mardi 16 août 2022

La France (Antoine Bontoux sculpteur)

On trouve actuellement sur Ebay deux photographies représentant des bustes allégoriques de La France, vraisemblablement en plâtre, du sculpteur Antoine Bontoux (1805-1892).

Antoine Bontoux, La France, buste, vers 1870-1871
Photographie d’Adolphe Terris (1820-1899), avers

La première version figure une femme aux traits lourds, au regard inexpressif, coiffée d’une étoile sur ce qui ressemble à une couronne crénelée ; elle porte par ailleurs une cuirasse avec la tête de la gorgone Méduse. L’œuvre est titrée (La France) et signée (Bontoux Sc[ulpci]t)devant, sur le piédouche.

Antoine Bontoux, La France, buste, vers 1871-1872
Photographie d’A. Vidal, dédicacée par le sculpteur, avers et revers

La deuxième version, plus tardive, reprend la composition précédente tout en modifiant la coiffure. L’allégorie porte un diadème composé d’épis de blé. Des épis apparaissaient déjà dans la version précédente mais, ici, ils constituent le seul ornement de la chevelure. Cette fois, le buste n’est pas titré ; il est signé sur le côté du piédouche : Bontoux Sc[ulpci]t. La dédicace au revers permet de dater l’œuvre aux alentours de 1872.

Antoine Bontoux, La République, buste, terre cuite, 1871

La deuxième version est à rapprocher du buste de La République de type Cérès, en terre cuite, vendu aux enchères en juin 2021 (Cf. notice du 24 juin 2021). Cela permet de confirmer la datation de 1871 de cette œuvre, sans doute éditée pendant 20 ans par la tuilerie Arnaud Étienne.
Avec ces bustes allégoriques, Bontoux essaie de redonner un visage à la Nation après la chute du Second Empire et l’humiliation de la défaite de 1870 contre la Prusse.
Ce buste est peut-être celui qui est exposé à Toulon en 1873. Le Guide Exposition de Toulon 1873 (n°6, 25 mai 1873) déclare : 
« Le buste de la France de M. Bontoux est un type bien choisi, bien rendu. C’est la noblesse, la grandeur telle que l’aime notre esprit, telle que l’homme désire la voir concrétée dans la vénérable et forte abstraction qu’on nomme la Patrie. »

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