Ce
soir, je vous livre une notice que j’ai écrite pour l’exposition photographique
Tête à tête, portraits de façades
marseillaises, organisée par l’association ESSoR à la Préfecture des
Bouches-du-Rhône pour les Journées du Patrimoine de 2007.
L’architecte Louis Chauvet édifie en 1895, à l’intersection de la rue Briffaut, l’immeuble n°3 de la rue Goudard. Dès l’origine, un bar occupe le rez-de-chaussée. Sur l’arrondi de l’angle, au-dessus du commerce, une console supporte la base d’un buste en marbre : celui du sous-officier Bordarier, du 3e régiment de zouaves. Les corbeaux du balcon supérieur lui servent de cadre architectural. Cette mise en scène simple semble contemporaine de la construction. Dès lors, l’on peut supposer que le sieur Peyremorte, propriétaire du bar et unique occupant de l’immeuble en 1896, a souhaité rendre hommage à un camarade d’armée, sans doute lui-même enfant du quartier.
Le
zouave, portant capote et bonnet long, est de bonne facture malgré l’érosion du
visage due à l’écoulement des eaux de pluie. L’artiste revendique d’ailleurs la
paternité de son œuvre en la signant ostensiblement. Néanmoins, Di Ciolo reste
inconnu, n’apparaissant pas au rang des sculpteurs actifs à Marseille ;
peut-être alors est-il l’un des nombreux Transalpin – son nom le suggère –
travaillant dans une marbrerie locale, celle de Jules Cantini (1826-1916) par
exemple, et se révélant moins cher qu’un statuaire patenté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire