lundi 14 octobre 2019

André Allar à Marseille 2

Le séjour romain d’André Allar (1845-1926) s’achève par un drame : la mort de sa compagne. Françoise Hanot (vers 1843-1874) et ses enfants ont rejoint le sculpteur à Rome. En 1874, le couple contracte une phtisie pulmonaire ; la jeune femme, épuisée par ses couches successive, se meurt. Le 28 juillet, André et Françoise se marient à Rome pour légitimer leurs cinq enfants survivants. Sitôt après, ils rentrent à Marseille où l’infortunée épouse décède le 12 août. Le veuf et sa progéniture y demeurent une année pour se soigner en profitant du doux climat méditerranéen.

André Allar, L’Enfant des Abruzzes, bronze, 1873
Musée d’Orsay, Paris

Achille Blanqui et Gaudensi Allar, Armoire à deux corps néo-Renaissance, 1875
André Allar, Les Quatre éléments (panneaux) et Jupiter entre Junon et Vénus (statuettes)
Ancienne collection Antony Roux

L’artiste en profite pour retisser des liens avec la bourgeoisie phocéenne. En mars-avril 1875, il expose à la Société des amis des arts : y figurent deux de ses envois de la Villa Médicis (L’Enfant des Abruzzes, statue bronze, et Sainte Cécile après le martyre, buste marbre), deux portraits en buste (Mlle V. R… et M. E. Chailan), un portrait en pied du fils d’Armand de Saint-Alary (Un chasseur de papillon, statue plâtre) et six panneaux de bois pour le décor de deux meubles néo-Renaissance commandés par Antony Roux à l’ébéniste Achille Blanqui (1826- ?) et dessinés par Gaudensi Allar (1841-1904).

André Allar, Sainte Marie-Madeleine, statue en pierre, 1876
Galerie des saints, cathédrale de la Major, 2e arrondissement

Le 20 juin 1875, il soumissionne afin d’obtenir une commande pour l’ornementation de la nouvelle cathédrale de Marseille. Il obtient la réalisation de la statue en pierre de Calissane de Marie-Madeleine, haute de 2,90 mètres, moyennant 5000 francs. Un peu plus tard, au mois d’août, il offre une statue de Femme ailée à la loterie du Cercle artistique en faveur des Provençaux victimes des inondations de l’été et dont le tirage a lieu le 16 novembre.

André Allar, Société de Géographie de Marseille, médaille, 1880
Exemplaire vu sur Ebay

En 1878, la Société de Géographie de Marseille, fondée deux années plus tôt, demande au sculpteur de lui modeler une médaille. Le 1er octobre, Alfred Rabaud, président de ladite société, offre le modèle en galvanoplastie au Cabinet des médailles de la ville ; le 14 janvier 1880, il lui offre cette fois la médaille gravée par Paulin Tasset (1839-1921). Celle-ci est présentée au public marseillais en avril (exposition de la Société des amis des arts) et en mai à Paris (Salon de la Société des artistes français, n°6770).

André Allar, Heury Espérandieu, buste marbre, 1879
Cour du conservatoire de musique, place Carli, 1er arrondissement

En novembre 1879, le sculpteur achève le buste en marbre de l’architecte Henry Espérandieu (1829-1874) destiné à couronner le monument édifié par Joseph Letz (1837-1890). Le monument est inauguré dans la cour de l’école des beaux-arts (aujourd’hui conservatoire de musique) le 22 février 1882.
En avril 1880, Allar soumet deux maquettes au comité marseillais organisateur d’un concours pour l’érection d’un monument à la mémoire d’Adolphe Thiers (1797-1877). Le concours, néanmoins, n’aboutit pas car la veuve de Thiers impose son choix : le sculpteur Auguste Clesinger (1814-1883).

Paul Sédille, Achille Blanqui et André Allar, Cabinet Renaissance, 1886
Château Borély, 8e arrondissement

En 1886, lors de l’exposition locale des beaux-arts, Allar reçoit un diplôme d’honneur pour récompenser ses travaux exécutés à Marseille. Cette même année, il collabore à nouveau avec l’ébéniste Achille Blanqui  sur un cabinet Renaissance dessiné par l’architecte Paul Sédille (1836-1900). Le meuble, présenté à l’Exposition universelle de 1889 rapporte une médaille d’or à l’artisan marseillais.

André Allar, André Chave aîné, buste, marbre, 1889
Angle du boulevard Chave et de la place Jean Jaurès, 5e arrondissement

En 1889, Gaudensi Allar achève un bel immeuble à l’angle du boulevard Chave et de la Plaine pour Nicolas-Henri Chave, fils d’André Chave aîné (1799-1868), promoteur du quartier éponyme. L’architecte aménage une niche sur le pan coupé de l’immeuble afin d’y placer un buste commémoratif commandé à André Allar. Le buste est mis en place au mois de juillet 1889.

André Allar, Fontaine Estrangin, pierre de Lens, 1890
Place Estrangin-Pastré, 6e arrondissement

À la fin de l’année 1887, le négociant Henri Estrangin (1823-1902) exprime la volonté d’offrir une fontaine à la cité phocéenne. Il s’adresse à André Allar et Joseph Letz, remplacé par Gaudensi Allar à la mort de son confrère. Le statuaire achève sa maquette en 1889 et l’expose au Salon marseillais. La fontaine elle-même est achevée l’année suivante et inaugurée le 30 novembre 1890.

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