On
trouve dans la cour de l’œuvre de
la jeunesse Jean-Jacques Allemand un oratoire dédié à la Vierge Marie au centre
duquel trône son effigie. À l’origine, cette sculpture en marbre blanc reposait
sur l’autel de la chapelle dite des Saints Anges, aujourd’hui disparue, où elle
demeure vraisemblablement jusqu’au milieu du XXe siècle
La
statue de la Vierge, d’une très belle facture, est signée sur la plinthe du
côté droit : Do.que. Molchneht 1844
© Olivier Liardet & Xavier de Jauréguiberry
Le
nom de l’artiste est une surprise et c’est certainement la seule œuvre de sa
main répertoriée à Marseille, voire dans tout le Sud de la France !
Autrichien
de naissance, Johann Dominik Mahlknecht naît à Kastelruth (aujourd’hui
Castelrotto, dans la province de Bolsano, Italie) le 13 novembre 1793. Il se
forme à la sculpture dans l’atelier du sculpteur vénitien Antonio Canova (1757-1822).
Dans
les années 1820, il s’installe à Paris. Il « francise » son nom dont
la graphie varie alors en Molknecht, Molchnecht ou Molchneht. Cette dernière
orthographe est celle qui apparaît sur la statue de la Vierge et sur les
catalogues du Salon parisien qu’il fréquente à partir de 1827.
Il
devient rapidement un sculpteur recherché et travaille sur des chantiers
prestigieux. Il décore de nombreuses églises : statue de Saint François
de Sales pour la Madeleine ; Saint Jean, La Visitation
et Saint Vincent de Paul pour Saint-Louis des Invalides ; Sainte
Geneviève pour Saint-Germain l’Auxerrois ; Saint Roch et La
Vierge pour Saint-Germain à Rennes ; La Vierge et l’Enfant
Jésus pour Saint-Louis à Versailles… À Nantes, il réalise les huit muses
qui couronne le théâtre Graslin ainsi que les statues de Molière et Corneille de
l’escalier d’honneur. Il est également l’auteur de monuments publics en l’honneur
Jacques Sarrazin (Noyon), Du Guesclin (Broons), Duguay-Trouin
(Saint-Malo), Dumont d’Urville (Condé-sur-Noireau), Olivier de
Clisson et Anne de Bretagne (Nantes), Joachim Murat (Cahors),
Parmentier (Montdidier)… La plupart de ses grands hommes sont présentés
au Salon de Paris.
Pour
en revenir à l’Œuvre Allemand, il est intéressant de remarquer que Molchneht
expose une Vierge en marbre au Salon de 1843 (n°1470). Peut-être, un
administrateur ou un bienfaiteur de l’œuvre
a-t-il commandé pour Marseille une copie de cette sculpture l’année suivante ?
Grâce
à son talent, Dominique Molchneht est naturalisé français en 1848. Il meurt
finalement à Paris le 7 mai 1876.
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