lundi 2 novembre 2020

Fondation de la ville de Marseille (Aristide Croisy sculpteur)

En 1865, le concours du prix de Rome de sculpture a pour sujet la Fondation de la ville de Marseille. Nann, le roi des Ségobriges, une tribu celto-ligure, invite des ambassadeurs phocéens au mariage de sa fille Gyptis. À l’issue du festin, la jeune femme est censée offrir une coupe de vin au prétendant qu’elle choisit pour époux : elle porte son choix sur Protis. Le roi Nann leur offre alors un territoire pour y bâtir une ville, Massalia, la future Marseille.

Ernest Barrias, Fondation de la ville de Marseille, bas-relief, plâtre, 1865
École nationale supérieure de beaux-arts, Paris

Le sujet centre l’action sur le moment où la princesse remet la coupe au visiteur grec. Le grand prix est remporté par Ernest Barrias (1841-1905), certainement parce qu’il a placé Gyptis au centre de la composition contrairement à son concurrent ardennais Aristide Croisy (1840-1899), lauréat du 1er accessit : Gyptis semble reléguée sur la gauche et Protis, surpris, doit se retourner pour voir ce qui lui arrive.

Aristide Croisy, Fondation de la ville de Marseille, bas-relief, marbre, 1867
Réserves du musée des beaux-arts, 4e arrondissement
Signé et daté en bas à droite A. Croisy / 1867 

À l’issue du concours, Barrias part quatre ans pour Rome tandis que Croisy reçoit de l’État, en 1866, la commande de la version en marbre de son bas-relief. Celui-ci – haut de 1,10 m. et long de 1,57 m. – est achevé l’année suivante. L’artiste l’envoie alors aux Salon des Champs-Élysées de 1867 (n°2195) où il expose pour la première fois.
Par la suite, en 1874, l’œuvre est déposée par l’État au palais Longchamp. Elle y demeure jusqu’aux premières années du XXe siècle avant de disparaître des recollements. Sans doute remisée dans les réserves, elle fut un jour considérée comme du mobilier urbain – probablement après la deuxième Guerre mondiale – et placée en extérieur. Récemment, la sculpture a été identifiée sur le mur de soutènement d’une cité HLM du 14e arrondissement.

Aristide Croisy, Fondation de la Ville de Marseille, bas-relief, marbre, 1867
Telle que présentée dans le 14e arrondissement © Davis Coquille

Depuis le 9 octobre dernier, le bas-relief de 380 kg a été récupéré par la ville et a réintégré les réserves des musées.

Article de David Coquille dans La Marseillaise du 27 octobre 2020

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire