André Allar, La
Science et l’Industrie, pierre, 1890
148 rue Paradis, 6e arrondissement
André et Gaudensi Allar, Tombe de Lazare Bonnet, marbre, 1891
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement
La
collaboration d’André Allar (1845-1926) avec Gaudensi Allar (1841-1904) est
alors à son apogée. En 1890, le sculpteur réalise La Science et l’Industrie, le dessus-de-porte de la nouvelle école
supérieure de commerce que l’architecte élève au 148 rue Paradis. L’année
suivante, il taille la partie sculptée du tombeau de Lazare Bonnet – L’Âme à Dieu et le portrait en médaillon
du défunt – sur les plans de son frère.
Dans
le même temps, André Allar expose assidument au Salon marseillais. En 1890, il
présente une statue en bronze figurant Hébé
(n°346) ; en 1891, il exhibe trois œuvres : deux bas-reliefs
allégoriques en plâtre (La Fortune verse
ses trésors sur le Travail, la Jeunesse suit la Chimère, n°462, et La Pensée et la Force réalisent le Travail,
n°463) et le modèle de la médaille commémorative du temple protestant de la rue
Bel Air (n°464) ; en 1892, il montre le modèle d’une Douleur (n°454), traduite dans le marbre pour orner la tombe
Fleurojoan-Dussein au cimetière Saint-Pierre.
André Allar, Douleur,
marbre, 1892
Tombe Fleurojoan-Dussein, cimetière Saint-Pierre, 10e
arrondissement
André Allar, Le
Réveil, marbre, 1899
Tombe Emmanuel Jouffrey, cimetière Saint-Pierre, 10e
arrondissement
Durant
la dernière décennie du XIXe siècle, le statuaire est sollicité à de multiples
reprises pour décorer des sépultures. Outre les tombes de Lazare Bonnet et de
la famille Fleurojoan-Dussein, il réalise en 1893 un médaillon en bronze de
l’armateur royaliste André Lieutaud-Toppia (1838-1893) : avant de le
sceller sur une stèle[1],
l’œuvre est exposée au mois de novembre dans les vitrines du galeriste Oudin. À
l’automne 1899, il couronne le caveau d’Emmanuel Jouffrey d’un groupe en marbre
– Le Réveil – qu’il a exhibé au
printemps précédent au Salon de la Société des artistes français
(n°3148) : le groupe représente une âme défunte réveillée au paradis par
un ange musicien.
Caisse d’épargne, place Estrangin-Pastré, 6e arrondissement
En
novembre 1902, Eugène Rostand (1843-1915), président de la Caisse d’épargne des
Bouches-du-Rhône, l’appelle au décor du nouveau siège. André Allar reçoit la
commande d’une statue destinée à l’ornementation de l’escalier d’honneur
moyennant 8000 francs. L’œuvre est installée peu avant l’inauguration du
bâtiment, le 20 juillet 1904.
Académie de Marseille, 40 rue Thiers, 1er
arrondissement
Cette
année 1904 correspond également à l’ultime collaboration des frères Allar.
André réalise alors pour un salaire de 2000 francs un modeste décor – Les Armes de Marseille – pour le fronton
de l’école pratique d’industrie de garçons de Saint-Victor ; le bâtiment
est construit par Gaudensi. Malheureusement, le 22 août, l’architecte décède.
Le sculpteur exécute son masque funéraire dont il se sert ensuite pour la
réalisation de bustes posthumes dont un en terre cuite pour l'Académie de Marseille qui venait de l'élire membre.
André Allar, Fontaine
Cantini, marbre, 1911
Place Castellane, 6e arrondissement
Carte postale de l’inauguration
Le
2 octobre 1908, la ville de Marseille accepte un projet de fontaine municipal
offerte par le marbrier et mécène Jules Cantini (1826-1916). Il réalise
lui-même la maquette et confie l’exécution à son ami André Allar. Les modèles
du sculpteur sont taillés dans le marbre à Carrare puis rapatriés à Marseille
par bateau. L’œuvre est ensuite assemblée sur place pour une inauguration
solennelle le 12 novembre 1911. La veille, l’Académie de Marseille l’élit
membre correspondant.
Enfin,
ce début de XXe siècle, le sculpteur ne participe plus guère aux manifestations
artistiques phocéennes. Il n’apparaît que par procuration à l’Exposition
coloniale de 1906 avec le portrait de Mlle
Long (médaille argent, n°995) prêté par le modèle et le cabinet Renaissance
(n°1154) d’Achille Blanchi (1826- ?). Il figure au Salon marseillais de 1914
avec un buste d’Égyptienne en marbre
(n°387). En 1917, il devient sociétaire du musée du Vieux-Marseille.
Finalement, il est membre du comité de patronage de l’Exposition coloniale de
1922 où il présente deux statuettes : Victoire
(bronze, n°193) et La Jeunesse
(marbre, n°194).
[1]
Volé au début de l’année 1999, le médaillon est retrouvé en février chez un
marchand. Saisi par la police, il n’a pas été remis en place et est conservé
dans les locaux de la direction des cimetières communaux.
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