mercredi 16 juin 2021

Minerve (sculpteur inconnu)

Dans une cité marchande comme Marseille, la divinité la plus présente sur les façades privées est sans conteste Mercure, dieu du commerce, des voyageurs et… des voleurs ! Les autres déités n’y apparaissent qu’à de très rares occasions. C’est le cas d’une belle Minerve présente sur le dessus-de-porte du 42 rue Saint-Bazile.

Sculpteur inconnu,
Minerve, pierre, 1890
42 rue Sint-Bazile, 1er arrondissement

L’immeuble, sis à l’angle des rues Saint-Bazile et Lafayette, propose six fenêtres sur sa façade principale et quatre sur la façade latérale. Il date de 1890, comme tout l’îlot auquel il appartient. En 1891, il est mentionné pour la première fois dans l’Indicateur marseillais. Une seule personne l’habite alors : l’architecte Louis Peyron. Cette information laisse supposer que celui-ci en est le propriétaire et le bâtisseur, d’autant plus qu’il y demeure au minimum jusqu’en 1914.
Le sculpteur du bas-relief est, à ce jour, anonyme. Louis Peyron avait fait appel à Ingénu Frétigny (1831-1891) pour la façade de l’usine Picon en 1886 ; matériellement, ce dernier pourrait être l’auteur du présent bas-relief. Cependant, sa santé déclinante le lui aurait-elle permis ? Par ailleurs, si les guirlandes de feuilles de vigne (ou de lierre ?) et les épis de blés sont des motifs classiques, le dessin de la sculpture annonce déjà l’art nouveau avec cette tête casquée émergeant de feuilles d’acanthe ; du coup, peut-être a-t-on affaire à un artiste plus jeune et plus sensible à l’air du temps.
Reste un beau relief figurant la déesse de la sagesse, de l’industrie et des arts (entre autres), idéal pour marquer le pas de porte d’un architecte !

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