jeudi 11 juillet 2024

La Vierge (Dominique Molchneht sculpteur)

Oratoire de la Vierge Marie
Œuvre Allemand, 41 rue Saint-Savournin (5e arrondissement) © Olivier Liardet

On trouve dans la cour de l’œuvre de la jeunesse Jean-Jacques Allemand un oratoire dédié à la Vierge Marie au centre duquel trône son effigie. À l’origine, cette sculpture en marbre blanc reposait sur l’autel de la chapelle dite des Saints Anges, aujourd’hui disparue, où elle demeure vraisemblablement jusqu’au milieu du XXe siècle

Œuvre Allemand, chapelle de Saints Anges
Carte postale

La statue de la Vierge, d’une très belle facture, est signée sur la plinthe du côté droit : Do.que. Molchneht 1844

Dominique Molchneht, La Vierge, statue, marbre 1844
Œuvre Allemand, 41 rue Saint-Savournin (5e arrondissement) 
© Olivier Liardet & Xavier de Jauréguiberry

Le nom de l’artiste est une surprise et c’est certainement la seule œuvre de sa main répertoriée à Marseille, voire dans tout le Sud de la France !

Anton Spagnoli, Portrait de Dominique Molchneht (ou Mahlknecht), pierre, vers 1884
Façade du Ferdinandeum, le musée régional du Tyrol, Innsbruck (Autriche)
Source : wikipedia

Autrichien de naissance, Johann Dominik Mahlknecht naît à Kastelruth (aujourd’hui Castelrotto, dans la province de Bolsano, Italie) le 13 novembre 1793. Il se forme à la sculpture dans l’atelier du sculpteur vénitien Antonio Canova (1757-1822).
Dans les années 1820, il s’installe à Paris. Il « francise » son nom dont la graphie varie alors en Molknecht, Molchnecht ou Molchneht. Cette dernière orthographe est celle qui apparaît sur la statue de la Vierge et sur les catalogues du Salon parisien qu’il fréquente à partir de 1827.
Il devient rapidement un sculpteur recherché et travaille sur des chantiers prestigieux. Il décore de nombreuses églises : statue de Saint François de Sales pour la Madeleine ; Saint Jean, La Visitation et Saint Vincent de Paul pour Saint-Louis des Invalides ; Sainte Geneviève pour Saint-Germain l’Auxerrois ; Saint Roch et La Vierge pour Saint-Germain à Rennes ; La Vierge et l’Enfant Jésus pour Saint-Louis à Versailles… À Nantes, il réalise les huit muses qui couronne le théâtre Graslin ainsi que les statues de Molière et Corneille de l’escalier d’honneur. Il est également l’auteur de monuments publics en l’honneur Jacques Sarrazin (Noyon), Du Guesclin (Broons), Duguay-Trouin (Saint-Malo), Dumont d’Urville (Condé-sur-Noireau), Olivier de Clisson et Anne de Bretagne (Nantes), Joachim Murat (Cahors), Parmentier (Montdidier)… La plupart de ses grands hommes sont présentés au Salon de Paris.
Pour en revenir à l’Œuvre Allemand, il est intéressant de remarquer que Molchneht expose une Vierge en marbre au Salon de 1843 (n°1470). Peut-être, un administrateur ou un bienfaiteur de l’œuvre a-t-il commandé pour Marseille une copie de cette sculpture l’année suivante ?
Grâce à son talent, Dominique Molchneht est naturalisé français en 1848. Il meurt finalement à Paris le 7 mai 1876.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire