VÉzien Élie-Jean (Marseille, 18 juillet 1890 – Marseille, 7 septembre 1982), sculpteur, médailleur et peintre
En
1904, il entre en apprentissage chez un maître graveur et orfèvre qui le
recommande à François Carli (1872-1957) et l’inscrit à l’école des beaux-arts
de Marseille. Talentueux, il reçoit très tôt sa première commande, un Saint Michel terrassant le dragon
(bas-relief marbre, 1906) pour une façade, à l’angle des rues Tilsit et des
Trois Frère Barthélemy.
En
1911, il obtient une bourse pour poursuivre ses études à Paris, mais il est
rattrapé par ses obligations militaires ; son service est néanmoins
écourté grâce aux relations d’Auguste Carli (1868-1930). Il peut donc enfin
présenter le concours d’entrée de l’École nationale supérieure des beaux-arts
en mai 1914 ; il est reçu premier. Il entre dans l’atelier de Jules Coutan
(1848-1939). Hélas, la guerre éclate et il est mobilisé dès le 2 août. Le 21
mars 1916, il est blessé et fait prisonnier à Verdun. Libéré en octobre 1919,
il reprend avec fougue ses études : en 1921, il remporte le grand prix de
Rome avec Les Fiançailles (bas-relief
plâtre, Ensba).
Cette
même année, il débute au Salon des artistes français qu’il fréquente jusqu’en
1937. Il y glane plusieurs récompenses : mention honorable en 1921 (Le Printemps, bas-relief plâtre devant
décorer une fontaine), médaille d’argent en 1924 (L’Éveil, haut-relief décoratif) et médaille d’or en 1930 (Fille
d’Ève, statue marbre, et Vierge
accueillante, groupe marbre, Ossuaire de Douaumont). Il obtient une autre médaille d’or lors de l’Exposition
internationale de Paris en 1937 (Nu au
turban).
Par
ailleurs, il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1935. Sa carrière
connaît un formidable essor dans l’entre-deux-guerres, tant en France (décor de
la chapelle de l’ossuaire de Douaumont (1930) ; sculptures pour l’église
Saint-Antoine de Padoue à Paris (1936) ; La Peinture pour le palais de Chaillot (1937) ; monuments à Gustave Ganay (1938), à Alexandre Ier de Yougoslavie et Louis
Barthou (1938) et de Pierre Antoine
Berryer (1947) pour Marseille ; statue du Bailli de Suffren pour Saint-Cannat…) qu’à l’étranger (statues du Cardinal de Lavigerie pour Tunis et
Alger ; buste de Champlain pour
Port-Champlain au Canada ; chemins de croix pour l’école des Frères d’Alexandrie
en Égypte et pour l’Institut catholique de Rome ; Le Jugement de Paris installé en 1935 au bord d’une piscine de Los Angeles…).
Après la Deuxième Guerre mondiale, il participe à la reconstruction de
Marseille, notamment autour du Vieux-Port (Neptune
calmant les flots pour un immeuble construit au 70 rue Caisserie, 2e arrondissement, par Jean Crozet, 1909-1986).
S’il
maîtrise l’art le plus monumental comme pour La Source, une figure de 8m de
hauteur décorant la façade du pavillon de la France à l’exposition
internationale de Liège en 1939, il se révèle aussi excellent médailleur.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il remporte le concours national des
nouvelles monnaies de l’État (pièces de 10 et 20 francs). On lui doit en outre
de nombreuses médailles telles que les professeurs Cornil, Tian ou Roger, Le Débarquement des alliés à Saint-Tropez, La Provence ou encore La Fondation de Marseille, médaille d’honneur de la cité phocéenne.
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