Deux
événements concomitants me poussent à développer la biographie de Marie
Fournier del Florido que j’avais évoquée dans ma communication intitulée « Formation
et carrière des sculptrices marseillaises » (7 février 2023) : d’abord,
je collabore à la nouvelle édition augmentée du Dictionnaire des
Marseillaises prévue pour 2024 ; ensuite, j’ai acquis ce mois-ci une statuette en terre
cuite de cette artiste.
Fournier del Florido Marie
Augustine Louise Constance, née Piriou
Marseille
22.01.1858 – ? 1935
Artiste,
elle est la fille cadette d’un militaire de la marine, chevalier de la Légion
d’honneur, qui finit sa carrière au grade de capitaine de frégate. Le 10 juin
1884, elle épouse à Septèmes-les-Vallons Fiorillo Fournier del Florido
(1836-1895), un rentier napolitain d’origine lyonnaise. Le couple s’installe
d’abord à Nice, puis à Paris au 16, rue de la Pompe. De leur union naissent
deux filles, Albine en 1885 et Louise – dite Lisette – en 1890.
Marie
Fournier del Florido, qui a pris des cours de dessin auprès du peintre Paul
Martin avant son mariage, devient à cette époque l’élève de Louise Thuillier de
Mornard. Avec sa professeure, elle participe à un concours de dessins et
aquarelles organisé en 1890 par la Société dunkerquoise ; sans être
primée, elle est remarquée pour une nature morte (Objets orientaux).
L’année suivante, au Salon de l’Union des femmes peintres et sculpteurs, elle
expose Vendeuse de fleurs (deux aquarelles), Bébé et nounou (quatre aquarelles dans un cadre) et plusieurs Illustrations des couplets de la Chanson de
Magali tirée de la Mireille de Charles Gounod (dessins).
Son
père et son mari meurent successivement les 5 octobre et 25 décembre 1895. Au
moment de son veuvage, elle vend au baron Joseph Vitta le portrait de Joseph-Antoine
de Nogent peint par Ingres (aujourd’hui au Fogg Art Museum, Cambridge,
États-Unis), hérité de son beau-père ; elle y
est sans doute contrainte pour couvrir des dettes de son défunt époux. Dans la foulée,
elle quitte la capitale et se réinstalle à Marseille, avec ses filles et sa
mère. Elle participe alors à la vie artistique locale, exposant à Aix où elle
est médaillée en 1898 ainsi qu’aux manifestations des Artistes marseillais
entre 1897 et 1901. Marie Fournier del Florido y montre des peintures (Tête de Saint-Bernard (chien), Castor, 1900 ; Portrait de Mlle Lucienne, 1901…), des aquarelles (Portrait de Mlle Simone Blanc,
1900 ; Chrysanthèmes, 1901…) et
même des sculptures, art qu’elle a appris auprès du statuaire catalan Josep
Cusachs (L’Hiver, bas-relief,
1897 ; Portrait d’Armand Duboul, 1897 ; Fronton de chapelle, terre cuite, 1900…). Quant à Albine et
Lisette, excellentes pianistes, elles se produisent régulièrement dans des
concerts organisés par l’élite phocéenne.
Dans
l’Entre-deux-guerres, Marie Fournier del Florido habite Sèvres. Si elle
continue à peindre, elle se présente désormais en poétesse : prix Jean
Aicard de l’Académie du Var pour son poème La Terre tremble (1924) ;
1er prix de l’Académie Florimontane (Annecy) pour son sonnet L’Instant
du bonheur (1931) ; prix de poésie sacrée de l’Académie de
Marseille pour Sainte Douceline, fondatrice des Béguines de Marseille
(1932)…
Le
musée Gassendi, de Digne-les-Bains, conserve plusieurs de ses œuvres picturales.
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