Pour
mes travaux de recherche, je me suis beaucoup intéressé aux frères Pierre
(1808-1850) et Jules Cantini (1826-1916). Toutefois, à la même époque, une
autre famille de marbriers-sculpteurs occupe le devant de la scène artistique
et économique phocéenne : les Galinier.
L’entreprise
familiale est fondée à la fin du XVIIIe siècle en 1787.
En
1816, un Galinier – sans doute Nicolas Galinier (1790-1860), fils du fondateur –
expose au Salon marseillais. Il se dit statuaire et ancien élève de l’école de
dessin de Marseille. Il est le seul exposant de la section sculpture où il
présente un buste en marbre de S. M.
Louis XVIII (n°36) et une étude modelée d’après nature figurant un Athlète au repos (n°37).
Sous
la Restauration, le conseil municipal souhaite le rétablissement du buste de Louis XIV, détruit pendant la
Révolution, sur la façade de l’hôtel de ville. Il confie cette tâche à Nicolas
Galinier, le buste de Louis XVIII
ayant certainement joué en sa faveur pour l’obtention de cette commande. Le
buste est inauguré le 25 août 1822.
Dans
les années 1830, le conseil municipal décide de rétablir un buste marbre de Bonaparte premier consul sur la colonne
dominant le jardin de la Colline (auj. colline Puget). Seuls deux artistes –
tous deux marbriers par ailleurs – répondent à l’appel d’offre : un Galinier –
probablement Nicolas – propose ses services moyennant 4 000 francs tandis
que Pierre Cantini s’engage à réaliser le portrait pour 2 100 francs. Les
édiles penchent pour la candidature la plus avantageuse, mais un conseiller
juge prudent de solliciter un autre sculpteur marseillais, Jean Garbeille.
Finalement, la commande est ajournée.
Au fil des années, de nombreux Galinier passent par l’école de dessin – devenu par la suite école des beaux-arts – de Marseille. C’est le cas d’Amédée et de Marius dans les années 1830-1840. L’entreprise se développe sous le nom de Galinier & Fils.
La marbrerie Galinier réalise toute sorte de travaux pour meubler les intérieurs bourgeois du Second Empire et de la Troisième République (carrelages, cheminées, escaliers), les églises et chapelles (autels) et les cimetières (tombeaux). Bien que plus ancienne que la maison Cantini, elle ne parvient pas à la surpasser, voire même à l’égaler ! Ses récompenses lors de différentes expositions sont honnêtes, mais sans plus : médaille d’or au concours régional de Marseille en 1861 et médaille de vermeille à l’exposition de la Société statistique des Bouches-du-Rhône en 1868.
Exposition universelle de Paris de 1867
La marbrerie est distinguée lors de l’Exposition universelle de 1867, sans que les publicités révèlent la récompense exacte qu’elle reçoit cette année-là. Elle expose notamment une fontaine dont la sculpture a été réalisée par des artistes méconnus, pour ne pas dire inconnus puisque l’on dispose de leur patronyme. Lesueur travaille vraisemblablement à Paris où l’entreprise dispose d’un point de vente ; Nira, quant à lui, est probablement d’origine italienne comme beaucoup de praticiens et de marbriers au XIXe siècle.
La
maison Galinier & Fils perdure au moins jusqu’en 1914, puisqu’elle figure
toujours à la même adresse dans l’Indicateur
marseillais. Pour autant, aucun
nouveau titre de gloire ne s’est ajouté depuis la chute du Second Empire et
bien d’autres entreprises la dépassent désormais en notoriété.
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