Voici
une nouvelle notice que j’ai rédigée pour l’exposition photographique Tête à tête, portraits de façades
marseillaises, organisée par l’association ESSoR à la Préfecture des
Bouches-du-Rhône pour les Journées du Patrimoine de 2007.
Dès
1851, Émile Aldebert (1828-1924) participe aux expositions de la Société
artistique des Bouches-du-Rhône où il montre de plaisantes statuettes
mythologiques, des allégories et des portraits. Toutefois, c’est comme
ornemaniste qu’il se forge une renommée. De fait, on le croise sur de nombreux
chantiers marseillais du Second Empire, notamment ceux du Palais de Justice et
de la Préfecture des Bouches-du-Rhône. Cela lui ouvre par la suite une carrière
d’enseignant à l’école des beaux-arts de Marseille – il est nommé professeur de
modelage (1874) puis de sculpture (1884) – ainsi que les portes de l’Académie
de Marseille (1884).
Immeuble Aldebert
11 rue Louis Maurel, 6e arrondissement
© Xavier de Jauréguiberry
En
1860, il s’installe son domicile au 11, rue de l’Obélisque (aujourd’hui rue
Louis Maurel) tandis que son atelier se trouve au 22, rue des Princes. Mais,
vers 1863, il a l’occasion de récupérer le local commercial de son immeuble
pour son activité professionnelle. Il entreprend alors, en 1864, d’orner son
immeuble, montrant son savoir-faire comme sur une affiche publicitaire.
Émile Aldebert, médaillons et trophées, 1864
11 rue Louis Maurel, 6e arrondissement
© Xavier de Jauréguiberry
Le
décor, varié, se développe sur toute la façade : un cartouche très ouvragé
en dessus-de-porte, des dauphins et une tête de Neptune sur les linteaux du premier niveau, des mufles de lion
au-dessus des fenêtres du second étage. Cependant, les trumeaux de l’étage
noble sont plus particulièrement favorisé : là, deux médaillons féminins,
de profil et en vis-à-vis, dominent des trophées allégoriques symbolisant la Peinture (palette, pinceaux, rouleaux,
rapporteur…) et la Sculpture
(sellette, ciseaux, maillet, vase d’orfèvrerie…). Il s’agit de l’épouse et de
la fille du sculpteur. Dessous, deux cartouches rectangulaires contiennent l’un
le monogramme de l’artiste propriétaire (EA) et l’autre la date du décor
(1864). Enfin, il convient de noter la mise en abîme dans les trophées de deux
bustes masculins, vraisemblablement inspirés du statuaire marseillais Pierre
Puget (1620-1694).
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