En
ce réveillon de la nouvelle année et compte tenu du climat géopolitique
ambiant, il me semble approprié de faire un vœu de paix pour 2025… Et quoi de
mieux que La Paix de Joseph Chinard (1856-1813) pour l’illustrer !
Le
25 mars 1802, Angleterre signe un traité de paix à Amiens. Le Premier Consul
Napoléon Bonaparte (1769-1821) ressort grandi de cet événement qui met fin à la
deuxième coalition européenne contre la France. À Marseille, le préfet Charles
Delacroix (1741-1805) souhaite aussitôt glorifier la paix retrouvée par un
monument : on imagine alors une statue sise dans un temple de plan
circulaire au sommet de la colline Bonaparte (aujourd’hui Puget) et bien en vue
depuis le port. Faute de moyens, le projet se réduit à la seule sculpture
achevée en 1810.
La
commande est passée au sculpteur lyonnais Joseph Chinard, artiste chéri du
Consulat et du Premier Empire. Il représente La Paix sous les traits
hiératiques de Cérès, la déesse de l’agriculture, des moissons et de la
fécondité. Elle symbolise l’espérance d’une prospérité retrouvée, le négoce
phocéen ayant souffert du blocus anglais : la corne d’abondance à sa
droite, les ballots sur lesquels est posé son trône et la présence à ses côtés
de jeunes génies du commerce (coiffés d’un pétase) abonde en ce sens.
Installée
face au marché des Capucins, elle n’y reste que sept années ; ce n’est qu’en
1984 que la statue retrouve son emplacement initial. Rénovée en 2018, elle est
l’une des plus belles œuvres néoclassiques visibles sur une place publique dans
le Midi de la France. D’ailleurs, Chinard l’estimait suffisamment intéressante pour
exposer le modèle en plâtre de la tête de La Paix (n°940) au Salon de
1810, à Paris.
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