vendredi 29 janvier 2021

Louis XIV (Pierre Puget sculpteur)

Mercredi 3 Février, la maison Baron Ribeyre & Associés vendra à l’hôtel Drouot un imposant médaillon en marbre blanc (65 cm de diamètre) attribué à l’atelier de Pierre Puget (1620-1694) et représentant Louis XIV (1638-1715) de profil (lot 137). L’œuvre est estimée entre 15 000 et 20 000 euros.

Atelier de Pierre Puget, Louis XIV, médaillon, marbre
Baron Ribeyre & Associés 
Addendum du 13 février 2021: vendu 32 000 € avec les frais

Ce portrait du Roi Soleil est à rapprocher d’un autre médaillon de même format, cette fois de la main du maître marseillais, conservé au palais Longchamp. Celui-ci est signé P. Puget scp.

Pierre Puget, Louis XIV, médaillon, marbre
Musée des beaux-arts, palais Longchamp, 4e arrondissement

Dans les deux portraits de profil droit et de grandeur naturelle, le souverain arbore perruque et cravate. Les traits épais désignent un monarque dans la force de l’âge, probablement vers la fin des années 1680, date à laquelle l’artiste conçoit un ambitieux projet de place royale pour Marseille.
Outre l’exemplaire passant prochainement en vente, plusieurs versions de ce majestueux portrait sont connues. Le musée Granet d’Aix-en-Provence en possède une, considérée comme une réplique datelier contemporaine du sculpteur. Le palais Longchamp en conserve également une. Une troisième se trouve au musée Lambinet de Versailles.
Les pratiques de l’atelier de Puget sont mal connues. Aussi est-il difficile d’affirmer que le maître a supervisé la réalisation des différentes versions de ce portrait officiel. De même, malgré le manque de preuve, il est tentant d’impliquer Christophe Veyrier (1637-1689), son meilleur et plus proche élève, dans leur exécution.
Nul doute, dans ces conditions, que le médaillon vendu mercredi prochain suscitera la convoitise des amateurs et des musées !

jeudi 14 janvier 2021

La fontaine commémorative du préfet Villeneuve-Bargemon

Le comte Christophe de Villeneuve-Bargemon (1771-1829), membre de l’aristocratie provençale, mène une brillante carrière de haut-fonctionnaire sous le Premier Empire et la Restauration. En 1815, il est nommé préfet des Bouches-du-Rhône, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort, le 13 octobre 1829. Durant son mandat d’une longévité exceptionnelle, il fait restaurer des monuments antiques (théâtre d’Arles), construire de nombreux bâtiments publics (arc de triomphe de Marseille, lazaret du Frioul), lance des grands travaux de viabilité (routes, ponts, canaux). Toutefois, son grand œuvre reste la publication de la Statistique du département des Bouches-du-Rhône, ouvrage en quatre volumes et un atlas (1821-1829).

Pierre Cantini, Fontaine Villeneuve-Bargemon, 1833
Carte postale vers 1910 

Son décès en exercice émeut fortement les citoyens et les édiles marseillais. Aussi, la démolition d’un pâté de maisons proche de l’hôtel de ville et la création d’une place permettent-elles, au début des années 1830, de lui rendre hommage en baptisant le nouvel espace public de son nom. Dans la foulée, en 1833, on y érige une fontaine à sa mémoire dessinée par l’architecte Michel-Robert Penchaud (1772-1833). Le sculpteur-marbrier Pierre Cantini (1808-1850) remporte cette commande : il exécute le buste en hermès de Villeneuve-Bargemon, souligné d’une guirlande de fleurs, qui surmonte le cippe et modèle quatre griffons, fondus en bronze, qui crachent l’eau dans le bassin. Il dépasse cependant légèrement son budget et se voit contraint, en février 1834, de réclamer une indemnité de 283,20 francs en faveur de son fondeur.

La Fontaine Villeneuve-Bargemon asséchée
Photo, 1982

La fontaine, asséchée depuis longtemps, est démantelée à la fin du XXe siècle à l’occasion du réaménagement de la place.

Pierre Cantini, Christophe de Villeneuve-Bargemon, 1833
Espace Villeneuve-Bargemon, 2e arrondissement

Finalement, le buste en marbre est installé et inauguré le 3 octobre 2018 dans l’espace Villeneuve-Bargemon, annexe de la mairie.

lundi 4 janvier 2021

Le musée subaquatique de Marseille 2

Parmi les sculpteurs appelés sur le chantier du musée subaquatique de Marseille, un troisième s’inspire de la mythologie gréco-latine. Toutefois, Marc Petit (né en 1961 à Saint-Céré, Lot) préfère Séléné, la déesse de la lune.

Marc Petit sculptant
Séléné

Marc Petit, Séléné, ciment, 2020

Séléné s’inscrit dans une série de cinq statues intitulées Les Terra Maïre, chacune tenant un crâne entre ses mains. Dans le silence des fonds marin, Séléné semble s’interroger sur notre rapport au monde et aux éléments.

Herrel et Coexistence dans l’atelier

Immersion de Coexistence d’Herrel
© Wallis / Musée subaquatique de Marseille 

Le sculpteur provençal Régis Leroy, dit Herrel (né en 1971) aborde des thèmes proches. Il s’intéresse à l’éphémère face à l’éternité, à l’interaction de l’Homme et de la Nature. C’est ce qu’évoque sa sculpture Coexistence.

Le Plongeur zen (résine) de Thierry Trivès, modèle de Résilience,
sculpture en ciment pour le musée subaquatique de Marseille

Thierry Trivès (né en 1966 à Marseille), pour sa part, propose une sculpture représentant un apnéiste en position du lotus. Il symbolise la résilience, l’exploit, la spiritualité.

Davide Galbiati sculptant La Graine et la Mer dans la glaise

Davide Galbiati, La Graine et la Mer, ciment, 2020
© Wallis / Musée subaquatique de Marseille 

Davide Galbiati (né en 1976 en Italie) vit et travaille à Valréas (Vaucluse) depuis 2011. Pour le musée subaquatique de Marseille, il conçoit une allégorie : La Graine et la Mer. Une jeune femme enlace une graine, symbole de commencement et espoir d’une vie meilleure sous la mer.

Benoît de Souza, Les Singes de la Mer, dessin

Benoît de Souza, Les Singes de la Mer, ciment, 2020
© Wallis / Musée subaquatique de Marseille

Benoit de Souza (né en 1963 à Cotonou, Bénin) vit à Digne-les-Bains mais sa sculpture reste très inspirée des arts africains. Son œuvre intitulée Les Singes de Mer raconte l’histoire de ses ancêtres.

Immersion de l’Ours polaire d’Audiard
© Wallis / Musée subaquatique de Marseille

Le dernier artiste appelé à collaborer est peut-être le plus célèbre et le plus coté des dix. Michel Audiard (né Paris en 1951) sculpte aussi bien des bijoux que des œuvres monumentales. Il propose ici un Ours polaire, hommage au sculpteur bourguignon François Pompon (1855-1933).

Pour plus d’informations, je renvoie au site https://www.musee-subaquatique.com/fr/