En 1865, le concours du prix de Rome de sculpture a pour sujet la Fondation de la ville de Marseille. Nann, le roi des Ségobriges, une tribu celto-ligure, invite des ambassadeurs phocéens au mariage de sa fille Gyptis. À l’issue du festin, la jeune femme est censée offrir une coupe de vin au prétendant qu’elle choisit pour époux : elle porte son choix sur Protis. Le roi Nann leur offre alors un territoire pour y bâtir une ville, Massalia, la future Marseille.
Le sujet centre l’action sur le moment où la princesse remet la coupe au visiteur grec. Le grand prix est remporté par Ernest Barrias (1841-1905), certainement parce qu’il a placé Gyptis au centre de la composition contrairement à son concurrent ardennais Aristide Croisy (1840-1899), lauréat du 1er accessit : Gyptis semble reléguée sur la gauche et Protis, surpris, doit se retourner pour voir ce qui lui arrive.
À
l’issue du concours, Barrias part quatre ans pour Rome tandis que Croisy reçoit
de l’État, en 1866, la commande de la version en marbre de son bas-relief.
Celui-ci – haut de 1,10 m. et long de 1,57 m. – est achevé l’année suivante. L’artiste
l’envoie alors aux Salon des Champs-Élysées de 1867 (n°2195) où il expose pour
la première fois.
Par
la suite, en 1874, l’œuvre est déposée par l’État au palais Longchamp. Elle y
demeure jusqu’aux premières années du XXe siècle avant de disparaître des recollements.
Sans doute remisée dans les réserves, elle fut un jour considérée comme du
mobilier urbain – probablement après la deuxième Guerre mondiale – et placée en
extérieur. Récemment, la sculpture a été identifiée sur le mur de soutènement d’une
cité HLM du 14e arrondissement.
Depuis
le 9 octobre dernier, le bas-relief de 380 kg a été récupéré par la ville et a
réintégré les réserves des musées.
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