Le
28 septembre 2015, l’association « Madone de l’Unité » a offert à la
ville de Marseille une statue en bronze. Celle-ci a été érigée sur le parvis de
l’église des Accoules où elle a été bénie par le vicaire général, le père
Brunet, et inaugurée par le sénateur-maire Jean-Claude Gaudin.
Ghiorgo Zafiropulo assis dans son atelier
près du plâtre de La Madone de l’Unité
Photographie, 1979, archives Zafiropulo
Le
sculpteur Ghiorgo – né Georges – Zafiropulo (Marseille, 7 juin 1909 – Pâlis,
Aube, 18 août 1993) est issu de l’élite grecque de Marseille. Sa position
sociale s’ennoblit le 19 mai 1937 lorsqu’il épouse à Vienne, en Autriche, la
princesse Isabella von Schönburg-Hartenstein (1901-1987). Le couple mène alors
une vie cosmopolite parfois contrainte par les événements historiques
(Autriche, France, Suisse, Irlande, Afrique du Sud).
Malgré
un goût prononcé pour l’art sans doute hérité de son père Polybe Zafiropulo
(1868-1951, grand collectionneur de faïences marseillaises du XVIIIe siècle),
Ghiorgo Zafiropulo s’adonne à la sculpture tardivement, de retour du Transvaal
(1947-1955) où il avait créé sans grand succès une exploitation agricole
d’élevage. Dans les années 1960, il modèle des statuettes animalières (chevaux,
taureaux) et des danseurs. À la fin des années 1970, épris de spiritualité
mêlant catholicisme et bouddhisme, il se consacre à une œuvre monumentale, La Madone de l’Unité.
Ghiorgo Zafiropulo, La Madone de l’Unité, bronze, 1979/2015
Parvis de l’église des Accoules, 2earrondissement
Ensemble et monogramme GZ du sculpteur
La Madone de l’Unité est une Vierge
à l’Enfant. Les visages des deux personnages puisent leur inspiration dans le
suaire de Turin, leur conférant une expression douloureuse et résignée. Le
groupe repose sur un dodécaèdre de douze pentagones réguliers s’inscrivant dans
une sphère, symbole platonicien de perfection : le socle évoque simultanément
le nombre d’or, le ciel et la terre, et par extension la présence divine.
Le
monument (Madonna dell’Unita), d’une
hauteur totale de 2,10 m, est fondu en 1979 et installé dans la communauté des
Focalari, à Mariapoli Loppiano, en Toscane, dans laquelle l’artiste a vécu
plusieurs mois. En 1981, il fait fondre une seconde version, prenant ici le
vocable de Notre-Dame de la Très Sainte
Espérance, pour Saint-Étienne-de-Tinée, dans les Alpes-Maritimes.
En
2015, l’association « Madone de l’Unité » a donc commandé à la fonderie
florentine Il Cesello, avec laquelle Ghiorgo Zafiropulo a travaillé, une
nouvelle fonte destinée à la ville natale du sculpteur. Désormais, la statue
participe à la vie spirituelle de l’église des Accoules : un jour de fête lui
est même consacré, coïncidant avec celui du « Saint Nom de Marie ».
Pour
en savoir plus sur Ghiorgo Zafiropulo, je vous renvoie au site de Marina Lafon,
petite-nièce du sculpteur et présidente de l’association « Madone de l’Unité »
: www.zafiropuloghiorgo.com
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