Pigalio
Alexis
Baptistin (Marseille, 6 octobre 1860 – Marseille, 12 octobre 1895),
sculpteur
Orphelin
de père très jeune, il remplace petit à petit son prénom de baptême – Baptiste,
surnommé Baptistin – par celui de son géniteur – Alexis. Dès ses 13 ans (année
1873-1874), il fréquente l’école municipale des beaux-arts de Marseille. Il
poursuit ses études à l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris dans
les ateliers de François Jouffroy (1806-1882), Ernest Hiolle (1834-1886) et
Alexandre Falguière (1831-1900) avec une bourse de 800 francs du conseil
général des Bouches-du-Rhône.
Il
expose pour la première fois au Salon des arts décoratifs de 1883 : François Boucher (peintre, 1703-1770),
bas-relief en terre cuite. Il fréquente par la suite le Salon des artistes
français : Mendiant arabe (1885,
n°4108, bas-relief plâtre), Mireille
(1888, n°4536, statue plâtre), Le Petit
Chaperon Rouge (1889, n°4826, statue plâtre), Jeune mère et son enfant (1890, n°4360, bas-relief plâtre – il
s’agit probablement de sa femme et de son fils Pierre), Le temps des cerises (1891, n°2816, statue plâtre), La Vierge et l’enfant Jésus (1892,
n°2985, bas-relief faïence), Au nom du
père (1894, n°3489, bas-relief plâtre).
Au nom du père obtient une mention honorable au Salon ; profitant de ce succès, Pigalio édite une réduction en bronze de son œuvre (25 x 19,5 cm). Quelques années plus tôt, il avait déjà confié sa Mireille à un éditeur de fonte de fer pour en faire un mobilier de jardin.
Le sculpteur expose quelques-unes de ses mêmes œuvres aux expositions de l’Association des artistes marseillais : Bas-relief plâtre – très vraisemblablement Jeune mère et son enfant – et Chaperon Rouge, statue (1891, n°487 et 488) ; Mireille aux champs, statue pierre (1893, n°465). Il y présente également des portraits, l’une de ses principales ressources : Médaillon (1891, n°489) ; Mme N. C…, buste terre cuite (1893, n°464) ; Mme V…, buste (1895, n°311A)
L’année
1895 marque le début de sa reconnaissance avec deux commandes importantes du
clergé marseillais : d’une part, les figures de Saint Pierre, Saint Barnabé
et Saint Jules pour le clocher de l’église
Saint-Barnabé dont il présente les modèles à l’exposition de l’Association des
artistes marseillais de 1895 (n°311) ; d’autre part, la chair de
Saint-Vincent-de-Paul – Les Réformés. Hélas, le cancer le foudroie en pleine
ascension à l’âge de 35 ans. Trois jours après sa mort, le conseil municipal
décide d’acheter le plâtre d’Au nom du père (133 x 100 cm) pour musée
des beaux-arts de Marseille ; une somme de 1 800 francs est dévolue à
cet achat par délibération du 29 octobre 1895.
Malgré
la maladie qui le ronge des années durant, Alexis Pigalio écrit un roman
autobiographique plein de dérision, en langue occitane, publié en feuilleton
dans le journal La Sartan : « Lei
memòris d’un pasta-mortier » (« Les mémoires d’un gâche-mortier »,
37 épisodes du 19 novembre 1892 au 26 août 1893). Il écrit également sous
différents pseudonymes – Lo pasta-mortier (Le gâche-mortier), Mèste Alèxis
(Maître Alexis), Jan lo Pipi (Jean le Proxénète) – des poèmes et une chanson
intitulée « Leis estrancis d’un fregit » (« Les inquiétudes de
quelqu’un qui a envie de quelque chose »).
Pour
conclure, je signale juste que Pierre Pigalio, fils du sculpteur, se retrouve
au cœur d’un fait-divers en avril 1914 : il tue par coups de feu son
beau-père violent.
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