louis (20 chemin de Saint-Louis au Rove, 15e arrondissement). L’église et son décor sont inaugurés le 20 octobre 1935.

Lot 40 – Louis Botinelly Saint Joseph et l’enfant Jésus apprenti, 1951
Plâtre (H. 112 cm)
Estimation : 200 / 300 € - vendu 1050 €
Il s’agit d’une étude préparatoire pour le groupe en pierre, installé et sanctifié en décembre 1951 dans l’église du Sacré Cœur à Marseille (81 avenue du Prado, 8e arrondissement).

Lot 43 – Louis Botinelly, La Camargue, 1951, plâtre (41 x 51 cm)
Estimation : 100 / 200 € - vendue 50 €
Il s’agit de la maquette du décor d’une des deux embrasures de porte d’entrée commandée à Botinelly pour l’îlot VI (24 rue de la Loge, 2e arrondissement), l’un des immeubles du Vieux-Port reconstruit à partir de 1950. Le sculpteur achève son travail en juillet 1951

Lot 48 – Louis Botinelly, À nos morts glorieux, 1947, maquette (H. 33,8 cm)
Estimation : 100 / 200 € - vendue 250 €

Lot 49 – Louis Botinelly, À nos morts glorieux, 1947, plâtre (110 x 70 cm)
Estimation : 150 / 200 € - vendu 1300 €
Il s’agit de la maquette au 1/10e d’exécution et du modèle demi-grandeur du bas-relief constituant le monument aux morts des deux guerres de la Belle de Mai (place Bernard Cadenat, 3e arrondissement), inauguré le 27 juin 1948.