Le 7
mars prochain, la salle des ventes de Bourges met aux enchères un buste d’homme
en terre cuite signé d’un sculpteur marseillais rare sur le marché public :
François Mourgues.
C’est
enfin l’occasion pour moi de donner la notice enrichie que je lui avais
consacrée dans le Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence Alpes
Côte-d’Azur :
François Mathieu Mourgues (Marseille, 21
septembre 1884 – Paris, 17 août 1954), sculpteur
Boursier
de la ville de Marseille en 1905, il entre dans l’atelier de Jules Coutan (1848-1939)
à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Dès lors, il s’installe
définitivement dans la capitale où il épouse Victorine Marie Bargès le 15
octobre 1923.
En
1907, il participe au concours du Monument à Louis Salvator, remporté par
Constant Roux (1864-1942). Par ailleurs, il expose régulièrement au Salon de la
Société des artistes français dont il est sociétaire depuis 1913. Il y obtient
plusieurs récompenses : mention honorable en 1914 (Improvisateur,
groupe plâtre), médaille de bronze en 1920 (le dramaturge marseillais Charles
Méré [1883-1970] auteur de La Captive, buste plâtre, et 11
novembre 1918, fin d’Empire, statue plâtre) et médaille d’argent en 1926 (Sur
les ruines, statue pierre de Lens).
François
Mourgues est l’auteur de plusieurs monuments aux morts dont les maquettes ou
des fragments sont parfois exposés au Salon : Crouy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne,
1922), Vertus (Marne, 1923), Fismes (Marne, 1924), Lourdes (Hautes-Pyrénées,
1924), Romilly-sur-Seine (Aube, 1927), Monument aux morts de l’industrie
chevaline (Paris, 106 rue Brancion, 1930). Il est également l’auteur de
sculptures funéraires comme la tombe C. Ruffier des Aimes (1927) au cimetière
Saint-Pierre de Marseille.
Outre des monuments commémoratifs, François Mourgues expose de nombreux portraits : le dramaturge Victorien Sardou (1831-1908) en 1922, le chirurgien-chef de Boucicaut Charles Dujarier (1870-1931) en 1928, l’architecte arménien naturalisé français Léon Nafylian (1877-1937) en 1933, l’aviateur Jean Mermoz (1901-1936) en 1938… Il présente également une sculpture animalière en 1927 : Deux frères, chats en bronze.
Il
est encore l’auteur d’une superbe statue orientaliste, exposée en 1929 et
intitulée Tanit-Zerga. Il s’agit un personnage de L’Atlantide
publié par Pierre Benoît (1886-1962), grand prix du roman de l’Académie
française en 1919. Cette adolescente est une princesse africaine de l’ethnie
Sonrhaï, enlevée par des Touaregs et esclave de la reine Antinéa dans le
Hoggar.
© musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. GrandPalaisRmn / Léo Delafontaine
Outre
Tanit-Zerga, le musée du quai Branly – Jacques Chirac possède deux autres
sculptures de François Mourgues, don de sa veuve à l’État français : une
statuette du maréchal Joseph Joffre (1852-1931) et un buste du général Philippe
Leclerc de Hauteclocque (1902-1947).
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