vendredi 29 avril 2022

André Martin

Je suis récemment tombé sur le CV du sculpteur ornemaniste André Martin. C’est l’occasion pour moi de lui dresser une petite notice biographique :

André Martin (Arles, 7 février 1869 – Marseille, 17 janvier 1939), sculpteur ornemaniste
Élève de l’école des beaux-arts de Marseille, il y obtient les principaux prix, notamment le prix Cantini et le prix Granoux. Il poursuit sa formation à l’école d’art décoratif de Nice.
Il participe à la décoration de plusieurs bâtiments marseillais : la maison de la Mutualité (rue François Masson, 2e arrondissement), le pavillon de la Société des architectes (130 avenue du Prado, 8e arrondissement), le Comptoir d’escompte de Paris (place Saint-Ferréol, 6e arrondissent), le Pavillon du partage des eaux (avenue des Chutes-Lavie, 4e arrondissement), le four crématoire (cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement)... Il décore aussi la mairie de Gardanne (Bouches-du-Rhône).

Pavillon de la Société des architectes, 1902
130 avenue du Prado, 8e arrondissement
Dessin de la façade (Catherine d’Ortoli) & détails

Pavillon du partage des eaux, 1906
Avenue des Chutes-Lavie, 4e arrondissement 

Il réalise également des décors pour des immeubles privés. On lui doit, entre autres, une statue d’angle de Saint Joseph pour un immeuble sis à l’intersection du boulevard Garibaldi et de la rue Guy Môquet.

André Martin, Saint Joseph, statue, pierre, s.d.
13 boulevard Garibaldi, 1er arrondissement

Il présente par ailleurs des œuvres au Salon marseillais (1895 : n°309ter- Buste, plâtre / 1896 : n°386- Jeanne d’Arc, haut-relief plâtre ; n°387- Portrait de M. X..., médaillon plâtre / 1899 : n°304- Statuette, plâtre / 1919 : n°318- Composition décorative et portrait, hommage au docteur Delanglade / 1921 : n°391- Bas-relief, plâtre / 1930 : n°222- Deux époques, plâtre polychrome) / 1933 : n°274- Suzanne, sculpture) et aux expositions coloniale de Marseille (1906 : n°1027- Mireille à l’oiseau, bas-relief plâtre / 1922 : 224- Amphitrite, motif de décoration).

André Martin, Mireille à l’oiseau, bas-relief, plâtre
Don de l’artiste le 29 décembre 1908, Musée Ziem, Martigues

En 1914, il expose à l’exposition internationale urbaine de Lyon la maquette de l’escalier de la gare Saint-Charles réalisée d’après le projet lauréat d’Eugène Sénès (1873-1960) et Léon Arnal (1880-1963). D’ailleurs, par une délibération en date du 26 février 1924, il obtient la réalisation des deux pylônes dudit escalier sur lesquels s’adossent les groupes d’Auguste Carli (1868-1930), Marseille colonie grecque et Marseille porte de l’Orient.

André Martin,  pylône, pierre de Lens, 1925
Escalier de la gare Saint-Charles, 1er arrondissement
© Olivier Liardet 

Durant la première décennie du XXe siècle, il est le suppléant de Valentin Pignol (1863-1912) à  l’école des beaux-arts de Marseille pour les cours de mise au point et de pratique ainsi que pour la classe de sculpture des demoiselles. En 1917, il postule pour occuper le poste de professeur de sculpture décorative laissé vacant par le départ à la retraite de Pierre Rey (1839-1923) ; il obtient l’emploi et l’occupe jusqu’à son décès.

dimanche 17 avril 2022

Monument à L.-B. Dancausse (André Méric sculpteur)

Je n’aurais jamais cru parler de football et de l’OM sur ce blog. Et pourtant, je vais le faire aujourd’hui !
La municipalité Gaudin, qui a éradiqué des monuments chers aux Marseillais – Le Jean Bouin de Constant Roux (1865-1942) et le Gustave Ganay d’Élie-Jean Vézien (1890-1982) Cf. notice du 27 octobre 2020 – des abords du Stade Vélodrome, a installé en 2018 un monument commémoratif sur le rond-point Dr Robert Villani. Ce rond-point confidentiel, inauguré le 15 juin 2018, se situe au bout l’allée Marcel Leclerc, le long du virage sud du stade.

Géolocalisation du rond-point Dr Robert Villani

Pour décorer ce carrefour giratoire si indispensable, le maire Jean-Claude Gaudin n’a pas cru nécessaire de replacer l’un des deux monuments injustement déboulonnés. Il a préféré honorer Louis-Bernard Dancausse (1888-1961). Ce passionné de sport – rugby, tennis et football plus particulièrement – préside aux destinées de l’Olympique de Marseille de 1945 à 1951, avant de diriger la Ligue nationale de football de 1956 à 1961. Son mandat est écourté par sa mort accidentelle dans un accident de voiture, le 20 mars 1961. La Ligue nationale de football, en deuil, s’adresse alors au sculpteur André Méric (1900- ?) pour perpétuer le souvenir de son défunt président.

André Méric, Monument à Louis-Bernard Dancausse, pierre
Rond-point Dr Robert Villani, 8e arrondissement
© photos David Coquille

Je n’ai que peu d’informations sur ce sculpteur méconnu hormis qu’il a été l’élève de Paul Landowski (1875-1961) et professeur de sculpture à l’école des beaux-arts de Nîmes. Il réalise le monument en 1962 : le profil gauche de Louis-Bernard Dancausse ainsi qu’un ballon sur une carte de France se dégagent sur une stèle.
J’ignore aussi comment le monument a atterri à Marseille. Cependant, j’aurais mauvaise grâce de me plaindre que l’on remette de la sculpture dans l’espace public ! Mais qu’au moins on en prenne soin et que la nouvelle municipalité désherbe le pourtour indigent de ce monument !

lundi 4 avril 2022

Paul Rocheil

Paul Rocheil posant près de sa Figure d’homme exposée au 
Salon des artistes indépendants de Provence

Paul Rocheil (Marseille, 2 août 1890 – Marseille, 1962), sculpteur

Fils d’un tailleur de pierre et élève d’Émile Aldebert (1827-1924) à l’école des beaux-arts de Marseille, il participe en 1911 à un concours national organisé par la Société d’encouragement à l’art et à l’industrie. Le sujet à traiter était un Dessus-de-porte pour un cabinet de travail ou une bibliothèque. Il reçoit le 6e prix (250 francs) : « M. Rocheil a exagéré le relief de son projet qui réunit une figure très en saillie et divers accessoires, livres, lunette astronomique, etc. Nul doute que, s’il s’était abstenu de faire intervenir une figure en ronde bosse dans un motif qui pour des raisons multiples n’en doit point comporter, il eut obtenu une meilleure place, car son projet a des qualités d’arrangement. » (Art et décoration, juillet-décembre 1911, p.232)

Paul Rocheil, Douleur, statue, plâtre
Salon des artistes indépendants de Provence, 1936

Après la Première Guerre mondiale, il expose au Salon des artistes marseillais, devenu par la suite Salon des artistes de Provence, de 1919  à 1928 : (Le Mineur, bas-relief, 1919 ; Portrait de M. A…, 1923 ; Poilu et Jojo, bustes, 1924) On le trouve également dans diverses autres manifestations artistiques locales : le Salon des artistes indépendants de Provence (1935-1937), celui de la Sociétat d’art occitan (Frédéric Mistral, buste, plâtre, 1935), celui de la Foire internationale de Marseille (Sportif, L’Aurore et Cigale, sculptures, 1941)… Il fréquente également le Salon des artistes français, à Paris, à partir de 1923 : Vieux fumeur (buste, marbre, 1925), Douleur (statue, plâtre, 1935), Vieux mendiant (1938)… Il y obtient des mentions honorables en 1924 (Le Petit pécheur et Buste de femme) et en 1933 (Sous le parvis, statue, plâtre) et une médaille de bronze en 1951.

Paul Rocheil, Monument aux morts, statue, pierre, 1924
Nans-les-Pins (Var)

Il sculpte en outre plusieurs monuments aux morts : ceux de Saint-Barnabé et de Saint-Julien à Marseille, ceux de Cuges-les-Pins, de Martigues et de Nans-les-Pins. Il participe au concours du Monument à Frédéric Mistral (1931) remporté par Louis Botinelly (1883-1962) ; il se classe second et remporte une prime de 1 500 francs. Par ailleurs, il réalise les bustes en marbre des présidents de la République Paul Doumer (1932) et René Coty (1953) ainsi que de nombreux défunts dans les cimetières.

Paul Rocheil, Francis Siffredi, bas-relief, marbre
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

Paul Rocheil, Le sergent-fourrier Étienne Georges Cotte, buste, pierre
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

Paul Rocheil, Armida Percola, buste, pierre
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

Il est enfin officier de l’Instruction publique.