Hier,
je suis intervenu dans la classe de CM2 de Grégory Zins, à l’école Maurice
Korsec (1er arrondissement), qui participe à un programme
d’éducation artistique et culturel. Le thème choisi cette année – qui donnera
lieu à la réalisation d’un film documentaire – est Porter la flamme : Marseille
2024, année olympique. Mémoire vive, mémoire à venir.
Mon
intervention portait sur les images d’athlètes antiques et modernes dans la
sculpture marseillaise, en tout premier lieu Héraclès/Hercule. En effet, le
demi-dieu est censé être l’inventeur des jeux olympiques ou plutôt des jeux panhelléniques
puisque, dans l’antiquité, plusieurs cités grecques organisaient ce type de
manifestations : Olympie (jeux olympiques), Delphes (jeux pythiques), Corinthe
(jeux isthmiques) et Némée (jeux néméens). D’ailleurs, la ville de Némée, en
Argolide, est directement impliquée dans le mythe, étant donné que le premier
des douze travaux du héros s’y déroule : vaincre le Lion de Némée qui semait
la terreur dans la région. Héraclès remporte le combat et la peau du félin – la
léonté – devient son principal attribut.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, certains bourgeois phocéens optent de placer la tête d’Héraclès, coiffée de la léonté, au-dessus de la porte d’entrée de leur immeuble ou hôtel particulier. C’est un moyen de s’attribuer la force herculéenne du fils de Zeus et de signifier au passant : ici vit quelqu’un de puissant, que ce soit par sa fortune ou par son pouvoir politique.
6, place des Augustines (2e arrondissement)
40, La Canebière (1er arrondissement)
1, rue Colbert (1er arrondissement)
255, rue Paradis (6e arrondissement)
Au demeurant, plusieurs personnages
féminins peuvent accaparer les attributs d’Héraclès. C’est le cas de la reine
de Lydie Omphale dans les différentes versions qu’en donne le sculpteur
marseillais Auguste Carli (1868-1930 – cf. notice du 8 mars 2021).
Jusqu’en 2021, la statue décorait le parc d’une bastide de Saint-Barnabé (13e arrondissement)
C’est également le cas de l’allégorie
de La Force du sculpteur aixois Marius Ramus (1805-1888). L’artiste
reçoit cette commande pour l’ornementation arrière du Palais de Justice en 1860
moyennant 6 000 francs. La sculpture, achevée en 1862, déplut par sa
lourdeur. Il est vrai qu’elle fait un peu femme des cavernes avec sa massue et la
dépouille léonine sur sa poitrine !
Façade
arrière du Palais de Justice, rue Grignan (6e arrondissement)
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