jeudi 3 octobre 2019

André Allar à Marseille 1

Je vous communique aujourd’hui la compilation d’une annexe de ma thèse, intitulée « André Allar à Marseille », et d’une chronologie succincte tirée de ma monographie Vie et œuvre du sculpteur André Allar (Toulon 1845 – Toulon, 1926) :

En 1859, le jeune André quitte sa ville natale pour Marseille. Il y rejoint son frère Gaudensi Allar (1841-1904) qui se forme à l’architecture. Les deux garçons vivent alors chez leur oncle maternel François Tallon (1814-1876), architecte diocésain et inspecteur sur le chantier de la cathédrale de la Major. L’adolescent entre à l’école des beaux-arts et suit notamment les cours de sculpture d’Antoine Bontoux (1805-1892).

André Allar, Composition florale avec un angelot, dessin, 1860
Archives municipales de Marseille, 26 Fi 1860 (n°1334)

Entre 1859 et 1863, il obtient plusieurs prix dans diverses classes, dont un 3e prix en 1860 pour un ornement d’après la gravure (Composition florale avec un angelot) dans la classe d’architecture. Parallèlement, il gagne sa vie chez différents marbriers : il est tour à tour modeleur, metteur au point et praticien chez les frères Galinier ou chez Jules Cantini (1826-1916).

André Allar, Le duc d’Aumale, médaillon, marbres, 1860
Vendu aux enchères à Versailles le 26 février 2017
La signature A. Allard correspond à la graphie d’origine ;
le sculpteur abandonne le D final quelques années plus tard.

Il participe également à la vie culturelle phocéenne en exposant régulièrement au Salon marseillais entre 1860 et 1868. Il y fait ses débuts à 15 ans avec un Portrait (médaillon marbre) ; il s’agit peut-être du Duc d’Aumale. Il figure ensuite aux expositions de 1861 (M. P. C… ; M. F. C… et Mme F. C…), 1865 (Bacchus ; M. C… ; M. X… et Mme V…), 1866 (Ulysse lançant sa flèche et M. M…), 1867 (La Dispute d’Achille et d’Agamemnon) et 1868 (Thésée sortant du Labyrinthe rend grâce aux dieux de sa délivrance).

André Allar, Périclès et Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, 1868
Palais des Arts, place Carli, 1er arrondissement

Ce talent précoce est rapidement repéré par la municipalité. Le 6 septembre 1867, la Ville de Marseille lui octroie une subvention de 600 francs pour ses études artistiques à l’école des beaux-arts de Paris. Quelques semaines plus tard, le 18 octobre, elle lui commande un buste en pierre (Périclès) et deux médaillons en plâtre (Jean-Baptiste Massillon et Nicolas-Claude Fabri de Peiresc) pour le décor de la nouvelle Bibliothèque (aujourd’hui, conservatoire de musique) ; une somme de 2500 francs lui est allouée pour ces ouvrages.

Gaudensi Allar, lettre du 12 août 1869, collection particulière

En août 1869, André Allar remporte le grand prix de Rome de sculpture. En route pour Rome et la Villa Médicis, il s’arrête à Marseille avec Françoise Hanot (vers 1843-1874), sa compagne enceinte, et ses trois enfants. Alors qu’il poursuit son voyage, sa famille demeure à Marseille. Françoise y accouche de jumelles le 15 mars 1870. Hélas, la naissance des fillettes est immédiatement suivie par la mort de leur frère Ernest, âgé de trois ans, le 4 mai.

André Allar, Franz Mayor de Montricher, marbre, 1871
Nymphée du Palais Longchamp, 4e arrondissement

Parallèlement, la municipalité lui renouvelle sa confiance en lui commandant, le 9 mars 1870, le buste de l’ingénieur Franz Mayor de Montricher pour lequel il avait soumissionné le 1er décembre 1869 ; une somme de 2500 francs est allouée à cette œuvre destinée au nymphée du Palais Longchamp.

André Allar, Hécube retrouvant le corps de Polydore, bronze, 1873
Réserves du musée des Beaux-Arts de Marseille, 4e arrondissement

À Rome, André Allar est terrassé par le décès d’Ernest. Le travail devient un exutoire : il mêle sa souffrance et un épisode mythologique des Métamorphoses d’Ovide pour composer son envoi de première année : Hécube retrouvant le corps de Polydore. Le bas-relief en plâtre est acquis le 7 janvier 1873 par la cité phocéenne moyennant 3000 francs, somme qui comprend également le coulage d’un bronze galvanoplastique.

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