Pour
fêter le 150e anniversaire de l’inauguration du Palais Longchamp (1869-2019),
le musée des beaux-arts a réaménagé les espaces du premier étage consacré à
l’art du XIXe siècle et du début du XXe. Évidemment, il n’était pas question de
recréer la scénographie de 1910 avec les statues en rang d’oignon et les
tableaux aux cimaises.
Palais Longchamp, galerie des sculptures
Carte postale, vers 1910
Toutefois,
cela a été l’occasion d’une importante campagne de restauration et de sortir
des tableaux et des sculptures qui n’avaient pas reçu l’hommage du public
depuis longtemps.
Henri Lombard et Jules Cantini, Hélène
Statue en marbres polychromes et onyx, 1885
Le
public est désormais accueilli dès la billetterie par la statue de la reine de
Sparte, la belle Hélène, œuvre conjointe
du sculpteur marseillais Henri Lombard (1855-1929) et du marbrier Jules Cantini
(1826-1916). Cette œuvre hiératique, réalisée à Rome pendant le pensionnat de l’artiste
à la Villa Médicis (1884-1888), a récemment triomphée à Paris comme tête d’affiche
de l’exposition La sculpture polychrome en
France 1850-1910 (musée d’Orsay, 12 juin-9 septembre 2018).
Antoine-Louis Barye, Fauves, groupes en plâtre, vers 1865
À
l’étage, l’entrée des salles d’exposition est scandée par deux paires de
groupes animaliers. Il s’agit des maquettes des sculptures surmontant les piliers
du jardin du Palais Longchamp. Commandées le 24 juin 1864 à Antoine-Louis Barye
(1795-1875), elles figurent à gauche un Lion
terrassant un bouquetin et un Tigre
terrassant une biche puis à droite, un Lion
terrassant un sanglier et un Tigre
terrassant une gazelle.
Barthélemy Chardigny, Le Mariage samnite, groupe en plâtre, 1802
Dans
les salles, parmi les sculptures nouvelles sorties des réserves on trouve Le Mariage samnite de Barthélemy
Chardigny (1757-1813), une œuvre néoclassique que le statuaire rouennais expose
au Salon de Marseille – où il réside alors – en l’an XI (1803).
André Allar, Hécube
et Polydore, bronze galvanoplastique, 1873
Le
sculpteur toulonnais André Allar (1845-1926) réalise ce bas-relief, pour sa version
en plâtre, à la Villa Médicis en 1871. Il s’agit de l’envoi de sa première
année à Rome. Il a choisi un épisode mythologique, tiré des Métamorphoses d’Ovide, figurant Hécube, la
reine de Troie, retrouvant Polydore, le plus jeune de ses enfants, mort sur la
plage. Ce sujet fait écho à sa propre vie puisqu’il vient de perdre son fils Ernest
à peine âgé de trois ans. Le coulage du bronze galvanoplastique est une
commande de la ville de Marseille du 7 janvier 1873.
Henri Allouard, Jeune
femme Peul, statuette en onyx, verre et pierre, vers 1904
L’artiste
parisien Henri Allouard (1844-1929) est célèbre pour ses créations polychromes.
Au début du XXe siècle, il conçoit une Jeune
femme Peul avec un œil d’ethnologue autant que de sculpteur. C’est une
belle surprise que cette statuette !
Henri Lombard, Rosine
la Florentine, bronze, vers 1885-1900
Bouclons
la boucle avec Henri Lombard et son superbe buste d’Italienne en bronze. Le
musée ne sait pas grand-chose de son histoire. Pour ma part, je connais d’autres
exemplaires de cette jeune femme, mais de moins belle facture. La fille du
sculpteur en conservait un que j’ai pu voir à son domicile en 1995. C’est ainsi
que j’ai appris que ce buste s’intitulait Rosine
la Florentine. Lombard a certainement rencontré son modèle lors de son
séjour romain et l’a repris par la suite à plusieurs reprises.
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