Dans
mon dernier post, j’ai parlé de Gustave Guétant mais, jusqu’à présent, je n’ai
pas eu l’occasion de donner sa notice biographique issue du Dictionnaire des
peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte-d’Azur. Je répare cette
omission aujourd’hui en l’enrichissant
GuÉtant Gustave
Paul
(Marseille, 25 mai 1873-Paris, 21 juillet 1953), sculpteur et relieur
Fils d’un relieur d’art, Gustave Guétant entre à l’École des beaux-arts de Marseille en 1893. En 1896, il devient pensionnaire de la ville en remportant le concours triennal avec un bas-relief illustrant la Rencontre d’Évandre et d’Énée (Virgile, Énéide, VIII, 102-369). À Paris, il devient l’élève d’Ernest Barrias (1841-1905) et de Jules Coutan (1848-1939).
Il commence à exposer des statuettes de jeunes femmes au Salon de la Société nationale des beaux-arts : Mme F. (1902) ; Joueuse de tennis, un revers et Joueuse de tennis, la volée haute (plâtre patiné, 1903). À partir de 1904, il fréquente le Salon des artistes français : Mlle Madeleine N. (plâtre, 1909 ; bronze, 1910, mention honorable). On trouve ainsi plusieurs sculptures féminines de cette époque éditées en grès par Mougin à Nancy ou en terre cuite.
Toutefois,
Gustave Guétant expose surtout des reliures en cuir ciselé au Salon des
artistes français, dans la section d’art décoratif ou d’arts appliqués : 1904,
1905 (médaille de 3e classe), 1906 (médaille de 2e classe), 1909, 1910
(médaille de 1ère classe), 1911, 1912, 1923.
Gustave Guétant, Le Neveu de Rameau de Denis Diderot, cuir ciselé, 1924, Ebay
Il
est mobilisé le 2 août 1914, il se retrouve sur le front, dans les tranchées
des Vosges, dès le 2 novembre. Il tire de son expérience des croquis de paysages
– jamais de personnages – évoquant de façon ironique les conditions difficiles
de la vie des soldats (Au courant d’air ; Aux cuistots) ou façon
sobre la tragédie de la guerre (Après la rafale) ; ils sont édités
en cartes postales sous le titre Souvenirs d’un poilu. Ses qualités de
dessinateur lui permettent finalement de quitter les tranchées en février 1916 pour
rejoindre la section topographique. Mais, bientôt, la dépression et la maladie
font qu’il est hospitalisé pendant huit mois. En février 1918, il revient au
service auxiliaire des armées avant d’être réformé le 19 août. C’est désormais un
homme brisé qui, pendant plusieurs années, a des difficultés à se mouvoir.
Sans
les années 1920, il reprend progressivement son activité de relieur d’art et d’illustrateur
de livre. Enfin, au début des années 1930, il renoue avec la sculpture. Son
inspiration est désormais exclusivement animalière avec une prédilection pour
les fauves. Il expose à nouveau au Salon des artistes français où plusieurs de ses
œuvres sont primées et acquises : Le premier crayon – chimpanzé (statuette
bronze à cire perdue, 1931, médaille de bronze, acquis par l’État et déposé au
musée Cantini) ; Les deux amis – lions (groupe bronze à cire
perdue, 1935, médaille d’argent, acquis par la ville de Marseille) ; Buffle
d’Égypte (statuette bronze cire perdue, 1940, acquis par l’État)…
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