Aujourd’hui,
je vous livre une notice issue de mon guide historique des Fontaines de Marseille : la fontaine d’Homère dont il ne reste plus aujourd’hui que la colonne
et le buste du chantre de l’Iliade et
de l’Odyssée.
Dédiée par « les descendants des Phocéens à Homère » selon la volonté du préfet Charles Delacroix, cette fontaine vient s’ajouter en 1803 à l’angle des rues d’Aubagne et Moustier à un lavoir préexistant. Sa colonne, provenant de Saint-Victor, est surmontée d’un chapiteau ionique et d’un buste en hermès d’Homère que Delacroix voulait « d’après l’antique », œuvre d’Étienne Dantoine (Carpentras, 1737- Marseille, 1809). L’inscription au revers du piédestal, à la gloire des consuls et du préfet, a été retirée en 1814.
Il s’agit de l’une des rares fontaines du Consulat qui se trouve à sa place originelle. Toutefois, le lavoir provoque des nuisances. Le 18 juin 1858, un riverain écrit au maire pour se plaindre : « […] cette petite place ornée du buste d’Homère, ombragée par un beau platane, serait charmante sans ce réservoir source de propos sales et dégoutants quotidiens lorsqu’ils ne sont pas suivis de disputes entre les mégères qui fréquentent ce lavoir. » Peu à peu, la fontaine s’assèche : elle perd d’abord son lavoir en 1898, puis son bassin rond en 1920.