Depuis
quelque mois, la municipalité effectue des travaux pour valoriser La
Méditerranée, une statue de Louis Botinelly (1883-1962) longtemps reléguée au
fin fond de la roseraie du parc Borély et noyée dans la végétation.
Le
16 février 1937, le maire de Marseille Henri Tasso (1882-1944) écrit à la
direction du service des Beaux-Arts afin d’obtenir le concours de l’État pour
agrémenter les nouveaux espaces publics de la ville. Le 12 mars suivant, l’État
commande alors à Louis Botinelly – la seule commande qu’il obtient de l’État –
une sculpture intitulée La Méditerranée.
Une somme de 20 000 francs est allouée à sa réalisation. L’artiste imagine
une naïade étendue nue dans la mer tandis que les encolures de trois chevaux
marins évoquent le déferlement des vagues. Cette œuvre en pierre de Lens rosée,
achevée en juillet 1939, est installée au jardin du Pont Transbordeur à
l’automne 1940. Compte tenu des circonstances historiques, le sculpteur se voit
obligé de financer et d’exécuter le socle en pierre de Cassis ainsi que
d’assurer sa mise en place.
Le
visage et le buste de l’allégorie sont endommagés lors des combats qui
précèdent la Libération. Remisée dans les magasins du fort Saint-Nicolas en
juin 1945, la sculpture est restaurée (sans doute avec du béton ou du ciment) et
replacée en extérieur par son auteur, moyennant 55 000 francs de l’époque.
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