J’ai
appris récemment que le Tribunal de commerce risquait prochainement de perdre sa
fonction. En effet, l’État souhaiterait construire une cité judiciaire,
peut-être du côté de la Joliette, pour agrandir les espaces existants (Palais
de Justice Monthyon, Tribunal civil et Tribunal de commerce) et y regrouper
tous les services. Mais que faire des bâtiments historiques ? Le Tribunal
de Commerce est majestueux mais, avec son hall imposant qui bouffe un tiers de
l’espace sinon plus, que pourrait-il devenir ? Tout son décor le désigne
comme un bâtiment dédié à la Justice. À part un musée, je ne vois pas bien ce
que l’on pourrait en faire.
Construit
par l’architecte du département Gaston Castel (1886-1971), l’intérieur du
Tribunal de commerce est décoré par 38 peintres et sculpteurs de l’époque art
déco. L’œuvre la plus colossale est la statue en pierre de Thémis,
déesse grecque de la Justice, de la Loi et de l’Équité. Elle tient le code de
la Loi dans sa main gauche tandis que la droite s’appuie sur le glaive de la
Justice. La commande de cette sculpture échoie, le 11 octobre 1932, à Henri
Raybaud (1879-1942) moyennant 15 000 francs pour la taille (je n’ai pas
trouvé le montant pour le modèle) ; elle est achevée et mise en place
l’année suivante.
Pour
le Salon d’honneur ou Chambre du conseil, Louis Botinelly (1883-1962) reçoit la
commande d’un haut-relief moyennant 15 000 francs qui se transforme, à la
demande de Castel, d’un groupe représentant La Loi et la Justice défendant
le Droit pour 50 000 francs. Initialement prévue en pierre de Lens
(Gard), le statuaire la réalise en pierre de Senozan (Saône-et-Loire), un
matériau qu’il affectionne tout particulièrement entre 1927 et 1933.
L’allégorie du Droit est un homme nu tel les héros antiques ; à sa droite,
la Loi brandit un flambeau et, à sa gauche, la Justice tient le miroir de la
vérité.
Dans
la Salle d’audience A, un buste de La République d’Antoine Sartorio
(1885-1988) domine l’estrade des juges. S’agit-il de l’un de cinq bustes en
galvanoplastie (un par salle d’audience) commandé à l’artiste pour 9 000
francs le 11 octobre 1932 ou du buste en pierre rouge de Brouzet (Gard)
commandé pour 3 000 francs ? Dans cette même salle, de part et
d’autre des portes d’accès, il est demandé à Auguste Cornu (1876-1949) deux
bas-reliefs octogonaux en bois figurant l’un Massilia (Marseille) et
l’autre Justicia (Justice).
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