Dans une cité marchande comme Marseille, la divinité la plus présente sur les façades privées est sans conteste Mercure, dieu du commerce, des voyageurs et… des voleurs ! Les autres déités n’y apparaissent qu’à de très rares occasions. C’est le cas d’une belle Minerve présente sur le dessus-de-porte du 42 rue Saint-Bazile.
L’immeuble,
sis à l’angle des rues Saint-Bazile et Lafayette, propose six fenêtres sur sa
façade principale et quatre sur la façade latérale. Il date de 1890, comme tout
l’îlot auquel il appartient. En 1891, il est mentionné pour la première fois
dans l’Indicateur marseillais. Une seule personne l’habite
alors : l’architecte Louis Peyron. Cette information laisse supposer que
celui-ci en est le propriétaire et le bâtisseur, d’autant plus qu’il y demeure
au minimum jusqu’en 1914.
Le
sculpteur du bas-relief est, à ce jour, anonyme. Louis Peyron avait fait appel
à Ingénu Frétigny (1831-1891) pour la façade de l’usine Picon en 1886 ; matériellement,
ce dernier pourrait être l’auteur du présent bas-relief. Cependant, sa santé
déclinante le lui aurait-elle permis ? Par ailleurs, si les guirlandes de feuilles
de vigne (ou de lierre ?) et les épis de blés sont des motifs classiques, le
dessin de la sculpture annonce déjà l’art nouveau avec cette tête casquée
émergeant de feuilles d’acanthe ; du coup, peut-être a-t-on affaire à un
artiste plus jeune et plus sensible à l’air du temps.
Reste
un beau relief figurant la déesse de la sagesse, de l’industrie et des
arts (entre autres), idéal pour marquer le pas de porte d’un architecte !
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