Au printemps 1925, le sculpteur Henri Varenne (Chantilly, Oise, 1860 – Paris, 1933) expose dans la capitale, au Salon de la Société des artistes français, un bas-relief figurant La Danse destiné à l’opéra municipal de Marseille (n°1910).
Formé
à l’école supérieure des beaux-arts de Paris, Varenne mène une carrière de
sculpteur académique sur de nombreux chantiers à Tours (basilique Saint-Martin,
hôtel de ville, gare), à Paris (gare d’Orsay), à Aix-les-Bains (thermes)… Son
talent lui obtient en 1900 la rosette de chevalier de la Légion d'honneur.
C’est
donc un artiste bien installé lorsque l’architecte Gaston Castel (Pertuis,
Vaucluse, 1886 – Marseille, 1971) l’appelle pour décorer l’opéra de Marseille
qu’il reconstruit entre 1920 et 1924[1] :
Varenne est alors le seul sculpteur non provençal sollicité avec Antoine
Bourdelle (Montauban, Tarn-et-Garonne, 1861 – Le Vésinet, Yvelines, 1929).
Malgré son âge, il fait totalement évoluer son style pour se fondre dans l’art
déco triomphant du nouvel opéra : son bas-relief, destiné au décor de
l’escalier droit, propose une procession de cinq corps féminins longilignes et
stylisés ; l’énergie de la frise tient à la répétition rythmique des
figures (la danseuse au tambourin, par exemple) avec de faibles variations dans
la gestuelle et dans la coiffe.
Lors
de la soirée inaugurale, le 3 décembre 1924, la presse vante dans la décoration
la grande complémentarité des œuvres (architecture, peinture et sculpture).
Puis, dans la foulée de l’inauguration, Varenne expose le modèle de La Danse au Salon (Grand Palais) alors
que, dans le même temps, l’exposition internationale des arts décoratifs et
industriels modernes (esplanade des Invalides) consacre le style art déco.
[1]
Un
incendie accidentel avait ravagé l’opéra – ou grand théâtre – de Marseille, le
13 novembre 1919, à l’issue d’une répétition de L’Africaine de Giacomo Meyerbeer.
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