J’ai
déjà eu l’occasion de parler des grilles du parc Chanot (cf. notice du 30
octobre 2021) ainsi que de celle de l’Opéra (cf. notice du 18 décembre 2021).
Cependant, un grand nombre d’immeubles et de villas possède également des
portes, des balcons, des grilles en fer forgé. Cet art, très à la mode dans
l’entre-deux-guerres, est d’ailleurs enseigné à l’école des beaux-arts à partir
de 1926 sous la férule de Louis Trichard (1893-?) pour répondre à la demande.
De fait, durant la période art déco, les serruriers et les ferronniers d’art
pullulent à Marseille.
Certains décors privés n’ont rien à envier aux commandes publiques. C’est notamment le cas de l’exceptionnelle porte d’entrée du 132bis rue Breteuil. L’architecture de ce petit immeuble, qui ne paye pas de mine, est néanmoins signée d’Eugène Sénès (1875-1960) et de Joseph Lajarrige (1892-?). Par le porche, on accède à l’école catholique Notre-Dame de France tandis que la porte ouvre sur le domicile d’Henri-Édouard Carrera (1890-?), serrurier-ferronnier d’art dont les ateliers se situaient au 155, rue Breteuil. Il est impensable qu’un autre artisan que lui soit l’auteur des balcons ouvragés et surtout de la porte d’entrée. Il s’agit d’un chef-d’œuvre de ferronnerie jouant sur des pseudo-engrenages à double patine.
Dans cette porte a été réservé un emplacement octogonal destiné à accueillir un médaillon en bronze du sculpteur Henri Raybaud (1879-1942) représentant un ferronnier au travail. Dans la fumée de la forge, l’artisan martèle le fer sur son enclume. Il s’agit peut-être d’un portrait d’Henri-Édouard Carrera lui-même. L’œuvre est signée et datée sous les pieds du personnage : H. RAYBAUD 1928.
Pour
finir, Henri Raybaud est probablement l’auteur du relief anonyme qui surplombe
ladite porte et qui représente une jeune femme à sa lecture.
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