samedi 22 février 2020

Nouvel accrochage des salles XIXe au Palais Longchamp

Pour fêter le 150e anniversaire de l’inauguration du Palais Longchamp (1869-2019), le musée des beaux-arts a réaménagé les espaces du premier étage consacré à l’art du XIXe siècle et du début du XXe. Évidemment, il n’était pas question de recréer la scénographie de 1910 avec les statues en rang d’oignon et les tableaux aux cimaises.

Palais Longchamp, galerie des sculptures
Carte postale, vers 1910

Toutefois, cela a été l’occasion d’une importante campagne de restauration et de sortir des tableaux et des sculptures qui n’avaient pas reçu l’hommage du public depuis longtemps.

Henri Lombard et Jules Cantini, Hélène
Statue en marbres polychromes et onyx, 1885

Le public est désormais accueilli dès la billetterie par la statue de la reine de Sparte, la belle Hélène, œuvre conjointe du sculpteur marseillais Henri Lombard (1855-1929) et du marbrier Jules Cantini (1826-1916). Cette œuvre hiératique, réalisée à Rome pendant le pensionnat de l’artiste à la Villa Médicis (1884-1888), a récemment triomphée à Paris comme tête d’affiche de l’exposition La sculpture polychrome en France 1850-1910 (musée d’Orsay, 12 juin-9 septembre 2018).

Antoine-Louis Barye, Fauves, groupes en plâtre, vers 1865

À l’étage, l’entrée des salles d’exposition est scandée par deux paires de groupes animaliers. Il s’agit des maquettes des sculptures surmontant les piliers du jardin du Palais Longchamp. Commandées le 24 juin 1864 à Antoine-Louis Barye (1795-1875), elles figurent à gauche un Lion terrassant un bouquetin et un Tigre terrassant une biche puis à droite, un Lion terrassant un sanglier et un Tigre terrassant une gazelle.

Barthélemy Chardigny, Le Mariage samnite, groupe en plâtre, 1802

Dans les salles, parmi les sculptures nouvelles sorties des réserves on trouve Le Mariage samnite de Barthélemy Chardigny (1757-1813), une œuvre néoclassique que le statuaire rouennais expose au Salon de Marseille – où il réside alors – en l’an XI (1803).

André Allar, Hécube et Polydore, bronze galvanoplastique, 1873

Le sculpteur toulonnais André Allar (1845-1926) réalise ce bas-relief, pour sa version en plâtre, à la Villa Médicis en 1871. Il s’agit de l’envoi de sa première année à Rome. Il a choisi un épisode mythologique, tiré des Métamorphoses d’Ovide, figurant Hécube, la reine de Troie, retrouvant Polydore, le plus jeune de ses enfants, mort sur la plage. Ce sujet fait écho à sa propre vie puisqu’il vient de perdre son fils Ernest à peine âgé de trois ans. Le coulage du bronze galvanoplastique est une commande de la ville de Marseille du 7 janvier 1873.

Henri Allouard, Jeune femme Peul, statuette en onyx, verre et pierre, vers 1904

L’artiste parisien Henri Allouard (1844-1929) est célèbre pour ses créations polychromes. Au début du XXe siècle, il conçoit une Jeune femme Peul avec un œil d’ethnologue autant que de sculpteur. C’est une belle surprise que cette statuette !

Henri Lombard, Rosine la Florentine, bronze, vers 1885-1900

Bouclons la boucle avec Henri Lombard et son superbe buste d’Italienne en bronze. Le musée ne sait pas grand-chose de son histoire. Pour ma part, je connais d’autres exemplaires de cette jeune femme, mais de moins belle facture. La fille du sculpteur en conservait un que j’ai pu voir à son domicile en 1995. C’est ainsi que j’ai appris que ce buste s’intitulait Rosine la Florentine. Lombard a certainement rencontré son modèle lors de son séjour romain et l’a repris par la suite à plusieurs reprises.

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