Les grèves de transports n’ont qu’un avantage :
celui de marcher dans les rues en levant les yeux au lieu de passer rapidement
en bus ou, pire, sous terre en métro. Ces derniers jours, j’ai donc déambulé et
découvert deux immeubles au décor sculpté et signé.
Le premier immeuble se trouve sur le premier Prado.
Il a été construit par l’architecte ingénieur Louis Bérard-Ferréol fils,
domicilié au n°23 de la rue du Saint Sépulcre (aujourd’hui Francis de Pressensé)
dans le 1er arrondissement. Quant au
décor du dessus-de-porte, il est exécuté par Marius Garaudy (?-1897). Ce
sculpteur est actif à Marseille de 1869 – date de son apparition dans l’Indicateur
marseillais – à sa mort le 20 août 1897. On ne sait pas grand-chose de
sa carrière : en 1881, il vit et travaille au n°18 de la rue de l’Obélisque
(aujourd’hui Louis Maurel) ; son entreprise de sculpture et plâtrerie
intervient dans la restauration de la préfecture des Bouches-du-Rhône après les
dégradations de la Commune (cf. notice du 27 février 2020). Le décor du Prado
est la première œuvre que je peux lui attribuer avec certitude. L’iconographie
présente un roi grotesque avec ses yeux fixes et sa bouche menaçante, avec ses sourcils
et ses moustaches aux torsions ridicules, avec ses boucles de cheveux qui lui
font comme une fraise, avec ses sceptres terminés par des pommes de pin…
Le second immeuble se situe au 56 rue Edmond
Rostand, en face du couvent des dominicains. C’est un édifice bâtit par l’architecte
Martin Pérault et l’entrepreneur Ernest Gueiroard entre 1906 – première apparition
de Pérault dans l’Indicateur marseillais – et la Grande Guerre au
vu de son esthétique. Le sculpteur-ornemaniste Adolphe Royan (1869-1925)
réalise sur la façade principale un décor modeste : un cuir enroulé avec
des feuilles de chêne et de lauriers, symbole de force et de gloire, marquant
le départ d’un conduit de cheminée.
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