Lorsque
l’on pense à Louis Toncini (Marseille, 30 novembre 1907 – Marseille, 27
décembre 2002), on pense immédiatement à un artiste peintre précoce qui
participe en 1928 – il a alors 20 ans et est élève à l’école municipale des
beaux-arts – à la présentation de la Jeune Peinture marseillaise dans sa
galerie-librairie d’art Guibert, sise au cours Pierre Puget. En 1931, il fonde
avec Léon Cadenel (1903-1985), Antoine Serra (1908-1995), Jean Tognetti
(1910-1987) et François Diana (1903-1993) le groupe des peintres prolétariens. La
revue Taches d’encres, publication
desdits peintres prolétariens, le présente le 1er mars 1931, comme un peintre cherchant
avant tout « la matière et le volume
dans la sobriété. » À cette époque, ses sujets sont principalement
urbains : usines, gares, ports, maisons entassées…
Cependant,
c’est en tant que sculpteur qu’il débute sa carrière artistique et c’est encore
cette profession qu’il indique sur l’acte de décès de son père, en 1934. Hélas,
peu d’œuvres sculptées témoignent aujourd’hui de son activité d’ornemaniste.
Un exemple de sa production sculptée subsiste à l’intérieur d’un immeuble construit en 1929 par les architectes Eugène Sénès (1875-1960) et Lafon au 15 cours Joseph Thierry (anciennement 43-45 cour du Chapitre). Il représente un Faune jouant du tambourin. Les lignes géométrisées et les formes stylisées sont caractéristiques du style art déco qui anime chaque détail du bâtiment.
Cette scène d’inspiration mythologique, tout comme le phénix de la mosaïque, évoque un certain âge d’or classique ; en parallèle, les vitraux figurant les moyens de transport (avions, paquebot, automobile) évoque l’avènement d’un âge d’or moderne.
Le Faune au
tambourin
tranche avec la production picturale de
Toncini. Mais il est vrai qu’il s’agit ici d’une commande et non d’une œuvre personnelle.
Néanmoins, il la signe, preuve qu’il ne renie pas ce travail alimentaire.
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