dimanche 22 janvier 2023

Les sculptures du musée de Notre-Dame de la Garde

Longtemps fermé au public, le petit mais charmant musée de Notre-Dame de la Garde a réouvert récemment ses portes. Au milieu des ex-voto (peintures et maquettes), des vêtements et de l’orfèvrerie liturgique, on trouve quelques sculptures dignes d’intérêt… 

École des Della Robbia, L’Annonciation, bas-relief, terre cuite émaillée, XVIe siècle
Musée de ND de la Garde, 6e arrondissement

L’une des sculptures les plus ancienne conservée au musée est également la plus précieuse : un grand bas-relief cintré en terre cuite émaillée dû à un sculpteur issu de l’atelier florentin des Della Robbia, vraisemblablement l’un des fils d’Andrea Della Robbia (1435-1525), peut-être Giovanni (1469-1529) ou Luca le Jeune (1475-1548 ?). Il a été offert au sanctuaire au XIXe siècle par l’épouse du négociant Victor Régis (1803-1881).

Jean-Pierre Cortot, Vierge à l’Enfant, statue, plâtre polychrome, 1827
Musée de ND de la Garde, 6e arrondissement

Grand prix de Rome en 1809, le sculpteur parisien Jean-Pierre Cortot (1787-1843) expose ce plâtre original au Louvre, au Salon de 1827. L’œuvre sert de modèle au sculpteur et orfèvre Jean-Baptiste Chanuel (1787-1857) pour une statue en argent repoussé aujourd’hui placée sur l’autel majeur de Notre-Dame de la Garde.

Charles Gumery, Notre-Dame de la Garde, statue, plâtre, 1866
Aimé Millet, Notre-Dame de la Garde, statue, plâtre, 1866
Musée de ND de la Garde, 6e arrondissement

En 1866, un concours entre trois statuaires – Eugène Lequesne (1815-1887, grand prix de Rome en 1844), Charles Gumery (1827-1871, grand prix de Rome en 1850) et Aimé Millet (1819-1891) – est lancé pour désigner le sculpteur de Notre-Dame de la Garde, la statue colossale devant coiffer le campanile du sanctuaire. Les maquettes de Gumery et de Millet furent déboutées, le jury jugeant que l’une manquait d’ampleur et l’autre de caractère religieux ; Lequesne sort donc vainqueur du concours.

Eugène Lequesne, Ange à la trompette, statue, plâtre, 1867
Musée de ND de la Garde, 6e arrondissement

La commande de la statue monumentale de Notre-Dame de la Garde s’accompagne de la réalisation de quatre sculptures d’anges claironnant la naissance du Christ pour orner les angles du clocher. Une somme de 16 000 francs est allouée à cet ouvrage spécifique.

Jean-Baptiste Carpeaux, Mater Dolorosa, buste, terre cuite, vers 1869-1870
Musée de ND de la Garde, 6e arrondissement

Une Mater Dolorosa (Mère de Douleur) figure la douleur de la Vierge au moment de la crucifixion du Christ. Le sculpteur valenciennois Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875), grand prix de Rome en 1854, choisit pour modèle une femme nommée Jacintha qui venait de perdre son fils pour représenter ce sujet biblique. L’œuvre est un don de la veuve de l’artiste.

Louis Botinelly, La Vierge à la chaise d’après Raphaël, médaillon, plâtre, s.d.
Musée de ND de la Garde, 6e arrondissement

La Vierge à la chaise est un tondo peint par Raphaël (1483-1520) vers 1513-1514, exposé au palais Pitti. La Vierge tient le Christ dans ses bras tandis que Saint Jean-Baptiste les regarde avec dévotion. Cette copie de Louis Botinelly (1883-1962) date vraisemblablement du début de sa carrière, entre 1900 et 1910

Pour finir, je mentionnerai quelques sculptures qui se trouvent dans les réserves :

Eugène Lequesne, Notre-Dame de la Garde, statuette, cuivre galvanoplastique argenté, s.d.
Musée de ND de la Garde, 6e arrondissement

Auguste Carli (1868-1930), Le Christ et Sainte Véronique, réductions, plâtre, vers 1904
Musée de ND de la Garde, 6e arrondissement
Cf. notices des 17 février 2019 et 24 juin 2019

Élie-Jean Vézien (1890-1982), Jeanne d’Arc, statue équestre, plâtre, 1932
Musée de ND de la Garde, 6e arrondissement
Cf. notice du 29 septembre 2022

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire