lundi 23 novembre 2020

Suite de la vente de l’atelier de Marcel Damboise

Vendredi 27 novembre, l’étude Crait & Müller organise sa vente annuelle de sculptures. Après la dispersion du fonds d’atelier de Marcel Damboise (1903-1992) le 8 avril 2016 et de neuf autres de ses œuvres le 6 novembre 2019 (cf. notice du 5 novembre 2019), la maison de ventes propose encore cinq sculptures du statuaire marseillais aux enchères :

Lot 118 : Marcel Damboise, Danielle, 1985
Médaillon en terre cuite, signé et daté, Ø 31 cm
Estimation : 200 - 300 € / vendu 180 €

Il s’agit du dernier portrait exécuté par le sculpteur de sa fille cadette Danielle Damboise. En 1985, elle est âgée d’une quarantaine d’années.

Lot 119 : Marcel Damboise, Danielle, vers 1957
Grand buste en plâtre, non signé, 62 x 44 x 37 cm
Estimation : 800 - 1 000 € / vendu 750 €

Cet autre portrait représente cette fois Danielle Damboise adolescente, âgée d’environ 16 ans. Le plâtre présente des clous de mise au point ; il a servi pour la taille du buste en marbre conservé au musée Despiau-Wlérick de Mont-de-Marsan (Landes).


Lot 120 : La Christiane, 1958-1960
Statue en plâtre, non signée, 90 x 41 x 20 cm
Estimation : 1 000 - 2 000 € / vendue 1300 €

Christiane, adepte du yoga, est un modèle régulier de Marcel Damboise pour lequel elle pose à partir de 1958. La Christiane est une sculpture existant en deux formats : 40 et 90 cm de hauteur.

Lot 121 : Marcel Damboise, Jeune mauresque au sarouel, 1932
Statue en plâtre, non signée, 65 x 23 x 13 cm
Estimation : 600 - 800 € / vendue 600 €

La Jeune Mauresque au sarouel est l’une des œuvres majeure de l’artiste réalisé lors de son séjour en Algérie au début des années 1930. La sculpture est éditée en bronze par le fondeur Valsuani ; l’artiste fait d’ailleurs don de la première épreuve au musée des beaux-arts d’Alger.

Lot 122 : Marcel Damboise, torse de Femme se tenant les seins, 1939-1941
Épreuve posthume en terre cuite, non signée, 33 x 8,2 x 8,2 cm
Estimation : 1 500 - 2 000 € / non vendue

La Femme se tenant les seins paraît au Salon des Tuileries de 1941 puis, la même année, à la galerie Louis Carré (Paris). Ce motif connaît un grand succès : Damboise l’édite en bronze, taille une version en marbre et multiplie des épreuves en terre cuite fragmentaires (bustes, petits et grands torses).

jeudi 12 novembre 2020

Marius Guindon

André Marius Guindon (Marseille, 18 octobre 1831 - Montauban, 12 septembre 1918), peintre et sculpteur
Élève d’Émile Loubon (1809-1863), puis de Léon Cogniet (1794-1880), il expose ses peintures au Salon officiel, à Paris, de 1855 à 1914. Il y obtient une médaille de 3e classe en 1905 (Le Cours à Marseille en 1790, n°898, et L’Orage, n°899).

Marius Guindon, Un coin du vieux Marseille, Salon de 1888 (n°1238)
Musée Gassendi, Digne-les-Bains

Marius Guindon, L’Invasion, Salon de 1909 (n°861)
Musée des beaux-arts de Marseille 

C’est également un fidèle des expositions marseillaises. Il effectue plusieurs séjours en Italie dont il ramène des scènes de genre : Bergers dans la campagne romaine (1857, musée de Béziers). Enfin, à partir de 1875, il enseigne le dessin à l’école des beaux-arts de Marseille durant plus de quarante ans.
Sous le Second Empire, il apparaît également comme un sculpteur apprécié. L’architecte Henry Espérandieu (1829-1874) l’emploie au palais Longchamp (Les Génies des Parrocel, des frères Imbert et d’Aubert, 1867) et à l’école des beaux-arts – bibliothèque (buste d’Auguste et médaillon de Roland de la Bellaudière, 1870)

Marius Guindon, Les Génies des Parrocel, 1867
Palais Longchamp, 4e arrondissement

Marius Guindon, Auguste, 1870
Palais des Arts, place Carli, 1er arrondissement

Comme statuaire, on lui doit encore les Atlantes de l’hôtel Grau (1864), le buste d’Émile Loubon (1865), le portrait d’Un ami exposé au Salon marseillais de 1877 et un médaillon en bronze de l’Abbé Dassy (1889).

Marius Guindon, Atlantes de l’hôtel Grau, 1864
102, La Canebière 1er arrondissement

Marius Guindon, Émile Loubon, 1865
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement 

Marius Guindon, Abbé Dassy, 1889
Académie de Marseille, 40 rue Thiers, 1er arrondissement

Pour finir, il fonde le musée de Cassis en 1910 avec son épouse Eugénie Guindon, née Martin (1836- ?), elle-même artiste peintre.

lundi 2 novembre 2020

Fondation de la ville de Marseille (Aristide Croisy sculpteur)

En 1865, le concours du prix de Rome de sculpture a pour sujet la Fondation de la ville de Marseille. Nann, le roi des Ségobriges, une tribu celto-ligure, invite des ambassadeurs phocéens au mariage de sa fille Gyptis. À l’issue du festin, la jeune femme est censée offrir une coupe de vin au prétendant qu’elle choisit pour époux : elle porte son choix sur Protis. Le roi Nann leur offre alors un territoire pour y bâtir une ville, Massalia, la future Marseille.

Ernest Barrias, Fondation de la ville de Marseille, bas-relief, plâtre, 1865
École nationale supérieure de beaux-arts, Paris

Le sujet centre l’action sur le moment où la princesse remet la coupe au visiteur grec. Le grand prix est remporté par Ernest Barrias (1841-1905), certainement parce qu’il a placé Gyptis au centre de la composition contrairement à son concurrent ardennais Aristide Croisy (1840-1899), lauréat du 1er accessit : Gyptis semble reléguée sur la gauche et Protis, surpris, doit se retourner pour voir ce qui lui arrive.

Aristide Croisy, Fondation de la ville de Marseille, bas-relief, marbre, 1867
Réserves du musée des beaux-arts, 4e arrondissement
Signé et daté en bas à droite A. Croisy / 1867 

À l’issue du concours, Barrias part quatre ans pour Rome tandis que Croisy reçoit de l’État, en 1866, la commande de la version en marbre de son bas-relief. Celui-ci – haut de 1,10 m. et long de 1,57 m. – est achevé l’année suivante. L’artiste l’envoie alors aux Salon des Champs-Élysées de 1867 (n°2195) où il expose pour la première fois.
Par la suite, en 1874, l’œuvre est déposée par l’État au palais Longchamp. Elle y demeure jusqu’aux premières années du XXe siècle avant de disparaître des recollements. Sans doute remisée dans les réserves, elle fut un jour considérée comme du mobilier urbain – probablement après la deuxième Guerre mondiale – et placée en extérieur. Récemment, la sculpture a été identifiée sur le mur de soutènement d’une cité HLM du 14e arrondissement.

Aristide Croisy, Fondation de la Ville de Marseille, bas-relief, marbre, 1867
Telle que présentée dans le 14e arrondissement © Davis Coquille

Depuis le 9 octobre dernier, le bas-relief de 380 kg a été récupéré par la ville et a réintégré les réserves des musées.

Article de David Coquille dans La Marseillaise du 27 octobre 2020