Samedi
26 avril, la maison de ventes rouennaise Sequana et maître Jérôme Drège vont
vendre un exemplaire de la plus petite œuvre conçue par Charles Delanglade
(1870-1952). Toutefois, elle est mal identifiée dans leur catalogue :
présentée comme un insigne de l’automobile-club de Monaco, il s’agit en fait de
l’insigne de l’automobile-club de Marseille. Cette vente est l’occasion de
revenir sur son histoire.
Le
12 novembre 1895, est fondé à Paris un club masculin : l’Automobile-Club
de France. Dans la foulée naissent des automobile-clubs régionaux. Celui de
Marseille voit le jour le 28 février 1899. Dès l’origine, son siège se situe au
170 cours Lieutaud (6e arrondissement), un bâtiment au fronton triangulaire qui
abrite encore un parking-garage.
Le
sculpteur dandy Charles Delanglade est, dès les débuts de l’Automobile-Club de
Marseille l’un de ses membres assidus. C’est donc tout naturellement à lui qu’est
confiée la réalisation d’une médaille. L’avers présente une femme, coiffée
d’une casquette de chauffeur, conduisant une automobile du type Voiturette
Renault de 1898 ; une Arlésienne figurant l’allégorie de la Provence
l’accueille avec un bouquet de fleurs. Le revers présente une palme et un
bandeau arborant l’inscription L'Automobile-Club
de Marseille. Des exemplaires en bronze et en argent sont frappés.
Parallèlement
à la réalisation de la médaille, Delanglade crée l’insigne de l’association. La
tête d’une femme, de profil gauche, arbore une casquette de chauffeur. Elle se
détache sur un volant d’automobile tandis que, sous son buste, le monogramme de
l’association (ACM) s’imbrique dans
des branches de lauriers. Reproduite dans La
Vedette du 23 septembre 1899, cette broche est qualifiée de « ravissant insigne » et de « petit chef-d’œuvre. »