L’approche
du centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 est l’occasion de parler du
monument aux morts placé dans la salle des pas perdus du Palais de Justice. Il
s’agit d’un beau bas-relief en marbre de Carrare réalisé par le sculpteur
marseillais Henri Lombard (1855-1929) en 1921. Il représente l’allégorie ailée
de la Victoire, tenant d’une main la
palme du martyre et de l’autre une couronne de laurier. Elle se tient à côté
une stèle portant le nom des avocats phocéens tombés au combat. À ses pieds se
trouvent un casque, une épée et un drap funéraire tandis qu’à gauche brûle un
pot à feu.
Henri Lombard, Aux
avocats morts pour la Patrie
Bas-relief en marbre, 1921
Palais de Justice, 6 place Monthyon, 6e
arrondissement
La
commande émane du barreau de Marseille, vraisemblablement par l’intermédiaire
de Gaston Ardisson de Perdiguier (1859-1925). En effet, cet éminent avoué,
poète et dramaturge dilettante qui publie des recueils de poésie (Orgie romaine, 1909 ; Au fond de l’escarcelle, 1911) et écrit
de petites comédies de salon (Une bulle
légère, 1911 ; Les pantins
d’Arabelle, 1913), appartient à l’élite marseillaise. C’est aussi le père
du lieutenant-aviateur Jean Ardisson de Perdiguier (1890-?), héros de la Grande
Guerre ; sans doute a-t-il à cœur de célébrer ses confrères qui n’ont pas
eu la chance de son fils de revenir vivants du conflit. Or il est ami avec
Henri Lombard, comme le prouve la dédicace d’une petite terre cuite fantaisiste
figurant Annie – fille adoptive du
statuaire – sur un rouget grondin…
peut-être un projet de fontaine.
Henri Lombard, Annie
sur un rouget grondin
Statuette en terre cuite, vers 1917-1921
Dédicacé À mes amis / A de Perdiguier
Collection personnelle
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