Le
séjour romain d’André Allar (1845-1926) s’achève par un drame : la mort de
sa compagne. Françoise Hanot (vers 1843-1874) et ses enfants ont rejoint le
sculpteur à Rome. En 1874, le couple contracte une phtisie pulmonaire ; la
jeune femme, épuisée par ses couches successive, se meurt. Le 28 juillet, André
et Françoise se marient à Rome pour légitimer leurs cinq enfants survivants.
Sitôt après, ils rentrent à Marseille où l’infortunée épouse décède le 12 août.
Le veuf et sa progéniture y demeurent une année pour se soigner en profitant du
doux climat méditerranéen.
André Allar, L’Enfant
des Abruzzes, bronze, 1873
Musée d’Orsay, Paris
Achille Blanqui et Gaudensi Allar, Armoire à deux corps néo-Renaissance,
1875
André Allar, Les
Quatre éléments (panneaux) et Jupiter
entre Junon et Vénus (statuettes)
Ancienne collection Antony Roux
L’artiste
en profite pour retisser des liens avec la bourgeoisie phocéenne. En mars-avril
1875, il expose à la Société des amis des arts : y figurent deux de ses
envois de la Villa Médicis (L’Enfant des
Abruzzes, statue bronze, et Sainte
Cécile après le martyre, buste marbre), deux portraits en buste (Mlle V. R… et M. E. Chailan), un portrait en pied du fils d’Armand de Saint-Alary
(Un chasseur de papillon, statue
plâtre) et six panneaux de bois pour le décor de deux meubles néo-Renaissance commandés
par Antony Roux à l’ébéniste Achille Blanqui (1826- ?) et dessinés par
Gaudensi Allar (1841-1904).
André Allar, Sainte
Marie-Madeleine, statue en pierre, 1876
Galerie des saints, cathédrale de la Major, 2e
arrondissement
Le
20 juin 1875, il soumissionne afin d’obtenir une commande pour l’ornementation
de la nouvelle cathédrale de Marseille. Il obtient la réalisation de la statue
en pierre de Calissane de Marie-Madeleine,
haute de 2,90 mètres, moyennant 5000 francs. Un peu plus tard, au mois d’août,
il offre une statue de Femme ailée à
la loterie du Cercle artistique en faveur des Provençaux victimes des
inondations de l’été et dont le tirage a lieu le 16 novembre.
André Allar, Société
de Géographie de Marseille, médaille, 1880
Exemplaire vu sur Ebay
En
1878, la Société de Géographie de Marseille, fondée deux années plus tôt,
demande au sculpteur de lui modeler une médaille. Le 1er octobre, Alfred
Rabaud, président de ladite société, offre le modèle en galvanoplastie au
Cabinet des médailles de la ville ; le 14 janvier 1880, il lui offre cette
fois la médaille gravée par Paulin Tasset (1839-1921). Celle-ci est présentée
au public marseillais en avril (exposition de la Société des amis des arts) et
en mai à Paris (Salon de la Société des artistes français, n°6770).
André Allar, Heury
Espérandieu, buste marbre, 1879
Cour du conservatoire de musique, place Carli, 1er
arrondissement
En
novembre 1879, le sculpteur achève le buste en marbre de l’architecte Henry Espérandieu (1829-1874) destiné à
couronner le monument édifié par Joseph Letz (1837-1890). Le monument est
inauguré dans la cour de l’école des beaux-arts (aujourd’hui conservatoire de
musique) le 22 février 1882.
En
avril 1880, Allar soumet deux maquettes au comité marseillais organisateur d’un
concours pour l’érection d’un monument à la mémoire d’Adolphe Thiers (1797-1877).
Le concours, néanmoins, n’aboutit pas car la veuve de Thiers impose son
choix : le sculpteur Auguste Clesinger (1814-1883).
Paul Sédille, Achille Blanqui et André Allar, Cabinet Renaissance, 1886
Château Borély, 8e arrondissement
En
1886, lors de l’exposition locale des beaux-arts, Allar reçoit un diplôme
d’honneur pour récompenser ses travaux exécutés à Marseille. Cette même année,
il collabore à nouveau avec l’ébéniste Achille Blanqui sur un cabinet Renaissance dessiné par l’architecte
Paul Sédille (1836-1900). Le meuble, présenté à l’Exposition universelle de
1889 rapporte une médaille d’or à l’artisan marseillais.
André Allar, André
Chave aîné, buste, marbre, 1889
Angle du boulevard Chave et de la place Jean Jaurès,
5e arrondissement
En
1889, Gaudensi Allar achève un bel immeuble à l’angle du boulevard Chave et de la Plaine
pour Nicolas-Henri Chave, fils d’André Chave aîné (1799-1868), promoteur du
quartier éponyme. L’architecte aménage une niche sur le pan coupé de l’immeuble
afin d’y placer un buste commémoratif commandé à André Allar. Le buste est mis
en place au mois de juillet 1889.
André Allar, Fontaine
Estrangin, pierre de Lens, 1890
Place Estrangin-Pastré, 6e arrondissement
À
la fin de l’année 1887, le négociant Henri Estrangin (1823-1902) exprime la
volonté d’offrir une fontaine à la cité phocéenne. Il s’adresse à André Allar
et Joseph Letz, remplacé par Gaudensi Allar à la mort de son confrère. Le
statuaire achève sa maquette en 1889 et l’expose au Salon marseillais. La
fontaine elle-même est achevée l’année suivante et inaugurée le 30 novembre
1890.
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