vendredi 19 novembre 2021

Alexis Pigalio

Pigalio Alexis Baptistin (Marseille, 6 octobre 1860 – Marseille, 12 octobre 1895), sculpteur
Orphelin de père très jeune, il remplace petit à petit son prénom de baptême – Baptiste, surnommé Baptistin – par celui de son géniteur – Alexis. Dès ses 13 ans (année 1873-1874), il fréquente l’école municipale des beaux-arts de Marseille. Il poursuit ses études à l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris dans les ateliers de François Jouffroy (1806-1882), Ernest Hiolle (1834-1886) et Alexandre Falguière (1831-1900) avec une bourse de 800 francs du conseil général des Bouches-du-Rhône.
Il expose pour la première fois au Salon des arts décoratifs de 1883 : François Boucher (peintre, 1703-1770), bas-relief en terre cuite. Il fréquente par la suite le Salon des artistes français : Mendiant arabe (1885, n°4108, bas-relief plâtre), Mireille (1888, n°4536, statue plâtre), Le Petit Chaperon Rouge (1889, n°4826, statue plâtre), Jeune mère et son enfant (1890, n°4360, bas-relief plâtre – il s’agit probablement de sa femme et de son fils Pierre), Le temps des cerises (1891, n°2816, statue plâtre), La Vierge et l’enfant Jésus (1892, n°2985, bas-relief faïence), Au nom du père (1894, n°3489, bas-relief plâtre).

Alexis Pigalio, Au nom du père, bas-relief bronze, 1895
Vu sur Ebay en septembre 2019

Alexis Pigalio, Mireille, statue en fonte de fer, vers 1900
Catalogue du fondeur Salin

Au nom du père obtient une mention honorable au Salon ; profitant de ce succès, Pigalio édite une réduction en bronze de son œuvre (25 x 19,5 cm). Quelques années plus tôt, il avait déjà confié sa Mireille à un éditeur de fonte de fer pour en faire un mobilier de jardin.

Alexis Pigalio, Jeune femme, médaillon terre cuite, signé B. Pigalio, 1884
Vente aux enchères Osenat des 18-21 décembre 2020 (lot 186 – invendu)

Alexis Pigalio, Fillette aux rubans, buste plâtre patiné terre cuite, 1890
DS Antiquités, 5675 route d’Avignon, 13540 Aix-en-Provence

Alexis Pigalio, Thérèse Lacroix, statue pierre, vers 1893
Cimetière Saint-Pierre, 10e arrondissement

Le sculpteur expose quelques-unes de ses mêmes œuvres aux expositions de l’Association des artistes marseillais : Bas-relief plâtre – très vraisemblablement Jeune mère et son enfant – et Chaperon Rouge, statue (1891, n°487 et 488) ; Mireille aux champs, statue pierre (1893, n°465). Il y présente également des portraits, l’une de ses principales ressources : Médaillon (1891, n°489) ; Mme N. C…, buste terre cuite (1893, n°464) ; Mme V…, buste (1895, n°311A)

Alexis Pigalio, Saint Pierre, Saint Barnabé et Saint Jules, statues pierre, 1895
Église Saint-Barnabé, 5 place Caire, 12e arrondissement

L’année 1895 marque le début de sa reconnaissance avec deux commandes importantes du clergé marseillais : d’une part, les figures de Saint Pierre, Saint Barnabé et Saint Jules pour le clocher de l’église Saint-Barnabé dont il présente les modèles à l’exposition de l’Association des artistes marseillais de 1895 (n°311) ; d’autre part, la chair de Saint-Vincent-de-Paul – Les Réformés. Hélas, le cancer le foudroie en pleine ascension à l’âge de 35 ans. Trois jours après sa mort, le conseil municipal décide d’acheter le plâtre d’Au nom du père (133 x 100 cm) pour musée des beaux-arts de Marseille ; une somme de 1 800 francs est dévolue à cet achat par délibération du 29 octobre 1895.
Malgré la maladie qui le ronge des années durant, Alexis Pigalio écrit un roman autobiographique plein de dérision, en langue occitane, publié en feuilleton dans le journal La Sartan : « Lei memòris d’un pasta-mortier » (« Les mémoires d’un gâche-mortier », 37 épisodes du 19 novembre 1892 au 26 août 1893). Il écrit également sous différents pseudonymes – Lo pasta-mortier (Le gâche-mortier), Mèste Alèxis (Maître Alexis), Jan lo Pipi (Jean le Proxénète) – des poèmes et une chanson intitulée « Leis estrancis d’un fregit » (« Les inquiétudes de quelqu’un qui a envie de quelque chose »).

Paris-midi, 3 avril 1914

Pour conclure, je signale juste que Pierre Pigalio, fils du sculpteur, se retrouve au cœur d’un fait-divers en avril 1914 : il tue par coups de feu son beau-père violent.

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