La signature des Accords d’Évian (18 mars 1962), suivie d’un cessez-le-feu
(19 mars), conclut la Guerre d’Algérie et ouvre la voie à l’indépendance de ce
département français (référendum sur l’indépendance de l’Algérie, 1er juillet).
Les Pieds-Noirs, lâchés par le gouvernement du général de Gaulle, choisissent massivement
l’exode : de mars à juin, près de 600 000 d’entre eux ont déjà gagné la
Métropole et le massacre d’Oran, perpétré le jour de la proclamation de l’indépendance
(5 juillet), accentue l’émigration.
Déracinés, les rapatriés arrivent par bateaux dans les ports du Midi,
principalement à Marseille. Moins d’une décennie plus tard, la cité phocéenne
lance un appel d’offre pour commémorer le rapatriement des Français d’Algérie. Le
projet est confié à César Baldiccini dit César (Marseille, 1921 – Paris, 1998)
qui imagine - à titre gracieux en hommage à sa ville natale - une imposante pale d’hélice sur un piédestal, symbole de la douloureuse
traversée de la Méditerranée.
Le sculpteur, associé à l’architecte et urbaniste André Hardy (1909-2005), implante
son monument sur un promontoire de la corniche Président John Fitzgerald Kennedy.
Pour limiter les effets de la prise au vent, les deux artistes affinent le
profilage et l’aérodynamisme de la pale haute de 8 m pour 3 m de largeur avec les
Fonderies Phocéennes. Composée de deux éléments en bronze d’aluminium soudés,
elle pèse plus de 20 tonnes. Le socle, à l’origine circulaire, est finalement
un parallélépipède de 3,6 m de coté pour 1,8 m de hauteur ; il accueille
deux plaques commémoratives, l’une aux rapatriés et l’autre à l’armée coloniale.
Le mémorial est finalement inauguré le 14 février 1971.
En 2011, en prévision du 50e anniversaire du rapatriement, l’Amicale des Enfants de
l’Algérois commande au sculpteur pied-noir autodidacte Gérard Vié [1] (né à Alger en 1947) un
bas-relief en bronze pour l’ajouter au mémorial de César. Il représente L’Arrivée
des Français d’Algérie à Marseille.
[1] Militaire à la
retraite, Gérard Vié est devenu sculpteur officiel des Armées. On lui doit
plusieurs monuments à Toulon, Marignane, Aix-en-Provence… Il est également l’auteur
du Mur des Français disparus d’Algérie à Perpignan (2007).
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