La
place Sadi Carnot – rebaptisée ainsi en souvenir de la visite du président de
la République, les 16 et 17 avril 1890 – est inaugurée en 1868. Elle devient
rapidement un haut lieu de spectacles. Elle accueille, entre autres, le cirque
Cottrely (1872-1876) ou le théâtre de l’Alhambra (1895) qui brûle le 17 avril
1903. Sur ses ruines, l’architecte Jean Séguéla (1862-1910) édifie l’hôtel
Régina en 1908. Ce palace de 250 chambres, reconnaissable à sa tour, est alors
le seul établissement de luxe à proximité du Vieux-Port et des docks. Par la
suite, la Compagnie des Messageries Maritimes rachète l’hôtel pour en faire son
siège phocéen.
L’hôtel Régina, carte postale
En
1851, l’armateur marseillais Albert Rostand (1818-1891) s’associe à Ernest
Simons, le directeur des Messageries Nationales, afin d’étendre l’activité de
cette société sur les mers. La nouvelle compagnie des Messageries Nationales –
devenue rapidement Messageries Impériales – prend son nom définitif en 1871. Sa
fonction est double : d’abord, transporter des passagers et du fret ; ensuite,
assurer le transport du courrier et des messageries.
Les
Messageries Maritimes remodèlent la façade de l’ancien hôtel… vraisemblablement
entre 1945 et 1960. La tour disparaît et, pour orner la fenêtre d’honneur, le
sculpteur Félix Guis (1887-1972) reçoit la commande d’un grand médaillon ovale
représentant leur blason : une tête de cheval, coiffée d’une couronne crénelée,
sur une ancre. Une fois le modèle en plâtre accepté, l’artiste réalisa le motif
dans un matériau pérenne (béton ?).
Félix Guis, blason
des Messageries Maritimes
Médaillon plâtre, collection de l’Association French
Lines
Façade de l'ex-siège des Messageries Maritimes
Place Sadi Carnot, 2e arrondissement
La
Compagnie des Messageries Maritimes, absorbée par la Compagnie Générale
Transatlantique pour devenir la Compagnie Générale Maritime, cesse d’exister le
23 février 1977. L’administration récupère alors son siège pour y héberger les
services administratifs du Trésor Public. En péril depuis quelques années, le
bâtiment a fait l’objet d’une consolidation des façades permettant sa
réouverture au public en février 2020.
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