Le
plan Maretz, gravé entre 1631 et 1644 montre un embryon d’urbanisation au-delà
de l’enceinte est. Les abords du glacis sont alors un lieu de promenade planté
d’arbres et agrémenté de deux fontaines circulaires. L’agrandissement de
Marseille, décidé par lettre patente de Louis XIV du 16 juin 1666, semble avoir
condamné ces infrastructures : le Grand Cours est créé en 1670 sur le rempart démoli.
Au
XVIIIe siècle, le sculpteur André Marchetti – ou Marquetti – (XVIIe-XVIIIe siècles) réalise deux bornes-fontaines à têtes de Méduse dans le style
grotesque ; l’eau se déverse dans deux abreuvoirs rectangulaires en marbre
blanc installés en 1726 dans l’alignement des rangées d’arbres. Ces fontaines
sont retirées en 1840 lors du réaménagement du cours ; il s’agit de les
remplacer par des monuments sculptés de plus grande ampleur – malgré le risque
d’empiètement sur la voierie – et d’un débit d’eau accru.
Alors
qu’il a déjà rejeté plusieurs projets, le conseil municipal, dans sa séance du
23 septembre 1841, délibère de demander à Paris le dessin du modèle adopté pour
les Champs-Élysées ou de confectionner à Marseille de nouveaux modèles de
fontaines pour l’ornementation du Cours. Le 5 août 1842, le conseiller Dumas
déclare que l’on pourrait dans un premier temps établir les bassins en
vis-à-vis, sur la largeur de l’artère, puis, dans un second temps, choisir les
modèles. De fait, le 16 août suivant, sur l’ordre du maire, l’architecte de la
ville Rivaud (XIXe siècle) établit un devis très précis des travaux préliminaires.
D’abord, il exige que tous les matériaux employés soient de premier choix.
Ensuite, il prévoit de préparer une aire solide sur laquelle sera aménagé les
bassins elliptiques des futures fontaines avec un bain de mortier à la
pouzzolane ; la maçonnerie sera en pierre de la Couronne et en pierre de
Cassis. L’entrepreneur choisi aura six mois pour effectuer les travaux chiffrés
à 18 535, 29 francs.
Rivaud
propose son propre projet de fontaines. Il imagine pour chacune un piédestal en
pierre de Cassis orné de bas-reliefs orné d’attributs et surmonté d’une statue
en pierre de Saint-Rémi figurant d’une part La Navigation et d’autre
part Le Commerce. Pour ce faire, il s’associe au statuaire Stanislas
Cailhol (XIXe siècle)… surtout spécialiste en ornementation artistique en ciment. La
dépense consacrée à la partie décorative s’élève à 20 800 francs. Au
total, le devis se monte à 39 335,29 francs. Le 17 octobre 1842, le
Conseil municipal adopte le projet de l’architecte de la ville.
Cependant,
soumis à l’approbation du Conseil général des Bâtiments civils le 23 janvier
1843, le projet de Rivaud est retoqué. L’inspecteur Augustin Caristie (1783-1862)
lui reproche son bassin elliptique alors que le monument est de plan carré, son
empiétement sur la promenade, la hauteur de son piédestal qui égale celle de la
sculpture sans la valoriser ; il reproche aussi la disparition des
fontaines dites des Méduses !
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