Paul Azzopardi et le buste acquis sur le plateau d’Affaire conclue
Cette semaine, l’antiquaire Paul Azzopardi a acquis sur l’émission Affaire
conclue (France2) un superbe buste en marbre d’homme présumé être un
banquier marseillais, signé d’Émile Aldebert et daté de 1904. Cela a drainé une
centaine de spectateurs vers mon blog. Du coup, je me suis rendu compte que je
n’ai pas encore donné sa notice biographique issue de mon Dictionnaire des
peintres et sculpteurs de Provence Alpes Côte-d’Azur :
Portrait photographique d’Émile Aldebert, 1902 Collection personnelle
Émile Aldebert (Millau,
Aveyron, 28 août 1827 – Marseille, 7 mars 1924), sculpteur
Il s’installe à Marseille à l’âge de 9 ans et, à l’adolescence, fait ses
études artistiques à l’école municipale de dessin. Dès 1851, il participe aux
expositions de la Société artistique des Bouches-du-Rhône fondée par Émile
Loubon (1809-1863), puis à celles du Cercle artistique et de l’Association des
artistes marseillais : Spartacus blessé et Un génie éteint (1851,
n°1 et 2), L’Amour tirant ses flèches (1855, bas-relief bois, n°5), Ariane
à Naxos (1863, statue plâtre, n°312 & 1866, statue marbre, n°335), La
Curieuse (1869, statuette terre cuite, n°378), Projet de fontaine à
Méry, Papety, Ricard et Gozlan (1891, maquette plâtre, n°461), La Reine
Jeanne (1897, médaillon plâtre, n°294), Naufragés (1908, groupe
plâtre, n°328), Mes petits-enfants (1912, bas-relief bronze, n°321)…
Émile Aldebert, Ariane à Naxos, marbre, 1866
Photo trouvée sur Internet
Jean Bérengier, Vivandière (Sambre-et-Meuse), plâtre, 1910 &
Émile Aldebert, En détresse (Naufragés), plâtre, 1908, musée des
Beaux-Arts de Marseille Archives municipales de Marseille, 33 Fi 1506
À partir de 1868, il expose aussi au Salon parisien qui devient en 1881 le
Salon des artistes français. Il y reçoit d’ailleurs une mention honorable en 1883
(Bateleur, statue plâtre, n°3271 – musée des Beaux-Arts de Marseille) et
en 1886 (Enfant jouant avec une chèvre, groupe plâtre, n°3426 – musée
des Beaux-Arts de Marseille).
Émile Aldebert, Bateleur, gravure d’après le dessin du sculpteur,
1883
Émile Aldebert, Deux amis (Enfant jouant avec une chèvre),
plâtre, 1886, musée des Beaux-Arts de Marseille
Archives municipales de Marseille, 33 Fi 1505
En outre, les grands chantiers marseillais du Second Empire (palais de
justice, préfecture des Bouches-du-Rhône, bibliothèque-école des Beaux-Arts)
lui permettent de se construire une solide réputation d’ornemaniste. Puis, peu
à peu, il gagne ses galons de sculpteur statuaire. Il exécute alors de nombreux
édicules publics dont une paire de fontaines dédiées à l’Agriculture et
à la Marine pour Sanary-sur-Mer (1867) et divers monuments commémoratifs :
Augustin Fabre (hôpital de Sainte-Marguerite, anciennement à
l’Hôtel-Dieu, 1893) et Antoine-Dominique Magaud (ancienne école des
Beaux-Arts, 1910) à Marseille, Casimir Monier à Eyguières (1896), le Docteur
Louis Barthélemy à Aubagne (1897), le Général Gaffori à Corte
(1900)…
Émile Aldebert, Constantin, buste, pierre de Calissanne, 1870
Façade de la bibliothèque-école des Beaux-Arts, place Carli, 1er arrondissement
Émile Aldebert, L’Agriculture et La Marine, fontaines,
Sanary-sur-Mer, 1867
Cartes postales
Émile Aldebert, Antoine-Dominique Magaud, buste marbre, 1910
Conservatoire national à rayonnement régional Pierre Barbizet, 2 place
Carli, 1er arrondissement
Émile Aldebert, Monument au Général Gaffori, Corte, 1900
Carte postale
Parallèlement, il enseigne le modelage (1874), puis la sculpture (1884) à l’école
des Beaux-Arts de Marseille. Il occupe ce poste jusqu’à la Première Guerre
mondiale. Enfin, le 24 février 1884, il est reçu membre de l’Académie de Marseille.
Son hôtel particulier (cf. notice du 30 juin 2020), sis au 11 de la rue de l’Obélisque
(rue Louis Maurel), décoré par ses soins, vante aujourd’hui encore, telle une
façade publicitaire, toute l’étendue du talent de cet artiste prolifique d’une
exceptionnelle longévité. Après son décès, une vente publique disperse son fonds
d’atelier les 2 et 3 avril 1924.
Catalogue de la vente du fonds d’atelier d’Émile Aldebert, 1924
Collection personnelle