37, rue Vincent Scotto, 1er arrondissement
La
rue Vincent Scotto (ex-rue de l’Arbre) accueille depuis près de 160 ans une
salle de spectacle. Au XIXe siècle, se succèdent ici le Casino (1857) et les
Folies Marseillaises (1878) avant la construction du Théâtre des Variétés par l’architecte
Joseph Letz (1838-1890). Ce dernier – dont il nous reste aujourd’hui la façade
– est inauguré le 8 octobre 1887. Son décor, bien que modeste, rappelle encore
sa programmation d’opérettes et de vaudevilles : à droite figure le profil
de Jacques Offenbach (1819-1880),
compositeur fétiche du Second Empire identifiable à ses lorgnons et à son
collier de barbe ; à gauche se présente Alexandre Dumas fils (1824-1895), auteur dont les pièces aux
accents réalistes se rattachent néanmoins au théâtre de boulevard et que l’on
différencie de son père par le port d’une moustache fournie.
Stanislas Clastrier, Jacques Offenbach et Alexandre
Dumas fils
37, rue Vincent Scotto, 1er arrondissement
Les
deux médaillons, couronnés d’une lyre et reposant sur du chêne et du laurier, sont
vraisemblablement l’œuvre de Stanislas Clastrier (1857-1925), régulièrement
sollicité à cette époque pour ce type d’ornementation. Le discours se poursuit
ensuite par l’évocation de quelques noms : le compositeur d’opérettes
Robert Planquette (1848-1903), le librettiste Joseph Méry (1798-1866) et le
dramaturge Léon Gozlan (1803-1866), ces deux derniers étant marseillais.
Mais
les modes changent. En 1906, pour lui donner une nouvelle jeunesse, l’architecte
Joseph Huot (1871-?) transforme l’intérieur du théâtre en music-hall. Il
devient alors le Variété-Casino où l’on programme, dans les premiers temps, des
opérettes précédées d’un concert ; rapidement, on évolue vers la revue
légère. Le déclin amorcé ne s’achève qu’à la fin des années 1990 lorsque le
cinéma pornographique des Variétés cède la place à un cinéma d’art et d’essai.
Un nouveau décor est alors plaqué sur la façade de 1887 : le nom des lieux
s’affiche en néons roses fluorescents et un œil lumineux enserre l’effigie de
Dumas, symbole d’un regard nouveau sur le septième art… et sur la sculpture !
Heureusement, on est revenu depuis peu à la sobre élégance de la façade
originale.
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