Auguste
et François Carli se retrouvent très jeunes orphelins de père, un mouleur
marseillais prénommé Louis. Leur mère dirige alors le petit atelier paternel,
implanté au n°6 de la rue Neuve (aujourd’hui rue Jean Roque), jusqu’à ce que
les deux enfants soient en mesure de prendre la relève.
De
fait, Auguste entame très tôt sa formation. Il intègre la classe de sculpture
de l’école municipale des Beaux-Arts à l’âge de 12 ans, pour l’année scolaire
1880-1881[1].
Si, dans les premiers temps, il exprime son désir de devenir sculpteur dans le
registre d’inscription, il affirme se destiner au métier de mouleur à partir de
l’automne 1883. Pour autant, son palmarès jalonné de prix témoigne d’un réel
talent artistique. Sans doute encouragé par ses professeurs, Auguste se rend à
Paris à l’été 1890. Après un court séjour à l’Académie Julian, il s’inscrit
dans l’atelier de Jules Cavelier (1814-1894) le 25 octobre 1890[2].
Ses aptitudes se confirment rapidement : il monte en loge pour la première fois
en 1892 et remporte un second prix de Rome en 1896 ; par ailleurs, ses débuts
au Salon des artistes français en 1898 – Dante aux enfers. Le Combat de démons,
haut-relief plâtre (n°3249) – sont gratifiés d’une médaille de troisième
classe, d’une bourse de voyage et d’un achat de l’État à compte à demi avec la
Ville de Marseille[3].
Auguste Carli, Dante
aux enfers. Le Combat de démons, 1898
Musée des Beaux-Arts de Marseille, carte postale
Dès
lors les rôles des deux frères s’instaurent naturellement : Auguste mènera une
carrière de statuaire à Paris tandis que François, dont la formation reste
locale, dirigera l’atelier paternel, alternant avec aisance les casquettes de
mouleur et d’artiste sculpteur.
[1]
Registre des inscriptions
de la classe de sculpture (1864-1892), Archives municipales de Marseille (AMM)
31R19*R : : Auguste est inscrit le 23 mars 1881 ; il est le 103e élève de la
classe de sculpture.
[3]
Musée des Beaux-Arts –
acquisition du bas-relief Combat de
démons, œuvre d’Auguste Carli, AMM 1D167, délibération du Conseil municipal
du 26 juillet 1898, p. 340-341.
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