Aujourd’hui
je vous livre une notice biographique que j’ai écrite pour le Dictionnaire des Marseillaises, publié
aux éditions Gaussen en 2012 :
Girardet Berthe, née Imer
(Marseille, 8 avril 1861 – Neuilly-sur-Seine, 6 décembre 1948), sculptrice
Elle
a pour parents Charles Gustave Imer, riche négociant protestant d’origine
suisse installé à Marseille, et Hélène Rogers, fille d’un négociant américain
implanté à Naples. Elle se forme à la sculpture dans l’atelier d’Émile Aldebert
(1827-1924) avant de compléter brièvement – trois mois ! – sa formation
artistique à Paris auprès d’Antonin Carlès (1851-1919).
Elle
expose ses œuvres sous son nom de jeune fille jusqu’à son mariage à Marseille
en janvier 1893 avec le peintre-graveur suisse Paul-Armand Girardet (1859-1915). Elle
présente ainsi, de 1890 à 1893, des bustes aux expositions de l’Association des
artistes marseillais. Parallèlement, à Paris, elle figure au Salon des artistes
français auquel elle demeure fidèle jusqu’en 1944 ; elle y obtient une mention
honorable en 1901. Elle paraît également au Salon d’automne (1904) et surtout à
l’Union des femmes peintres et sculpteurs (1902-1943) où elle reçoit le prix de
sculpture en 1907. Lors de l’Exposition universelle de 1900, elle exhibe trois
de ses œuvres dans la section helvète et est récompensée d’une médaille d’or.
En février 1925, la galerie parisienne Jean Charpentier lui consacre une
importante exposition rétrospective (31 pièces) ; elle partage alors cet espace
avec son gendre Luc Lanel (1893-1965), orfèvre chez Christofle et céramiste.
Son
œuvre se compose principalement de portraits (Paul Girardet, 1894 – musée de Neufchâtel ; Mes enfants, 1901 ; Heureuse
mère – Mme Ph. Bourcart et ses filles, 1911, la décoratrice Arlette Vogue, 1929 ; le président de la République Albert Lebrun, 1936…) et de types (Pêcheur du Tréport, 1891 ; Le Torero, 1897 ; La Vieille, vers 1900 – musée de Neufchâtel…) ainsi que de scènes
de genre (La Veille de Noël, 1898 ; Le Virage, 1907 ; La Maternelle, 1908 – Petit Palais, Paris…).
Si
elle réalise quelques sculptures en pied, elle se spécialise surtout dans les
groupes à mi-corps : La Bénédiction de
l’aïeule, 1902 ; L’Enfant malade,
1904 – Petit Palais, Paris ; Donnez-nous
aujourd’hui notre pain quotidien, 1913 – The Detroit Institut of Art,
USA...
The Detroit
Institut of Art, USA
Après
la première Guerre mondiale dans laquelle disparaît son fils aviateur, la
commémoration des victimes du conflit (À
l’hôpital pendant la grande Guerre, 1919 ; Les Femmes de France, 1922 ; Aux héros inconnus, 1923 – ossuaire de Douaumont…) et la religion (Vierge douloureuse des pays dévastés,
1921 ; Sainte Thérèse de l’enfant Jésus,
1927…) occupent une part important de sa production même si, dans la même
période, elle réalise pour la Ville de Marseille un bas-relief intitulé Sérénité (1933 – allée Ray Grassi).
Allée Ray Grassi, 8e arrondissement
Enfin,
soucieuse de l’édition de ses œuvres, elle collabore entre autres avec les
manufactures de Sèvres et de Charenton (biscuit, grès polychrome) ainsi que la
maison Christofle (bronze galvanisé).
Aujourd’hui,
une rue du 3e arrondissement de Marseille porte son nom.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire