samedi 20 juillet 2019

Berthe Girardet

Aujourd’hui je vous livre une notice biographique que j’ai écrite pour le Dictionnaire des Marseillaises, publié aux éditions Gaussen en 2012 :

Girardet Berthe, née Imer (Marseille, 8 avril 1861 – Neuilly-sur-Seine, 6 décembre 1948), sculptrice
Elle a pour parents Charles Gustave Imer, riche négociant protestant d’origine suisse installé à Marseille, et Hélène Rogers, fille d’un négociant américain implanté à Naples. Elle se forme à la sculpture dans l’atelier d’Émile Aldebert (1827-1924) avant de compléter brièvement – trois mois ! – sa formation artistique à Paris auprès d’Antonin Carlès (1851-1919).
Elle expose ses œuvres sous son nom de jeune fille jusqu’à son mariage à Marseille en janvier 1893 avec le peintre-graveur suisse Paul-Armand Girardet (1859-1915). Elle présente ainsi, de 1890 à 1893, des bustes aux expositions de l’Association des artistes marseillais. Parallèlement, à Paris, elle figure au Salon des artistes français auquel elle demeure fidèle jusqu’en 1944 ; elle y obtient une mention honorable en 1901. Elle paraît également au Salon d’automne (1904) et surtout à l’Union des femmes peintres et sculpteurs (1902-1943) où elle reçoit le prix de sculpture en 1907. Lors de l’Exposition universelle de 1900, elle exhibe trois de ses œuvres dans la section helvète et est récompensée d’une médaille d’or. En février 1925, la galerie parisienne Jean Charpentier lui consacre une importante exposition rétrospective (31 pièces) ; elle partage alors cet espace avec son gendre Luc Lanel (1893-1965), orfèvre chez Christofle et céramiste.
Son œuvre se compose principalement de portraits (Paul Girardet, 1894 – musée de Neufchâtel ; Mes enfants, 1901 ; Heureuse mère – Mme Ph. Bourcart et ses filles, 1911, la décoratrice Arlette Vogue, 1929 ; le président de la République Albert Lebrun, 1936…) et de types (Pêcheur du Tréport, 1891 ; Le Torero, 1897 ; La Vieille, vers 1900 – musée de Neufchâtel…) ainsi que de scènes de genre (La Veille de Noël, 1898 ; Le Virage, 1907 ; La Maternelle, 1908 – Petit Palais, Paris…).

Berthe Girardet, Heureuse mère, marbre, 1911, carte postale

Berthe Girardet, Le Toréro, terre cuite, 1897, galerie DMP, Paris

Berthe Girardet, Le Virage, plâtre, 1907, carte postale

Berthe Girardet, La Maternelle, plâtre, 1911, carte postale

Si elle réalise quelques sculptures en pied, elle se spécialise surtout dans les groupes à mi-corps : La Bénédiction de l’aïeule, 1902 ; L’Enfant malade, 1904 – Petit Palais, Paris ; Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien, 1913 – The Detroit Institut of Art, USA...

Berthe Girardet, L’Enfant malade, marbre, 1904, Petit Palais, Paris

Berthe Girardet, Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien, marbre, 1913
The Detroit Institut of Art, USA

Après la première Guerre mondiale dans laquelle disparaît son fils aviateur, la commémoration des victimes du conflit (À l’hôpital pendant la grande Guerre, 1919 ; Les Femmes de France, 1922 ; Aux héros inconnus, 1923 – ossuaire de Douaumont…) et la religion (Vierge douloureuse des pays dévastés, 1921 ; Sainte Thérèse de l’enfant Jésus, 1927…) occupent une part important de sa production même si, dans la même période, elle réalise pour la Ville de Marseille un bas-relief intitulé Sérénité (1933 – allée Ray Grassi).

Berthe Girardet, Les Femmes de France, plâtre, 1922, carte postale

Berthe Girardet, Aux héros inconnus, pierre, 1923, carte postale

Berthe Girardet, Sérénité, marbre, 1933
Allée Ray Grassi, 8e arrondissement

Enfin, soucieuse de l’édition de ses œuvres, elle collabore entre autres avec les manufactures de Sèvres et de Charenton (biscuit, grès polychrome) ainsi que la maison Christofle (bronze galvanisé).
Aujourd’hui, une rue du 3e arrondissement de Marseille porte son nom.

Rue Berthe Girardet

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