Cette semaine, la Société …?Prouvenço !... a fait don au Musée d’histoire de Marseille d’un buste en plâtre patiné de Frédéric Mistral (1830-1914) par Étiennette Gilles. Cet événement me donne l’occasion de donner la notice biographique de cette artiste que j’ai publiée dans Marseillaises. Le dictionnaire (éditions Gaussen, 2025, p.217-218).
Gilles
Joseph Étiennette (Marseille, 18 novembre 1894 – Marseille, 14 décembre 1981)
Artiste
pluridisciplinaire, elle est élève à l’École municipale des Beaux-Arts pendant
la Première Guerre mondiale où elle se forme exclusivement au dessin et à la
peinture. Elle y obtient plusieurs récompenses dont un 1er prix d’après la
bosse en 1916. Son goût pour la statuaire se développe plus tardivement :
elle s’y initie dans l’atelier de Paul Gondard (1884-1953) vers 1920. Dès lors,
elle mène de front une carrière de peintre et de sculptrice quoiqu’elle expose
davantage d’œuvres sculptées : Le Christ à Gethsémani et Virginité
(bustes, Salon de l’Art chrétien à Paris, 1921, et exposition des Artistes
marseillais, 1921) ; Docteur Max Gilles – buste de son père – et Provençale
à la fontaine – peinture (exposition des Artistes marseillais, 1923) ;
La Vierge aux lavandes (statue décorative, saison d’art, Aix,
1926) ; Mas provençal à Eyragues – peinture – et buste de l’Amiral
Courbet (Union des artistes de Provence, 1928) ; Clochettes
marseillaises et L’Amour des livres (sculptures, Salon rhodanien,
1933) ; Émile Ripert (buste, Salon artistique, 1941)… En 1931, elle
participe au concours du Monument à Frédéric Mistral, destiné au plateau
Longchamp et remporté par Louis Botinelly (1883-1962, cf. notice du 20 mars
2021) ; elle se classe troisième et reçoit une prime de 500 francs.
Dans
l’Entre-deux-guerres, Étiennette Gilles épure, voire stylise, son trait pour se
faire illustratrice. Pour la Petite histoire familière de la crèche et du
santon (Marcel Provence, 1925), elle dessine des santons en noir et blanc, d’une
ligne plus âpre et moins naïve que celle de son co-illustrateur David
Dellepiane (1866-1932).
Elle
réalise ensuite vingt-cinq planches plus fouillées, dans le goût art déco, pour
orner la réédition de Lou libre de l’amour de Théodore Aubanel (1928).
Elle donne aussi un charmant bois gravé pour accompagner Avec Mistral sur
les routes de Provence (Émile Ripert, 1931). Par ailleurs, dans les années
1950, elle exécute des estampes sur des sujets religieux comme Notre-Dame du
Rosaire ou Saint Thomas d’Aquin (couvent des Dominicains, Montréal,
Canada).
Elle
construit une œuvre variée composée de portraits sculptés ou peints, de
tableaux de fleurs ou de paysages, de gravures, d’art décoratif (Poupées,
céramique, saison d’art, Aix, 1925 – médaille d’argent), de textile (Coussins,
saison d’art, Aix, 1926)... Ses thèmes de prédilection sont la religion et la
provençalité. Le musée d’Histoire de Marseille conserve d’elle La Vieille servante (peinture) et celui
de Notre-Dame de la Garde une tête du Christ à la couronne d’épine
(dessin).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire