Longtemps fermé au public, le petit mais charmant
musée de Notre-Dame de la Garde a réouvert récemment ses portes. Au milieu des ex-voto
(peintures et maquettes), des vêtements et de l’orfèvrerie liturgique, on
trouve quelques sculptures dignes d’intérêt…
L’une des sculptures les plus ancienne conservée au
musée est également la plus précieuse : un grand bas-relief cintré en
terre cuite émaillée dû à un sculpteur issu de l’atelier florentin des Della
Robbia, vraisemblablement l’un des fils d’Andrea Della Robbia (1435-1525),
peut-être Giovanni (1469-1529) ou Luca le Jeune (1475-1548 ?). Il a été offert
au sanctuaire au XIXe siècle par l’épouse du négociant Victor Régis (1803-1881).
Grand prix de Rome en 1809, le sculpteur parisien
Jean-Pierre Cortot (1787-1843) expose ce plâtre original au Louvre, au Salon de
1827. L’œuvre sert de modèle au sculpteur et orfèvre Jean-Baptiste Chanuel (1787-1857)
pour une statue en argent repoussé aujourd’hui placée sur l’autel majeur de
Notre-Dame de la Garde.
En 1866, un concours entre trois statuaires – Eugène
Lequesne (1815-1887, grand prix de Rome en 1844), Charles Gumery (1827-1871,
grand prix de Rome en 1850) et Aimé Millet (1819-1891) – est lancé pour désigner
le sculpteur de Notre-Dame de la Garde, la statue colossale devant coiffer le
campanile du sanctuaire. Les maquettes de Gumery et de Millet furent déboutées,
le jury jugeant que l’une manquait d’ampleur et l’autre de caractère religieux ;
Lequesne sort donc vainqueur du concours.
La commande de la statue monumentale de Notre-Dame
de la Garde s’accompagne de la réalisation de quatre sculptures d’anges
claironnant la naissance du Christ pour orner les angles du clocher. Une somme
de 16 000 francs est allouée à cet ouvrage spécifique.
Une Mater Dolorosa (Mère de Douleur) figure
la douleur de la Vierge au moment de la crucifixion du Christ. Le sculpteur
valenciennois Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875), grand prix de Rome en 1854,
choisit pour modèle une femme nommée Jacintha qui venait de perdre son fils
pour représenter ce sujet biblique. L’œuvre est un don de la veuve de l’artiste.
La Vierge à la chaise est un tondo peint par Raphaël (1483-1520) vers 1513-1514, exposé au palais
Pitti. La Vierge tient le Christ dans ses bras tandis que Saint Jean-Baptiste
les regarde avec dévotion. Cette copie de Louis Botinelly (1883-1962) date
vraisemblablement du début de sa carrière, entre 1900 et 1910
Pour finir, je mentionnerai quelques sculptures qui
se trouvent dans les réserves :
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